Plus d’un million de personnes déjà inscrites à l’Ostension 2010 du Saint Suaire de Turin. Selon la tradition, il s’agit d’un drap utilisé pour envelopper le corps de Jésus dans le tombeau; sans nul doute, celui-ci «correspond très fidèlement, il en est ‘le reflet’, au récit littéraire des Evangiles sur la mort de Jésus». www.sindone.org. Nous publions ci-dessous une grande partie de l’étude au point de vue médicale du Dr François Giraud. Lisez ces écrits et vous serez convaincus comme l’auteur, de l’authenticité du Saint Suaire. Une bonne méditation pour la Semaine Sainte !
Lien pour obtenir l’étude complète du Dr François Giraud http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/index_fr.htm
Je n’ai pas eu l’occasion d’examiner personnellement le Suaire et ce que j’en connais vient de mes lectures, de l’observation des photographies publiées dans les livres et, pour la partie proprement médicale physiopathologie, (étude des modifications pathologiques des fonctions de l’organisme) et anthropométrie, science de la mesure physique des caractéristiques humaines), et de recherches personnelles. On trouvera (sur mon site) une bibliographie de mes sources principales. Que tous soient remerciés pour l’excellence de leur travail, avec une mention particulière pour mon confrère Pierre Barbet qui fut un précieux guide dans l’abord médical du Suaire; il associait avec bonheur qualités d’observation, pertinence des déductions, humanisme et piété.
Mon souhait a été, à la suite notamment de Pierre Barbet, de décrire simplement l’aspect médical des images du Suaire et de vérifier leur concordance avec les connaissances actuelles.
Il est évident que si je m’intéresse encore au Suaire de Turin après 20 ans, c’est parce que je suis convaincu de son authenticité, sans cela il y a belle lurette que je l’aurais délaissé; mais il est important de savoir que ma conviction – qui était bien loin d’être acquise aux débuts ! – provient de l’étude critique et minutieuse des images du Suaire à la lumière des publications d’éminents savants.
En effet, je voudrais que le lecteur se fasse sa propre opinion sur le Suaire en se basant uniquement sur des faits démontrés ...
Plusieurs théories s’affrontent sur l’histoire du Suaire avant 1357. Celle qui semble la plus probable actuellement est celle de l’identité du Suaire et du Mandylion. Mais laissons les historiens débattre de la période antérieure à 1357 et apporter leurs lumières sur cette époque de la vie du Suaire. Nous pouvons toutefois relever quelques faits historiques et leur date.
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI se rendra à Turin (nord de l’Italie) le 2 mai 2010, à l’occasion de l’exposition du Saint Suaire, programmée du 10 avril au 23 mai, a annoncé mardi 27 octobre le cardinal Severino Poletto, archevêque de la capitale piémontaise. En juin 2008, Benoît XVI avait alors déclaré que cette nouvelle exposition du Saint-Suaire constituait «une occasion propice pour contempler ce visage mystérieux qui parle silencieusement au coeur des hommes, les invitant à reconnaître le visage de Dieu». Le test au carbone 14 du Saint Suaire de Turin, donnant l’âge du Suaire de 1260 à 1390, est une grave erreur parce que l’échantillon du tissu qui a servi au test, provient de la partie réparée à la suite du feu. Mais des études avec des moyens modernes sophistiqués, donnent des preuves irréfutables de l’authenticité du Saint Suaire. Lisez l’étude minutieuse du Dr François Giraud: qui décrit en détails toutes les plaies de Notre-Seigneur qui se trouvent sur le Suaire. |
Il est tissé en chevron 3/1, mode de tissage utilisé à l’époque du Christ, mais connu uniquement pour la soie; il s’agit d’un tissu de qualité; ...
Cette photographie du Suaire, un peu agrandie, donne une idée de la taille des fils par rapport aux images; il s’agit du front sur lequel on distingue nettement le caillot formé à partir de l’effraction de la veine frontale gauche et, en dessous, le début des 2 arcades sourcilières et la racine du nez.
