Le Cardinal Marc Ouellet, Primat du Canada, invite les fidèles à une ferveur plus grande envers la Sainte Eucharistie en insistant sur les trois points suivants : la messe dominicale en famille, une heure d'adoration communautaire par semaine et les processions de la Fête-Dieu à l'extérieur des églises.
En octobre 2004, le Congrès eucharistique international a eu lieu au Mexique. Pour l'année 2008, le Pape Jean-Paul II a choisi la ville de Québec pour le Congrès eucharistique international parce que Québec fêtera le 400e anniversaire de sa fondation. Le 8 décembre 2004, Son Excellence le Cardinal Marc Ouellet, Primat du Canada et archevêque du diocèse de Québec, a adressé aux fidèles une lettre pastorale sur l'année eucharistique dont nous citons des extraits :
Depuis 2000 ans « l'Église vit de l'Eucharistie » comme du mystère de foi par excellence, car ce sacrement contient tout son trésor qui est le Christ lui-même. De dimanche en dimanche, pour faire mémoire de la Pâque du Seigneur, l'Église se rassemble autour de la table eucharistique. Elle s'unit à l'offrande du saint sacrifice de la messe, elle adore la présence réelle du corps et du sang du Christ sous les espèces du pain et du vin consacrés et elle communie, dans l'action de grâce, à sa vie de Ressuscité.
... il faut reconnaître la désaffection croissante des fidèles à l'égard de ce merveilleux sacrement, la perte du sens de l'adoration et la banalisation de la communion qu'on ne reçoit pas toujours avec les dispositions de cœur requises, quand elle n'est tout simplement pas réduite à un rite social.
Or la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie constitue le cœur même de l'identité chrétienne et la principale raison d'être des rassemblements de la communauté chrétienne. Nous sommes donc conviés pendant cette année eucharistique à renouveler notre foi en cet admirable mystère et à y ressourcer notre amour fraternel et notre solidarité avec tous les humains.
Le Saint Père Jean Paul II ne veut pas surcharger notre année pastorale ou remplacer les programmes déjà planifiés. Il nous prie cependant de donner une orientation fortement eucharistique à ce qui existe déjà. Dans ce même esprit, je désire maintenant préciser quelques activités qui méritent une attention particulière pendant cette année de l'Eucharistie.
Premièrement, le renouveau de la messe dominicale. Ensemble reprenons conscience que le rassemblement de la communauté chrétienne autour de l'Eucharistie constitue le cœur de l'identité chrétienne et la source principale de son constant renouvellement. À cette fin, pourquoi ne pas faire du neuf et renouer avec la belle tradition de la messe en famille ? Il faut aussi mieux catéchiser les confirmés au sujet de ce premier engagement qui témoigne de leur appartenance à Jésus-Christ et à l'Église. Notre vie filiale et fraternelle de baptisés ne peut pas s'épanouir sans la communion profonde et régulière au Corps Eucharistique du Christ qui donne vie à son corps ecclésial.
Deuxièmement, la promotion de l'adoration eucharistique en dehors de la messe. Depuis quelques années des chapelles d'adoration ont été ouvertes en divers lieux du diocèse. Cette excellente initiative est digne d'admiration et mérite d'être encouragée et soutenue. Je demande qu'à compter de maintenant, dans chaque communauté chrétienne locale le pasteur invite les fidèles à une heure d'adoration communautaire par semaine au jour qui conviendra le mieux sur chaque territoire. Le déclin de l'adoration eucharistique en beaucoup de milieux a entraîné progressivement un manque de respect pour la présence du Christ au tabernacle, de même qu'une dégradation du sens sacré de la messe et de la communion sacramentelle.
N'oublions pas l'exhortation solennelle de Saint Paul à bien « discerner le corps du Seigneur » (1 Cor 11, 29) quand nous communions au repas sacré de la Sainte Eucharistie.
Troisièmement, la célébration festive de la Fête-Dieu en 2005. Des activités significatives seront proposées afin de rehausser cette célébration permettant ainsi d'en souligner la dimension sociale et l'aspect de témoignage public. Réagissons contre la tendance à laisser notre foi chrétienne être marginalisée de la vie publique. Organisons à cette occasion des processions du Saint Sacrement à l'extérieur des églises, en ayant soin de prévoir la collaboration des autorités civiles pour le maintien de l'ordre public. Ces gestes auront valeur de témoignage de la part de l'Église et seront une invitation priante à un nouveau pacte de fraternité et de soutien mutuel avec la population du territoire.
