"La décision à prendre dans les circonstances est de reconfirmer la définition traditionnelle du mariage, qui est l'union légitime d'un homme et d'une femme à l'exclusion de toute autre personne. » – Cardinal Marc Ouellet, Primat du Canada
« Puisque l'homosexualité, l'adultère, la prostitution et la pornographie détruisent les fondations de la famille, la base de la société, l'état doit se servir de son pouvoir cœrcitif pour les condamner ou les restreindre dans l'intérêt du bien commun. - Mgr Fred Henry, évêque de Calgary
Le 9 décembre 2004, la Cour suprême du Canada disait oui au « mariage » des homosexuels en prétendant que la Charte des Droits et Libertés était compatible avec le « mariage » de couple de même sexe.
Le 31 janvier, le Premier Ministre Paul Martin a déposé à la Chambre des Communes, à Ottawa, le projet de loi pour mettre de côté la définition traditionnelle du mariage d'un homme et d'une femme, et la remplacer pour une redéfinition du mariage favorisant l'union des couples de même sexe. Quelle honte ! Les évêques du Canada se sont élevés contre le jugement de la Cour suprême et contre le projet de lois. Voici en premier des extraits des déclarations du Cardinal Marc Ouellet, Primat du Canada :
Faut-il changer la définition du mariage dans le contexte actuel de la société canadienne et reconnaître le droit au mariage aux personnes d'orientation homosexuelle qui le désirent ?
En effet, procéder à un tel changement signifierait dénaturer l'institution du mariage en méconnaissant deux de ses finalités essentielles : la procréation et l'éducation des enfants, dans le contexte de l'amour d'un homme et d'une femme, qui assure l'avenir de la société.
La décision politique à prendre dans les circonstances est de reconfirmer la définition traditionnelle du mariage, qui est « l'union légitime d'un homme et d'une femme à l'exclusion de toute autre personne ».
La question qui se pose à la société canadienne est la suivante : voulons-nous écarter la définition universelle du mariage, qui reflète la nature des choses, le sens commun de la population, la tradition judéo-chrétienne et la sagesse des grandes religions ?
Le choix à faire peut entraîner des conséquences amères et regrettables sur les plans démographique, social, culturel et religieux. Les membres du Parlement sont responsables de servir l'intérêt public en votant selon une conscience éclairée. Qu'un véritable débat de société nous aide à voir clair et à choisir en toute lucidité.
Dans sept provinces et un territoire, dont le Québec, l'Ontario et la Colombie-Britannique, des jugements ont déjà permis à des milliers de couples gais de se marier. Le gouvernement de l'Alberta qui s'oppose catégoriquement au mariage des homosexuels dit que si la loi est votée, il ne l'appliquera pas. Voici une lettre pastorale de Mgr Fred Henry, évêque de Calgary, lettre du 15 janvier 2005 :
Plusieurs supposent que nous sommes impuissants, la Charte des Droits et Libertés a été invoquée et la Cour Suprême a parlé et réglé la question du mariage de personnes de même sexe. Malgré cela, une telle supposition est erronée. La Cour Suprême a dit que c'est au Parlement à redéfinir le Mariage, elle n'a pas dit qu'il doit redéfinir le mariage pour inclure les couples d'un même sexe. La Cour Suprême de Justice dit qu'elle interprète « de façon libérale » la Charte et qu'elle est comme « un arbre vivant qui, grâce à une interprétation progressiste, s'adapte et répond aux réalités de la vie moderne ».
Toutefois, j'insinuerais qu'il n'y a pas seulement la Charte des Droits et Libertés, il y a d'autres racines à l'arbre. Il y a aussi les racines historique, culturelle, philosophique, morale et anthropologique. L'impossibilité de sauvegarder toutes les racines courent le risque de tuer l'arbre et de détruire le bien public.
Contrairement à ce qui est normalement allégué, les premiers objectifs poursuivis pour légaliser le « mariage » des partenaires d'un même sexe ne sont pas pour le financement, ni pour la santé, ni pour les héritages, ni pour bénéficier des pensions accordées aux couples mariés. La recherche pour une stabilité et une exclusivité dans une union homosexuelle n'est pas la force conductrice. Le principal objectif dans la poursuite d'un « mariage » de même sexe ne concerne même pas l'égalité des droits. L'objectif est d'acquérir une arme psychologique puissante pour changer la mentalité de la société qui désapprouve les activités et le mode de vie des homosexuels, afin que, graduellement, elle y consente malgré sa répugnance pour ce mode de vie.
Comme catholiques nous tenons à ce que le mariage soit un sacrement, une alliance sacrée dans laquelle le mari et l'épouse expriment leur amour mutuel et collaborent avec Dieu dans la création d'une nouvelle personne humaine, destinée à la vie éternelle.
... Le Mariage et la famille sont les fondations de la société, par lesquelles les enfants sont mis au monde et élevés jusqu'à ce qu'ils atteignent la maturité d'un adulte. De telle sorte, que la famille est une institution sociale plus fondamentale que l'État, et la force de la famille est essentielle pour le bien-être de toute la société.
Puisque l'homosexualité, l'adultère, la prostitution et la pornographie détruisent les fondations de la famille, la base de la société, l'État doit se servir de son pouvoir cœrcitif pour les condamner ou les restreindre dans l'intérêt du bien commun.
Le choix personnel se fait ensemble en choisissant l'état du mariage et dans le choix de l'un l'autre. Cependant, les époux ne sont pas libres de modifier les buts ou les propriétés essentiels du mariage. Ceci ne dépend pas de l'orientation sexuelle des partis contractants. Les buts ou les propriétés du mariage sont enracinés dans la loi naturelle et ne changent pas.
La dénégation des statuts sociaux et judiciaires du mariage de couples de même sexe n'est pas une discrimination. Ce n'est pas quelque chose d'opposé à la justice ; au contraire, la justice nécessite une telle opposition.
C'est le devoir et la responsabilité de tous les citoyens qui sont bouleversés par cette proposition de réinventer l'institution du mariage, d'entrer dans le débat et, avec clarté et charité, de faire entendre leurs voix par leurs compatriotes et par nos dirigeants politiques.
Prenez le temps d'écrire à vos dirigeants et au représentant parlementaire local pour qu'il enregistre votre objection à la proposition de réinventer, de redéfinir l'institution du mariage.
Fred Henry, évêque de Calgary