Il s’agit d’un linge mesurant 4,35 m sur 1,09 m. Ian Dickinson a étudié la métrologie antique et a découvert que ces dimensions correspondaient exactement à 8 x 2 coudées juives, la valeur de celle-ci étant connue avec précision grâce à une baguette en bois, servant à la déterminer, conservée au musée Petrie de Londres, mesurant exactement 54,55 cm, ce qui, compte tenu de son usure, permet d’estimer sa longueur initiale à 54,6 cm. Le Suaire aurait donc bien été fabriqué d’origine aux dimensions que nous lui connaissons et selon une mensuration juive. ...
Le Linceul comprend bien entendu 2 faces: une qui est visible, sur laquelle on peut voir la double silhouette humaine, l’autre qui a été recouverte d’une toile rouge par les Clarisses de Chambéry en 1534 pour renforcer le tissu du Linceul; cette étoffe rouge, en toile de Hollande, est cousue au Linceul sur toute sa longueur de 15 en 15 cm; elle rend tout examen de l’envers du tissu impossible; ce que l’on sait de l’envers nous vient de la Mère Supérieure des Clarisses qui, avant de coudre cette toile rouge, a examiné l’envers du Suaire et a dit “y lire les blessures du corps comme à travers une vitre” et des examens faits en 1978 en décousant un peu les bords de la doublure.
Le Suaire a conservé son apparence étrange d’image “délavée” jusqu’au 28 mai 1898, jour où la première photo du Suaire a été réalisée par Secondo Pia.
Dans sa chambre noire à peine éclairée par la lumière rouge, au fond du bac de révélateur, alors qu’il s’attendait à obtenir une image négative de mauvaise apparence, progressivement, la silhouette floue habituelle du Suaire se transformait pour devenir l’image nette d’un mort.
Le Suaire, dont l’interprétation graphique est malaisée, se comporte en fait comme un négatif photographique. Par conséquent, si, sur le négatif de la photo du Suaire, la silhouette humaine prend toute sa vigueur, il n’en va pas de même pour les taches rosées et les traces de brûlures qui, elles, deviennent négatives et donc plus difficiles à interpréter.
Nous pouvons déjà, de cela, tirer une première conclusion: la photographie n’a été découverte qu’autour de 1840 et c’est par hasard et tâtonnements successifs que l’on a trouvé le principe de la restitution des images par le moyen d’un négatif intermédiaire; on aurait tout aussi bien pu faire une photographie sans passer par un négatif, comme c’est le cas pour les diapositives, voire par un tout autre moyen (par exemple la vidéo) ou même un procédé non découvert à ce jour. Il a fallu l’invention de la photographie pour que l’image du Suaire devienne parfaitement compréhensible. Est-il concevable qu’un faussaire médiéval ait pu envisager de créer une œuvre en “négatif“ - notion totalement inconnue, inimaginable et inutile à l’époque, donnant par surcroît un résultat d’aspect très médiocre – en se disant que dans quelques siècles on découvrirait peut-être une technique permettant enfin de comprendre cette œuvre ? Qui pourrait soutenir une telle hypothèse ? Disons-le tout net, à elle seule la constatation que le Suaire se comporte comme un négatif photographique dans sa représentation de la silhouette et comme un positif dans celle des taches rosées est déjà presque un argument définitif en faveur de l’authenticité du Suaire. Mais ne brusquons rien et continuons à avancer pas à pas.
L’étude attentive du Suaire avait donné l’idée, dès le début du XX° siècle, à Gabriel Quidor que ce “négatif” n’était pas un négatif habituel et qu’il pouvait exister une relation entre l’intensité de la coloration de l’image et la distance séparant le linceul du corps. Avec les moyens de l’époque, il réalisa un montage permettant de sculpter dans de la gélatine une représentation en 3 dimensions de l’homme du Suaire. A sa suite, Paul Gastineau réalisa une médaille de la face du Suaire en bas-relief. Mais l’innovation vint de l’informatique: en 1976, Jumper et Jackson, 2 ingénieurs de la NASA, utilisant un ordinateur, réussirent à obtenir une représentation, dans les 3 plans de l’espace, du corps qui avait laissé son empreinte sur le Linceul; c’est à partir de cette reconstitution informatique que la statue a été réalisée (voir site).