Beaucoup d'autres aspects seront mis en valeur dans les différents milieux selon la créativité, les projets et les ressources disponibles pendant l'année de l'Eucharistie. J'ai insisté sur les trois points précités, conformément à la suggestion du Saint Père, pour donner une dimension diocésaine et même universelle à cette belle démarche de foi.
Cardinal Marc Ouellet
Le 7 octobre 2004, le Souverain Pontife Jean-Paul II a proclamé l'année d'octobre 2004 à octobre 2005, « Année de l'Eucharistie ». Afin de stimuler les fidèles à une dévotion plus profonde envers le Saint Sacrement de l'Autel, le Très Saint-Père « a voulu enrichir d'indulgences certains actes de culte et de dévotion envers le Très Saint Sacrement ».
Le 25 décembre 2004, la Pénitencerie apostolique du Vatican a publié le décret « Urbis et Orbis » concernant l'Indulgence accordée, « au cours de l'Année de l'Eucharistie à certains actes de culte et de vénération envers le Très Saint Sacrement de l'Autel ». Ce décret porte la signature de Son Excellence le Cardinal James Francis Stafford, Pénitencier majeur, et du Révérend Gianfranco Girotti, o.f.m. conv., Regent. Nous en publions des extraits :
1. L'Indulgence plénière est accordée à tous les fidèles et à chacun d'eux, aux conditions habituelles (Confession sacramentelle, Communion eucharistique et prière selon l'intention du Souverain Pontife, avec l'âme détachée de penchants envers tout péché), chaque fois qu'ils participent avec attention et piété à une sainte fonction ou à un exercice pieux accompli en l'honneur du Très Saint Sacrement, solennellement exposé et conservé dans le Tabernacle.
2. On accorde, en outre, aux conditions susmentionnées, l'Indulgence plénière au clergé, aux membres des Instituts de Vie consacrée et des Sociétés de Vie consacrée et des Sociétés de Vie apostolique et aux autres fidèles tenus par la loi à la récitation de la Liturgie des Heures, ainsi qu'à ceux qui ont l'habitude de dire l'Office divin par pure dévotion, à chaque fois que, en conclusion de la journée, ils récitent devant le Seigneur présent dans le tabernacle, en commun ou en privé, les Vêpres et Complies.
Les fidèles qui, en raison d'une maladie ou d'une autre juste cause, n'ont pas la possibilité de pouvoir s'approcher du Très Saint Sacrement de l'Eucharistie dans une église ou dans une chapelle, pourront obtenir l'indulgence plénière chez eux ou en quelque lieu qu'ils soient en raison de leur empêchement si, repoussant tout péché, comme il a été dit ci-dessus, et avec l'intention d'observer, dès que possible, les trois conditions habituelles, ils accompliront en esprit, en le désirant de tout leur cœur, la visite prescrite, dans un esprit de foi dans la présence réelle de Jésus Christ dans le Sacrement de l'Autel, et ils réciteront le Notre Père et le Credo, en ajoutant une pieuse invocation à Jésus Sacrement (par ex. « Que le Très Saint Sacrement soit loué et remercié à chaque instant »).
S'ils ne peuvent pas non plus accomplir cela, ils obtiendront l'Indulgence plénière, en s'unissant dans un désir intérieur à ceux qui pratiquent de la façon ordinaire l'oeuvre prescrite pour l'indulgence et s'ils offrent à Dieu miséricordieux les maladies et les difficultés de la vie, en ayant eux aussi l'intention d'accomplir dès que possible les trois conditions habituelles.
Les prêtres qui exercent leur ministère pastoral, en particulier les curés, tenant compte des « Suggestions et propositions » indiquées le 15 octobre 2004 par la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, doivent informer de la façon la plus appropriée leurs fidèles de cette disposition fidèle de l'Église ; ils doivent se prêter avec une âme disponible et généreuse à écouter leurs confessions, et, les jours établis selon les nécessités des fidèles, ils doivent guider de façon solennelle des récitations publiques de prières à Jésus Sacrement...