La Sainte Vierge dit à Juan Diego : « Sache, mon fils bien-aimé, que je suis la Vierge Marie, Mère du vrai Dieu, Auteur de la vie, Créateur de tout et Maître du Ciel et de la terre, et qui est partout. Je désire grandement que l'on m'édifie un temple en ce lieu. Ici, je montrerai, je déploierai, je donnerai tout mon amour, ma compassion, mon aide, ma protection à l'humanité, car je suis votre pieuse Mère, à toi et à tous les habitants de ces terres, et aussi des peuples de toutes variétés, de ceux qui m'aiment, m'invoquent et ont confiance en moi. Ici, j'entendrai leurs larmes et leurs douleurs ; je les consolerai et les soulagerai dans leurs afflictions, dans leurs épreuves et leurs besoins de toutes sortes. »
Le 31 juillet 2002, à Mexico, notre Saint-Père le Pape Jean-Paul II canonisait Jean Diego à qui la Sainte Vierge est apparue, sous le titre de « La Vierge de Guadaloupe, Impératrice des Amériques ». Nous tirons de « L'Osservatore Romano » du 6 août 2002, des extraits de la biographie de Juan Diego et du récit des apparitions de Notre-Dame de Guadaloupe, écrits par le postulateur, Eduardo Chavez Sanchez :
Juan Diego Cuauhtlątoatzin fut le témoin des apparitions de Notre-Dame de Guadaloupe, qui eurent lieu du 9 au 12 décembre 1531. Cet important événement est connu sous le nom d'« Évènement de Guadaloupe ».
Juan Diego, de l'ethnie autochtone des chichimecas, naquit vers l'an 1474, à Cuauhtitlán, dans le quartier de Tlayacac, région qui appartenait au royaume de Texcoco. Il fut baptisé par les premiers Franciscains vers l'an 1524, à l'âge de 48 ans.
Au moment des apparitions, Juan Diego était un homme mûr, d'environ 57 ans ; veuf depuis à peine deux ans, sa femme Maria Lucia étant décédée en 1529.
Juan Diego était très pieux, le samedi et le dimanche, il se rendait toujours à Tlatelolco, un quartier de la ville de Mexico, où il n'y avait pas encore un couvent, mais ce que l'on appelait une « doctrine » où l'on célébrait la Messe et où l'on apprenait « les choses de Dieu qu'enseignaient ses bien-aimés prêtres ».
Pour ce faire, il devait partir très tôt du village de Tulpetlac, où il habitait alors, et marcher vers le sud jusqu'à longer la colline de Tepeyac.
Le samedi 9 décembre 1531 fut un jour très particulier, car, en longeant la colline du Tepeyac, il s'aperçut qu'il en sortait un chant merveilleux et une voix douce l'appelait d'en haut : « Juanito, Juan Dieguito »,
Arrivé en haut de la colline, il rencontra une belle Dame qui se tenait debout, enveloppée d'un manteau resplendissant comme le soleil. Parlant un parfait náhuatl, elle se présenta comme la Mère de Ometéotl, de l'unique Dieu de tous les temps et de tous les peuples, dont la volonté était que soit édifié un temple sur le lieu où elle pourrait offrir tout son amour à chaque être humain.
Elle lui demanda ensuite d'être son messager et de communiquer sa volonté à l'évêque.
Les difficultés renforcent et aident à approfondir la foi. Juan Diego s'adressa à l'Évêque, Juan de Zumárraga, et après une longue et patiente attente, lui communiqua tout ce qu'il avait admiré, contemplé et écouté, et lui répéta exactement le message de la Dame du Ciel, la Mère de Dieu, qui l'avait envoyé, et sa volonté que lui soit érigé un temple d'où elle puisse dispenser tout son amour.
L'Évêque écouta l'indio, ne sachant s'il devait croire ses paroles, et réfléchissant à cet étrange message.
Juan Diego retourna sur la colline devant la Dame du Ciel et lui décrivit sa rencontre avec le chef de l'Église à Mexico.
Juan Diego avait compris que l'Évêque pensait qu'il lui mentait ou qu'il fabulait.
Il dit alors en toute humilité à la Dame du Ciel qu'il serait sans doute préférable d'envoyer un noble ou une personne importante, étant donné qu'il était un homme des champs, un simple messager, une personne sans importance, et, en toute simplicité, il affirma : « Ma Vierge, ma Fille la plus petite, ma Dame, mon Enfant, s'il vous plaît, dispensez-moi, j'affligerai de peine votre visage, votre coeur : je tomberai dans votre mépris, votre dégoût, ma Reine et Patronne ».