Pour en savoir plus sur la tridimensionnalité, voyez, dans la FAQ, la rubrique “Tridimensionnalité”
De nombreux essais ont été réalisés avec d’autres photographies, mais en aucun cas il n’a été possible d’obtenir une image tridimensionnelle de qualité; il s’agit - là encore - d’une particularité unique du Suaire de Turin. ...
Quand nous regardons une personne face à nous, son côté gauche est situé à notre droite ; il en va de même quand nous regardons sa photo. Par contre, si nous regardons cette personne dans un miroir, son côté gauche est situé à notre gauche.
Pour le Suaire, image "projetée" du corps sur le tissu, la représentation obtenue sur le tissu a les mêmes caractéristiques de latéralisation que si nous la regardions dans un miroir : sur la vue de face, la gauche du corps est représentée sur le côté gauche du tissu (et sur notre gauche), mais, sur la vue de dos, la gauche du corps est sur la droite du tissu (et sur notre droite). Au début, tout le monde s'y perd - et même parfois longtemps après... - ; ne perdez pas courage, les images sont presque toutes latéralisées, soit par surimpression des mots "Droite" ou "Gauche", soit dans le petit commentaire qui apparaît quand le pointeur de la souris reste immobile 2 secondes sur une image.
Pour s’y retrouver facilement, il suffit de se rappeler deux éléments : la bande latérale est cousue sur le côté gauche du corps et ce sont la main et le pied gauches qui cachent la main et le pied droits ; la blessure du thorax est située à sa droite. Quand on ne voit ni la bande latérale ni les mains ni les pieds ni la plaie du côté, il ne reste plus qu’à réfléchir …en se rappelant que les négatifs sont inversés par rapport aux positifs !
Sur le Suaire, l’image des yeux est inhabituelle: on a l’impression que les yeux sont ouverts, globuleux, décentrés en strabisme convergent; il a fallu attendre les études tridimensionnelles du STURP en 1978, complétées par le Père Filas, Jésuite mathématicien, physicien et théologien, pour qu’une étude approfondie des yeux révèle une particularité qui avait échappé jusque là: en réalité, ce ne sont pas les globes oculaires que l’on voit, mais des piécettes qui ont été posées sur les yeux du mort. En dépit des difficultés énormes dues à la petitesse des images par rapport à la dimension des fils du tissu (0, 25 mm de diamètre alors que chaque piécette mesure environ 17 mm de diamètre et que la taille des lettres est de l’ordre de 1 x 4 mm seulement), la photographie a permis de voir ces piécettes et d’identifier presque formellement celle qui est sur la paupière droite: il s’agit d’un lepton, pièce de monnaie d’usage quotidien au début de notre ère (celle que les Évangiles nomment “denier” ou “obole”).
Sur la partie arrondie en haut et à gauche de la crosse, on distingue nettement les fragments des lettres composant la légende du lepton: TIBEPIOY CAICAPOC (Tibériou Kaisaros: de Tibère César). L’image en vert de la photographie au microscope ne laisse aucun doute. (voir site)
.... La houlette de berger visible sur la pièce est la marque distinctive des pièces battues sous Ponce Pilate qui a été Préfet de Judée de 26 à 36. De plus, à l’envers des leptons trouvés et porteurs de CAISAROS avec un “C”, la date d’émission est inscrite: LIS (L pour “année”, I pour “dix”, S pour “six”). Cette date est donc la 16° année du règne de Tibère, qui a commencé en 14. Ce lepton a donc été frappé en 30 de notre ère.
En 1996, Pierluigi Baima Bollone, le Pr Balossino et les Dr Zaca et Siracusa, ont mené des études sur l’oeil gauche où apparaît aussi une autre forme ronde, de même diamètre, située un peu plus haut. Ils ont identifié une autre monnaie portant l’inscription TIBERIOU KAISAROS, ainsi que, sur la même face, l’inscription LIS datant aussi cette pièce de la 16° année du règne de Tibère, donc de l’an 30 de notre ère. Par contre, elle ne porte pas l’image de la houlette, mais celle d’une coupe.
