De la page frontispice de l'Osservatore Romano, du 19 mars (fête de saint Joseph) 1996, nous tirons le vibrant appel lancé par S.S. le Pape Jean-Paul II, à l'occasion de l'Angelus, sur le drame de la faim dans le monde.
par S. S. le Pape Jean-Paul II
Très chers frères et sœurs !
1. Ce matin, j'ai eu la joie de proclamer bienheureux deux grands évêques : Daniel Comboni et Guido Marie Conforti, deux grandes figures de l'activité missionnaire de l'Eglise.
Au cours du chemin spirituel du Carême, l'exemple de leur zèle pour l'annonce du Christ nous pousse à raviver en nous la ferveur apostolique et l'engagement à la conversion. Je désire souligner aujourd'hui un aspect particulier de cet engagement, à savoir la charité plus active envers les pauvres, sur la trace de l'exemple lumineux que Mgr Comboni et Mgr Conforti nous ont laissé.
Non, nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas voir la souffrance de nos nombreux frères touchés par une grande misère. Il y tant de pauvreté dans le monde ! Si nous regardons les terres évangélisées par les membres des Instituts fondés par les nouveaux bienheureux, nous y trouvons des situations véritablement intolérables. Le drame de la faim est le plus grand scandale de notre époque ! Comment peut-on tranquillement festoyer lorsque d'innombrables êtres humains souffrent et meurent de faim ?
2. C'est ce que signifie également le jeûne quadragésimal : renoncer à quelque chose pour le partager avec ceux qui sont dans le besoin. Certes, l'aumône ne suffit pas à vaincre la faim dans le monde. Il faut un nouveau sens de la justice, il faut de nouvelles stratégies politiques et économiques bien précises. Mais il faut surtout un « processus de sensibilisation général capable d'impliquer toute la société » (message du Carême 1996). La pénitence du carême pratiquée avec un amour sincère envers Dieu et son prochain, constitue une incitation à aller dans cette direction.
Que la Sainte Vierge nous communique un peu de sa sensibilité maternelle, afin que nous devenions attentifs aux souffrances de nos frères. Qu'elle nous aide à être comme les deux nouveaux bienheureux, qui ont su partager avec les pauvres le pain de l'Evangile et le pain matériel, tous deux nécessaires pour une vie digne des fils de Dieu.
