Dans son discours à de nouveaux époux, du 22 avril 1942, Sa Sainteté Pie XII a souligné la dignité inviolable du mariage un et indivisible. Il répond à cette question : L'autorité religieuse peut-elle rompre le lien matrimonial ?
Mais si la volonté des époux ne peut dissoudre le lien matrimonial, dès l'instant qu'ils l'ont contracté, une autorité supérieure à celle des conjoints, établie par le Christ pour la vie religieuse des hommes, le pourra-t-elle ?
Le lien du mariage chrétien est tellement fort que, lorsqu'il a atteint sa pleine stabilité par l'usage des droits conjugaux, aucun pouvoir au monde, pas même le nôtre, c'est-à-dire celui du Vicaire du Christ, ne peut le rompre. Il est vrai que nous pouvons reconnaître et déclarer qu'un mariage, contracté comme valide, était en réalité nul, en raison de quelque empêchement dirimant ou par un vice essentiel du consentement, ou par défaut de forme substantielle. Nous pouvons aussi, dans des cas déterminés, dissoudre, pour de graves motifs, les mariages privés de caractère sacramentel. Nous pouvons enfin, s'il existe une cause juste et proportionnée, annuler le lien des époux chrétiens, le oui prononcé par eux devant l'autel, lorsqu'il est avéré qu'il n'a pas été suivi de l'acte conjugal. Mais, une fois le mariage consommé, le lien conjugal reste soustrait à toute ingérence humaine.