Nous nous trouvons là devant un détail infime en apparence, ayant échappé à toute analyse avant 1978, nécessitant pour être perçu un appareillage ultra-sophistiqué et qui permet non seulement d’écarter une nouvelle fois l’hypothèse d’un faussaire – cela devient lassant à force de le redire ! – mais aussi de dater avec une précision méticuleuse la “ fabrication “ de l’image du Suaire: sous Ponce Pilate, certainement pas avant (la piécette n’existait pas encore !) et pas plus tard, car, cette pièce de très petite valeur n’ayant plus cours, personne n’avait de raison d’en conserver. Or Pilate n’a été procurateur de Judée que de 26 à 36.
La macrophotographie a montré sous les talons, notamment le gauche, une grande quantité de poussière agglomérée dont l’analyse a montré qu’il s’agissait d’aragonite (un carbonate de calcium); l’étude minéralogique faite par R Levi-Setti a montré de très grandes similitudes avec l’aragonite que l’on trouve à Jérusalem. Les mêmes traces d’aragonite ont aussi été trouvées sur les genoux et sur le nez, mais nulle part ailleurs. On peut donc conclure que l’homme du suaire a marché pieds nus, que ses genoux et son nez ont eu avec le sol un contact suffisamment dur pour que de la poussière s’y incruste (chute en avant sans pouvoir se retenir ?)
Max Frei, botaniste et criminologue suisse, a prélevé des échantillons de la surface du suaire en 1973 et 1978 et a étudié les pollens des plantes ainsi recueillis. Il a identifié 58 variétés de pollens appartenant à des familles de plantes dont 17 vivent en Europe et 41 en Afrique ou en Asie. Une seule région au monde contient simultanément 38 de ces 41 espèces : les monts de Judée, entre la Méditerranée et la Mer Morte. Les travaux de Max Frei, mort en 1983, ont été repris depuis par d’autres chercheurs (Paul Maloney, Orville Dahl, Avinoam Danin, Uri Baruk...) qui ont affiné ses conclusions formellement identifiées.
Il est une constatation qui ne saute pas aux yeux au premier abord et qui, pourtant, est fondamentale: on ne trouve sur le Suaire aucune trace d’une quelconque décomposition du corps, aucun écoulement des flux cadavériques, rien qui puisse laisser soupçonner que le corps entreposé dans ce linceul ait connu le moindre début de corruption. Ce détail prendra toute son importance quand nous nous demanderons où est passé le corps qui était contenu dans le linceul.
Dans les cheveux, surtout à la face postérieure, on distingue de nombreuses et épaisses coulées de sang qui semblent toutes s’arrêter sur une même ligne, ... A droite, un autre caillot, prenant lui aussi naissance à la limite des cheveux et descendant sur les cheveux en deux coulées distinctes, fines, tendues: il s’agit de la trace d’une effraction de l’artère frontale droite avec son écoulement fin, pulsatile, envoyant un petit jet de sang à quelque distance. A gauche, de nombreux petits caillots disséminés sur les cheveux et le front. Il faut remarquer, là aussi, que les traces s’arrêtent sur une ligne horizontale passant juste au-dessus des arcades sourcilières. Tout se passe comme si la tête avait été entourée par un bandeau circulaire serré.
A l’évidence, on est en présence de nombreuses blessures ponctuelles et non d’une plaie étendue du scalp; en effet, celles-ci saignent toujours abondamment et auraient donné une coulée de sang large; ces blessures sont réparties sur tout le cuir chevelu mais respectent le visage et la nuque. Rappelons que la découverte de la double circulation (artérielle et veineuse) date du début du XVII° siècle et qu’on a de la peine à imaginer un artiste du moyen-âge se lançant dans la réalisation de traces sanguines aussi méticuleuses et fidèles à la physiopathologie.
Il manque l’extrémité droite de la moustache et une partie de la barbe, du côté droit également ; elles ont probablement été arrachées.
La pommette droite est contuse, excoriée, l’arête du nez, au niveau des cartilages est oédématiée, les cartilages probablement fracturés; les 2 arcades sourcilières sont proéminentes, contuses.
L’ensemble de ces traces oblige à conclure que l’homme du Suaire a reçu plusieurs coups violents portés au visage (coups de poing ? coups de bâton ?). D’après Judica, cela correspondrait à un coup de bâton de diamètre 4 à 5 cm, porté depuis le côté droit. Il a, de plus, été victime d’outrages (barbe et moustache arrachées). Les blessures, notamment l’écoulement artériel, ont été réalisées du vivant du supplicié (juste après la mort, les artères se vident); impossible donc d’accorder le moindre crédit aux théories prétendant qu’un faussaire aurait utilisé un cadavre pour “reproduire” le Suaire.