La Reine du Ciel écouta avec tendresse et bonté, mais lui répondit avec fermeté :
"Écoute, toi, le plus petit de mes fils, sois certain que mes serviteurs, mes messagers, et tous ceux que je pourrais charger d'apporter mon encouragement, ma parole afin qu'ils accomplissent ma volonté, sont valeureux. Mais il est nécessaire que tu ailles personnellement, que tu pries, que par ton intercession se réalise, se mette en pratique mon bon vouloir, ma volonté. Je te prie, toi, mon fils cadet, et avec fermeté, je te demande d'aller une fois de plus demain voir l'Évêque. Fais lui, de ma part, connaître et entendre mon bon vouloir, ma volonté, afin qu'il réalise le temple que je lui demande. Et dis-lui bien à nouveau que moi, la Sainte Vierge Marie, qui suis la Mère de Dieu, je t'envoie personnellement ».
Le lendemain, Juan Diego retourna voir l'Évêque pour lui apporter à nouveau le message de la Vierge, et celui-ci lui demanda un signe comme preuve.
Juan Diego, en rentrant, abattu, chez lui, trouva son oncle gravement malade qui, face à sa mort imminente, demanda à son neveu d'aller à Mexico chercher un prêtre pour qu'il lui administre l'Extrême-Onction.
Ainsi, le 12 décembre, de bon matin, Juan Diego se mit en marche vers le couvent des Franciscains de Tlatelolco, mais dans les environs du lieu où il avait rencontré la belle Dame, il pensa naïvement qu'il ferait mieux de changer de chemin, en contournant la colline du Tepeyac du côté oriental pour ne pas la rencontrer et donc pour arriver le plus vite possible au couvent de Tlatelolco, en pensant qu'il aurait pu ensuite se rendre à nouveau auprès de la Dame du Ciel pour accomplir sa volonté en apportant sa preuve à l'évêque.
Mais la Très Sainte Vierge alla à sa rencontre et lui dit : « Qu'arrive-t-il au plus petit de mes fils ? Où vas-tu ? Où te diriges-tu ? » L'indio fut surpris, confus, craintif, et lui communiqua, troublé, la peine qui affligeait son coeur : son oncle allait mourir et il devait trouver un prêtre qui lui porte secours.
La Très Sainte Vierge Marie écouta l'excuse de l'indio avec une expression tranquille ; elle comprit parfaitement le moment de profonde angoisse, de tristesse et de préoccupation que vivait Juan Diego.
Ce fut précisément alors que la Mère de Dieu lui adressa les paroles les plus belles, qui pénétrèrent au plus profond de son être :
« Écoute, que ton coeur soit certain, mon fils le plus petit, que ce qui t'afflige, ce qui te fait peur n'est rien ; que ton visage, ton coeur, ne se troublent point ; n'aie pas peur de cette maladie, ni d'une autre maladie, ni d'aucune autre douleur. Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère ? N'es-tu pas sous mon ombre et ma protection ? Ne suis-je pas la source de ta joie ? N'es-tu pas sous les plis de mon manteau, entouré de mes bras ? As-tu besoin d'autre chose ? »
Et la Mère du Ciel le rassura :
"Qu'aucune autre chose ne t'afflige, ne te trouble ; que la maladie de ton oncle ne t'opprime pas de douleur, car il ne mourra pas. Sois certain qu'il va déjà mieux."
En effet, en cet instant précis, la Très Sainte Marie redonna la santé à l'oncle Juan Bernardino, comme Juan Diego l'apprit plus tard.
L'indio crut fermement à ce que lui avait assuré la Très Sainte Vierge Marie, Reine du Ciel, c'est pourquoi, réconforté et décidé, il la supplia immédiatement de l'envoyer voir l'Évêque pour lui présenter la preuve, afin qu'il croie son message.
La Très Sainte Vierge lui ordonna de gravir au sommet de la colline où ils s'étaient rencontrés la première fois et lui dit :
« Là, tu verras qu'il y a des fleurs ; cueille-les, fais-en un bouquet, puis descends et tu les porteras ici, devant moi ».
Juan Diego gravit immédiatement au sommet de la colline, bien qu'il sût qu'il n'y avait pas de fleurs à cet endroit, car il était aride et plein de cailloux, et il n'y avait que des chardons sauvages, des figuiers de Barbarie, des mezquites et des épines.
De plus, il faisait trop froid et tout était gelé.
Arrivé au sommet, il resta cependant émerveillé, car devant lui, il y avait un beau jardin plein de multiples fleurs, fraîches, couvertes de rosée, qui diffusaient un parfum très doux.
Il commença alors à couper toutes les fleurs que pouvait contenir sa tilma (manteau).
Il descendit ensuite de la colline pour déposer son beau bouquet devant la Dame du Ciel. La Très Sainte Vierge prit les fleurs entre ses mains puis les replaça dans le manteau de Juan Diego en lui disant :
"Mon fils cadet, ces fleurs sont la preuve, le signe que tu apporteras à l'évêque dis-lui de ma part qu'il voie en elles mon désir, et qu'il réalise pour cela mon bon vouloir et ma volonté ; et toi... toi qui est mon messager... je place en toi toute ma confiance ».
Au terme d'une longue attente, Juan se retrouva devant l'Évêque, qui après l'avoir écouté, comprit qu'il portait avec lui la preuve pour le convaincre afin que se réalise ce que la Vierge demandait à travers l'humble indio.
