En mai-juin 2011, Yves a eu le grand privilège d’accompagner Christian Burgeaud, pèlerin de saint Michel à plein-temps, pour une tournée d’apostolat en France. Ensemble, ils ont tenu plusieurs assemblées pour présenter l’oeuvre de Vers Demain, répétant en même temps l’importance de réciter le chapelet en famille. Durant leur tournée, ils sont passés par le village de L’Ile-Bouchard, situé dans le diocèse de Tours, où se trouve un beau sanctuaire dédié à la Mère de Dieu, Notre-Dame de la Prière. Du 8 au 14 décembre 1947, la Sainte Vierge est apparue à quatre petites filles, leur demandant de prier. Ensemble, ils récitaient le chapelet, le Magnificat, et d’autres prières mariales. Notre-Dame leur a dit qu’elle aimait surtout entendre le «Je vous salue Marie» chanté, et elle le chantait avec les enfants, en français. Son message principal était: «Dites aux petits enfants de prier pour la France... car elle en a grand besoin.»
M. et Mme Yves Jacques, les champions de l’abonnement parmi nos apôtres locaux. |
En tant que parents de sept enfants, nous avons pu réaliser le pouvoir de leurs prières innocentes. Si nous avions un problème important à régler ou une faveur spéciale à demander, nous demandions à nos enfants de prier, et plus souvent qu’autrement, Dieu exauçait leurs prières. Lorsque Yves était absent du foyer pour l’apostolat missionnaire, nous faisions les enfants prier pour lui. Nous croyons sincèrement que de cette façon notre famille a joué un rôle actif et significatif dans l’apostolat d’Yves, ce qui, en retour, lui a permis de connaître du succès dans son apostolat. Cela ne nous surprend donc pas du tout que la Sainte Vierge choisisse des petits enfants pour faire connaître son message au monde. Elle reconnaît la valeur de leurs prières innocentes, et à travers les enfants de l’Ile-Bouchard, c’est à tous les enfants du monde entier qu’elle souhaite apprendre à prier.
Les événements qui se sont déroulés à l’Ile-Bouchard eurent lieu l’année suivant la fin de la deuxième guerre mondiale. Plusieurs pays d’Europe essayaient de se rétablir des effets de la guerre. L’Europe centrale et de l’est étaient sous la menace de l’empire soviétique dirigé par Joseph Staline, qui influençait jusqu’aux gauchistes de France, qui eux-mêmes étaient la cause de nombreux actes de sabotage — déraillements de trains, pénuries de vivres, et des appels à la grève générale qui affaiblissaient grandement l’économie de la France. Le pays était dans le chaos total, et malgré les efforts des autorités, les communistes semblaient sur le point de s’emparer du pays; tout le monde s’attendait au pire.
Pendant ce temps, dans le village of Châteauneuf-de-Galaure, dans la Drône, au sud-est de la France, vit une âme victime qui prie pour son pays. C’est Marthe Robin, fondatrice des Foyers de Charité, et dont la cause de béatification est ouverte. Alitée pendant plus de 30 ans en raison d’une paralysie complète, elle souffre les stigmates et la Passion de Notre-Seigneur, ne buvant et mangeant absolument rien, sauf l’Eucharistie qu’elle recevait une fois par semaine. C’est le 8 décembre 1947 au matin, fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Son confesseur, le Père Georges Finet, monte chez elle et lui dit: « Marthe, la France est foutue (sic). Nous allons avoir la guerre civile». «Non, mon Père, répond Marthe. La Vierge Marie va sauver la France à la prière des petits enfants».
Ce même jour, dans un petit village au coeur de la France, quatre petites filles — Jacqueline Aubry, 12 ans, Jeanne Aubry sa soeur, 7 ans, leur cousine Nicole Robin, 10 ans, et leur voisine Laura Croizon, 8 ans, sont allées prier à l’église sur le chemin de l’école, un peu avant 13 heures, la classe reprenant à 13h30. Pour cette fête de l’Immaculée Conception, les religieuses qui font la classe avaient recommandé aux enfants de prier tout spécialement la Sainte Vierge, pour protéger la France qui était en terrible danger. Les fillettes sont entrées dans l’église paroissiale de Saint-Gilles, à l’Ile-Bouchard, et dans la nef du bas-côté gauche elles ont dit un «Je vous salue Marie» devant la statue de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Elles sont ensuite allées s’agenouiller devant l’autel de la Sainte Vierge et elles ont commencé à prier une dizaine de chapelet. C’est là qu’elles ont vu la Sainte Vierge et un ange qui la contemplait, un genou en terre. Les enfants se sont précipitées dehors pour tout raconter à l’école.