La tête. Le tronc. Les membres supérieurs. Les membres inférieurs. L’enlèvement du corps. A sa face antérieure: Au premier coup d’œil :
Les épaules et les bras sont invisibles, détruits par l’incendie de 1532.
Sous le pectoral droit, il apparaît une tache rosée plus grande et plus colorée que les autres traces; cette tache est elle-même composée de deux parties: une forme régulière, ovale, de 4,5 sur 1,5 cm, bien limitée (en bleu sur l’image colorée); en dessous, une épaisse tache rosée. Celle-ci s’écoule dans deux directions: sur le corps, en dessous de la plaie, et sur le tissu, derrière et en dessous de la réparation. Cette plaie a donc saigné alors que le corps était déjà dans le linceul. Une étude en fluorescence ultraviolette a confirmé que le halo diffus, bien visible à l’oeil nu autour de la plaie, réagissait comme le sérum sanguin; le sang avait donc en partie coagulé à l’intérieur du thorax et c’est le sérum qui a diffusé dans le tissu.
Avec un peu d’attention:
Les pectoraux sont saillants, contractés, surélevés.
Le creux épigastrique est déprimé. L’abdomen inférieur est gonflé, saillant.
Un peu partout, de nombreuses petites taches rosées.
La plaie de la face latérale droite est béante; une plaie sur un organisme vivant entraîne un phénomène réflexe de contracture des muscles qui l’entourent aboutissant à une tentative de fermeture spontanée; au contraire, une plaie faite sur un cadavre, même peu de temps après la mort, reste béante, les muscles ne se contractant plus. Cette plaie a donc été causée par un instrument de forme losangique, mesurant 4,5 x 1,5 cm environ, et le coup a été porté après la mort.
Les pointes de lances ... sont des lances romaines trouvées sur un champ de bataille du Moyen-Orient; il existe une lance de ce type conservée au Vatican dont la largeur de lame est de 45 mm. C’est probablement une arme semblable qui a causé la blessure visible sur le Suaire.
(D’après Jésus et son temps, Edition Sélection du Reader’s Digest)
A sa face postérieure: Au premier coup d’œil :
Des traînées rosées épaisses barrant les fosses lombaires en travers.
Avec un peu d’attention:
Une large plaque rosée couvrant l’omoplate et le trapèze droits.
Cette blessure est une excoriation; si on regarde sur la face antérieure, on s’aperçoit que cette plaque se prolonge sur l’épaule droite jusqu’au niveau de la clavicule.
Une autre plaque rosée, un peu plus petite, couvre l’omoplate gauche, particulièrement visible à sa partie inférieure.
Les plaies excoriées sur l’épaule droite évoquent le port d’un objet lourd, rugueux et large de plusieurs centimètres qui aurait frotté assez longtemps pour arracher la peau; cet objet aurait été porté sur l’épaule droite, en travers du dos, presque horizontalement, le dos penché en avant, l’objet venant reposer parfois brutalement sur le dos, au niveau de la pointe de l’omoplate gauche. Parmi les objets envisageables, un genre de poutre ferait parfaitement l’affaire.
De très nombreuses taches rosées sont réparties sur tout le dos ...; ces blessures existent aussi en-dessous des plaques excoriées des épaules. Sur presque toute la surface du reste du corps, on trouve des marques d’environ 3 cm de longueur, formés de deux petites plaies de 10 à 12 mm de diamètre, séparées de 1,3 cm environ, en forme d’haltères, groupées par 2 ou plus; Barbet en a compté entre 100 et 120, Ricci environ 180; elles semblent disposées en éventail et seraient souvent groupées par paires.
Ces blessures évoquent des coups portés avec un fouet dont la ou les lanières auraient été munie(s) à leur extrémité d’une ou plusieurs boules. Ces marques semblent avoir été portées horizontalement au niveau de la taille, en oblique descendante sur les jambes et en oblique ascendante sur le tronc; de plus, elles semblent bien se répartir en deux séries: une portée par un fouet manié depuis le côté droit du condamné, l’autre depuis le côté gauche. ...
