Père Alain Thierry Raharison, de MADAGASCAR, curé de la cathédrale de la capitale Antananarivo et aumônier national du Conseil Épiscopal de Justice et Paix:
Dans le diocèse où demeure Jean-Marie Rakotoarizoa (qui est venu au congrès 2005, à Rougemont), il s'est créé la communauté des créditistes. Elle compte douze familles membres. Elles ont donné comme nom à cette communauté « Communion de prière et d'action ». Donc, leur priorité d'abord, c'est de prier ensemble, prier le Rosaire, prier les laudes, les vêpres et les complies ensemble en famille. Prier le Rosaire pour que leur vie soit rythmée avec les prières. Et en quelque sorte aussi leurs prières, c'est une manière de souder davantage spirituellement la communauté. Alors ils ont commencé cette communauté en 2005. Ils étaient douze familles membres.
Avec leur manière de prier le Rosaire, j'ai pu constater qu'ils ont essayé de dégager des attitudes de Jésus, des attitudes de Marie, quelques pistes d'action, d'engagement. Par exemple, j'ai pu remarquer qu'à partir des attitudes mariales, ils ont pu essayer de dégager comment accomplir la volonté de Dieu à partir des attitudes du Christ, comment manifester la gloire de Dieu. Et ils ont essayé de progresser dans une vie un peu communautaire, mais tout en ayant les pieds sur terre. C'est une manière à la fois céleste et terrestre. Comme le disaient nos évêques : Les chrétiens sont à la fois des hommes du ciel et de la terre. Les deux ensembles.
Parfois, après le partage que l'on a fait ensemble, ils ont eu du mal à conjuguer leur engagement terrestre et leur vie de baptisé. C'est pour cela qu'ils ont demandé l'aide des prêtres. Ils m'ont demandé par exemple d'animer une journée de prière, d'animer aussi les retraites. À partir de cette vie de prière, ils ont pu manifester leurs engagements baptismaux comme sel de la terre et lumière du monde. La première partie de mon exposé, c'est donc leur vie de prière.
La deuxième partie de mon exposé, c'est : 'Comment ils vivent en communauté ?' Ils vivent dans le même village. Ils ont créé un système de carnet où chaque famille membre a son carnet. Et chaque famille membre fait dans ce carnet sa comptabilité à elle. Voici l'exemple d'un fermier :
Une personne va voir le fermier pour se procurer des poulets. Elle est prête à accomplir quelques travaux pour ce fermier en retour des poulets. Chacun indique le contrat dans son carnet. Il n'y a pas d'argent qui sort de la communauté, c'est de la monnaie locale.
Mais un autre problème se pose : Comment faire pour payer les autres effets utiles ? Comment acheter un sac de ciment qui n'appartient pas à la communauté ?
Comme projet, ils ont déjà reconstruit une nouvelle église par leur travail en commun. Après la construction de l'Église, ils ont aussi construit une école, parce qu'ils ont pu constater dans leurs réunions que seule l'École catholique peut sauver la jeunesse malgache. Ils ont décidé de construire une autre école qui servira pour les élèves du secondaire.
Pour l'élevage, ils ont commencé par une basse-cour à eux. Ils ont commencé à élever neuf poulets par famille. Jusqu'à maintenant, ils ont pu augmenter la volaille à 1,454 poulets. Donc, ces volailles ont pu aller sur le marché. C'est pour leur aider à financer l'école qu'ils ont commencée à construire. Ils ont mangé 148 poulets parmi les 1,454. Leur philosophie c'est : prier, travailler et manger. Ils ont aussi eu l'idée d'élever des zébus. Ils ont commencé par quatre zébus. En 2007, ils en ont sept. Comme le dit l'adage : Petit à petit l'oiseau fait son nid.