Les quatre voyants: Jeannette, Jacqueline, Nicole et Laura. |
Interrogées séparément par le chanoine Ségelle, curé de la paroisse, et soeur Saint-Léon, directrice de l’école, les fillettes donnent un récit identique. Jacqueline a raconté: «J’ai vu une Belle Dame, vêtue d’une robe blanche, ceinture bleue, voile blanc légèrement brodé autour. Le voile reposait sur le front. Les pieds de la Dame étaient nus et apparents et reposaient sur une large pierre rectangulaire formant le bas de la grotte dans laquelle elle nous est apparue. A son bras droit était passé un chapelet aux grains blancs montés sur une chaîne d’or. Les cheveux étaient blonds et longs et retombaient sur le devant, de chaque côté, en formant deux anglaises. La ceinture bleue était un large ruban et les manches de la robe étaient vagues. A ses pieds, cinq roses, roses, lumineuses, formaient une guirlande en forme de demi-cercle qui se terminait par deux feuilles vertes reposant sur les deux extrémités de la pierre. Sous les pieds, on lisait l’invocation: “O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous”. (La même invocation transmise par la Sainte Vierge à sainte Catherine Labouré à Paris en 1830). L’ange se tenait sur une pierre plate de même couleur que la grotte mais en dehors d’elle, le genou droit à terre, à peu de distance de la Dame, et à sa droite. Il était vêtu d’une robe blanche et avait des ailes blanches aux bords dorés. Il tenait à la main droite un lys blanc et l’autre main reposait sur sa poitrine. Les cheveux étaient blonds en forme d’anglaises.»
Les quatre fillettes retournent à l’église et retrouvent la Belle Dame qui les attendait. Cette fois, son regard était triste, et elle dit aux fillettes: «Dites aux petits enfants de prier pour la France... car elle en a grand besoin». N’étant pas certain de l’identité de la Dame, Jeannette, la plus jeune des quatre, lui demande: «Madame, est-ce que vous êtes notre Maman du Ciel?» «Oui, a-t-elle répondu en souriant, je suis votre Maman du Ciel». Jacqueline demande: «Quel est l’ange qui vous accompagne?» L’ange a répondu: «Je suis l’ange Gabriel». (Les enfants avaient devant eux la scène de l’Annonciation.) La Vierge a ensuite donné rendez-vous aux enfants le soir et le lendemain: «Donnez-moi votre main à embrasser. Revenez ce soir à 5 heures et demain à 1 heure». Les enfants raconteront plus tard que les lèvres de Marie étaient douces et chaudes sur leurs mains.
Le soir, et les jours suivants, les enfants retournèrent à l’église. Une foule de personnes se mirent à les accompagner, et la Dame leur demanda de prier son Rosaire et de chanter le «Je vous salue Marie», «le cantique que j’aime tant», dit-elle. Elle donne des instructions au curé pour construire une grotte avec une statue d’elle et de l’ange. Jacqueline demande à la Dame d’accomplir un miracle pour que les gens croient. (Jacqueline, qui louchait depuis sa naissance, portait des verres très épais, et souffrait d’infections chroniques aux yeux.) La Dame lui répondit: «Je ne suis pas venue ici pour accomplir des miracles, mais pour vous dire de prier pour la France. Cependant, demain vous verrez clair et vous n’aurez plus jamais besoin de lunettes.» Le jour suivant, à l’étonnement de tous, Jacqueline se réveilla complètement guérie.
Un plus grand miracle arriva durant la même semaine. Les communistes avaient annulé leur appel à la grève générale en France, et toute l’hostilité à l’intérieur du pays disparut soudainement. Le nuage de désespoir qui avait été suspendu au-dessus de la France pendant si longtemps avait disparu, et la paix était de retour au pays. C’était le septième jour après la première apparition de la Dame aux fillettes à l’église de l’Ile-Bouchard. Elle invita chacune des fillettes à embrasser le crucifix qui était attaché à son chapelet, disant: «Priez et faites des sacrifices, continuez de prier le chapelet... J’accorderai le bonheur aux familles... Avant de vous quitter j’enverrai un rayon de lumière.» Deux mille personnes étaient alors présentes, et à la demande de la Sainte Vierge, manifestée par les fillettes, tous se mirent à chanter le Magnificat. Un rayon de lumière pénétra alors immédiatement dans l’église à travers l’un des vitraux. La lumière devient de plus en plus brillante, remplissant la section nord-ouest de l’église, exactement où se trouvaient les quatre voyantes. C’était la dernière visite de la Vierge Marie à L’Ile-Bouchard.