Les pectoraux sont en saillie, contractés, tirés vers le haut, le thorax est distendu, le creux épigastrique est creusé, le bas abdomen est bombé, refoulé par le diaphragme contracturé: cet homme est mort asphyxié, incapable de vider ses poumons distendus. ...
... Il y a une plaie d’environ 8 mm de diamètre au niveau du carpe (poignet) gauche.
Statue grandeur naturelle du Christ flagellé qui avait été donnée aux Pèlerins de saint Michel |
Les avant-bras montrent un écoulement de sang prenant naissance, à gauche, dans cette plaie du carpe (le poignet droit est caché par la main gauche); cet écoulement va en direction du coude et du bord cubital de l’avant-bras, en suivant, bien sûr, la ligne de plus grande pente. Les mains étaient donc plus haut que les coudes, pouce en haut. En regardant attentivement, on voit que l’écoulement se fait selon 2 directions, faisant entre elles un angle d’environ 20 à 25 degrés. L’angle de ces directions avec la verticale indique que les avant-bras étaient orientés vers le haut et qu’ils oscillaient entre 2 positions, l’une avec une pente de 55° environ, l’autre de 75° environ.
... La double orientation des coulées sanguines à 55 et 70° associée à cette plaie perforante du carpe indique que le corps a été pendu par les poignets, au moyen d’un instrument les perforant, et que le corps pouvait se relever de plusieurs centimètres. Si on fait le rapprochement entre la plaie du carpe gauche et l’adduction forcée du pouce droit, on peut conclure à une perforation des carpes au niveau de l’espace de Destot.
Les deux membres inférieurs sont serrés, les genoux se chevauchent un peu, l’empreinte de la partie inférieure des jambes et celle des pieds sont peu visibles.
... Sur toute la face postérieure des cuisses et des jambes on retrouve les traces rosées déjà vues sur le reste du corps.
... une tache ronde un peu plus bas que le milieu du pied ... une traînée épaisse qui relie ces deux taches, une coulée de sang sur le bord externe du pied ...
La tache ronde du talon: elle apparaît en creux, correspondant probablement à une plaie produite par la marche pieds nus sur un sol raboteux.
La tache ronde du milieu du pied: elle est en relief et correspondrait à une plaie située en plein dans le tarse ... en avant du scaphoïde ..., entre les 2° ...et 3° ... cunéiformes. Il existe des prolongements sanguins nettement individualisés en direction des 5 orteils. Ces écoulements se sont produits alors que le talon était situé plus haut que les orteils.
L’endroit où a pénétré le clou est un espace virtuel et inaccessible sur un pied en position normale - ... par contre, si on met le pied en hyperextension, ce qui est sa position “naturelle” de crucifixion, cet espace apparaît et se laisse pénétrer très facilement, sans causer de fracture aux os du tarse, ainsi que l’a démontré le Docteur Pierre MERAT; depuis, cet espace anatomique porte son nom.
Les jambes serrées, genoux en légère flexion, le gauche un peu plus haut que le droit, les pieds en hyperextension se chevauchant, le gauche en avant et un peu plus haut que le droit, la plaie de la plante du pied droit indiquent avec une quasi certitude que la mort est survenue chez cet homme alors qu’il était cloué verticalement par les pieds sur un plan dur, un seul clou ayant immobilisé les deux pieds. Ensuite, lors de sa mise en linceul, alors qu’il était décloué, le sang s’est écoulé d’une façon assez importante par la plaie béante du clou. ...
Nous sommes donc obligés de conclure sans hésiter que nous sommes devant le linceul de Jésus de Nazareth crucifié sous Ponce Pilate après avoir été couronné d’épines, flagellé et avoir porté sa croix, et que ce corps a mystérieusement quitté son linceul sans laisser aucune trace de sa sortie et sans avoir connu la corruption.
Nous avons commencé - fort logiquement - notre travail en examinant avec soin le Suaire de Turin et nous y avons trouvé les traces des supplices (coups, couronnement d’épines, chutes, portement de croix, crucifixion) et de la mort d’un homme du 1° siècle de notre ère; nous avons vu que cet homme ne pouvait être que Jésus de Nazareth. ...