Un fait qui peut être intéressant à noter est que le 6 mars 1429, sainte Jeanne d’Arc entra dans cette même église paroissiale de Saint-Gilles à in L’Ile-Bouchard en route vers Chinon où le roi Charles VII lui donnerait une armée. Jeanne se prosterna devant l’autel de la Vierge Marie, et lui demanda son aide dans sa mission pour libérer la France de l’envahisseur étranger. Ce n’était qu’une enfant de 17 ans, mais c’est sa forte foi en Dieu et sa confiance d’enfant envers sa très sainte Mère qui valut à la France une si glorieuse victoire. C’est peut-être ce qu’il y a de plus remarquable dans les événements de L’Ile-Bouchard en 1947: la Mère de Dieu est venue demander la prière des petits enfants pour sauver de nouveau la France, et c’est elle-même, la Vierge Marie, qui est venue pour leur montrer à prier.
Le message de Benoît XVI aux jeunes du monde à l’occasion de la 26e Journée mondiale de la jeunesse à Madrid, en août 2011, n’était pas différent de celui de Notre-Dame aux enfants de L’Ile-Bouchard. Le Saint-Père avertissait les jeunes que nous vivons dans des temps graves: «Il y a un fort courant “laïciste”, qui veut supprimer Dieu de la vie des personnes et de la société, projetant et tentant de créer un “paradis” sans Lui. Or l’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un “enfer” où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance.» Benoît XVI demande ensuite aux jeunes du monde entier de rester affermis dans la foi de leurs ancêtres: «Engagez-vous à répondre de façon responsable à l’appel de Dieu, devenant adultes dans la foi... Vous êtes l’avenir de la société et de l’Église!» Le 12 octobre 2011, lors de l’audience générale au Vatican, Benoît XVI a parlé du rosaire comme étant «une prière simple mais efficace» et a demandé à tous de «persister dans la récitation quotidienne du Rosaire», que par cette prière «les familles peuvent être unies avec Notre-Dame et coopérer pleinement dans le plan du salut que Dieu a pour elles »
Les Pèlerins de saint Michel font la Croisade du Rosaire comme moyen de promouvoir la prière dans les foyers. Allant de porte à porte, nous demandons aux gens de réciter une dizaine de chapelet, dix «Je vous salue Marie». Pour plusieurs, c’est leur premier contact avec la prière. Notre visite est l’occasion pour eux de faire l’expérience du grand amour de la Mère de Dieu, et par cette prière simple mais efficace, la Vierge Marie accomplit des merveilles dans leurs coeurs.
Marie est notre Mère du Ciel. Elle est celle qui guide ses enfants vers son Fils Jésus. Avec l’approbation récente par l’Église, ce message de Notre-Dame de la Prière devient véritablement un message pour les temps actuels. Nous faisons face actuellement à une crise économique mondiale, et la révolte qui gronde de plus en plus dans plusieurs pays. Notre Mère céleste invite tous ses enfants à prier et faire des sacrifices pour la conversion du monde entier. Sa demande est toute simple, il suffit que nous redevenions un peu plus semblables à des enfants nous-mêmes, pour obéir aux demandes de Marie avec une confiance d’enfant. Alors nous pourrons être sûrs que Dieu accordera la paix à notre pays et au monde entier en raison de la prière des petits enfants.
Le chanoine Segelle et les quatre voyantes |
(Pour plus de renseignements www.ilebouchard.com)
C’est Mgr André Vingt-Trois, alors archevêque de Tours, et pas encore cardinal de Paris, qui a autorisé le culte public et les pèlerinages à L’Ile-Bouchard. Le 8 décembre 2001, il émettait le décret suivant: « Depuis 1947, de nombreux catholiques viennent en pèlerinage à l’église paroissiale Saint-Gilles de L’Ile-Bouchard pour y vénérer la Vierge Marie. Ces pèlerinages ont porté de nombreux fruits de grâce. Sans jamais céder à l’attrait du sensationnel, ils développent un esprit de prière et contribuent à la croissance de la foi des participants. Après avoir soigneusement étudié les faits et pris conseil des personnes compétentes, j’autorise ces pèlerinages et le culte public célébré en l’église paroissiale Saint-Gilles de L’Ile-Bouchard pour invoquer Notre Dame de la Prière, sous la responsabilité pastorale du curé légitime de cette paroisse.»