À ce moment, Juan Diego remit le signe de la Très Sainte Vierge Marie, en ouvrant son manteau ; d'où tombèrent les précieuses fleurs ; sur son manteau était peinte d'une façon admirable l'image de la Très Sainte Vierge Marie, comme on le voit aujourd'hui, conservé dans sa maison sainte.
L'Évêque, Mgr Zumárraga, sa famille et les serviteurs qui l'entouraient éprouvèrent une grande émotion ; ils ne pouvaient croire à ce que leurs yeux contemplaient : une magnifique image de la Vierge, la Mère de Dieu, la Dame du Ciel.
Ils la vénérèrent comme une chose céleste. L'Évêque, « parmi les pleurs, la tristesse, la pria, lui demanda pardon de ne pas avoir réalisé sa volonté, son vénérable encouragement, sa vénérable parole ».
En outre, il confirma également à Juan Diego que son oncle Juan Bernardino était en bonne santé, et ce dernier déclara qu'en cet instant précis, la Vierge lui était également apparue de la même façon qu'elle était apparue à son neveu et que la belle dame lui avait révélé son nom : « la parfaite Sainte Vierge Marie de Guadaloupe ».
À partir de ce moment, Juan Diego proclama les message de Notre-Dame de Guadaloupe, un message qui prédisait l'unité, l'harmonie et le début d'une nouvelle vie.
Tous contemplèrent émerveillés l'image sainte : « Toute la ville, sans exception, s'émut lorsqu'elle vint voir et admirer sa magnifique image. Les personnes venaient reconnaître son caractère divin. Elles venaient prier. De nombreuses personnes admiraient la façon miraculeuse dont elle était apparue, étant donné qu'aucun homme de la terre n'avait peint cette bien-aimée image ».
Juan Diego fut un homme vertueux, les semences de sa vertu avaient été plantées, nourries et protégées par sa culture et son éducation ancestrales, mais atteignirent leur maturité lorsque Juan Diego eut le grand privilège de rencontrer la Mère de Dieu, la Très Sainte Vierge Marie de Guadaloupe, qui lui demanda d'apporter à l'Église et au monde entier un message d'unité, de paix et d'amour pour tous les hommes. Ce fut précisément cette rencontre et cette merveilleuse mission qui donnèrent sa plénitude à chacune des belles vertus qui étaient au cœur de cet homme humble et qui le transformèrent en modèle de vertus chrétiennes. Juan Diego fut un homme humble et simple, obéissant et patient, solide dans la foi, d'une ferme espérance, et d'une grande charité.
Peu après avoir vécu l'important moment des apparitions de Notre-Dame de Guadaloupe, Juan Diego se consacra pleinement au service de Dieu et de sa Mère. Il transmettait ce qu'il avait vu et entendu et priait avec une grande dévotion... Il voulait être près du sanctuaire pour s'en occuper tous les jours, surtout le nettoyer...
Juan Diego supplia l'Évêque de lui permettre de rester près de l'ermitage pour pouvoir servir à tout moment la Dame du Ciel : l'Évêque, qui avait une grande estime pour Juan Diego, répondit affirmativement à sa requête et lui permit de construire une petite maison près de l'ermitage.
Juan Diego fut un indio dont la force religieuse imprégnait toute la vie; il quitta sa maison et sa terre pour aller vivre dans une pauvre cabane, près de l'ermitage, pour se consacrer pleinement au service du temple de sa bien-aimée Enfant du Ciel, sainte Marie de Guadaloupe, qui lui avait demandé de faire construire ce temple pour y offrir son réconfort et son amour maternel à tous les hommes et les femmes. Les témoins de l'époque rapportent que Juan Diego avait « ses moments de prière que Dieu sait faire connaître à ceux qui l'aiment et selon les capacités de chacun, en s'exerçant dans des oeuvres de vertu et de mortification », « Chaque jour, il s'occupait des choses spirituelles et nettoyait le temple. Il se prosternait devant la Dame du Ciel et l'invoquait avec ferveur ; il se confessait souvent, faisait la communion, jeûnait, faisait pénitence, se punissait, portait le silice et se cachait dans l'ombre pour pouvoir se consacrer dans la solitude à la prière et invoquer la Dame du Ciel.
Juan Diego mourut donc dignement en 1548, peu après son oncle Juan Bernardino, disparu le 15 mai 1544. Tous deux furent enterrés dans le sanctuaire qu'ils aimaient tant. Dans le Nican motecpana, on exalte la sainteté exemplaire de Juan Diego et l'on assure qu'il était déjà au Ciel, et nous aussi, nous devrions chercher à atteindre un jour cette joie céleste.
Le 9 avril 1999, Jean-Paul II, à travers le décret de béatification de Juan Diego, a reconnu sa sainteté de vie et de culte qui lui est rendu depuis des temps immémoriaux.
Le Saint-Père a affirmé : « Juan Diego est un exemple pour tous les fidèles car il nous enseigne que tous les fidèles du Christ, de quelque condition et état qu'ils soient, sont appelés par le Seigneur à la perfection de la sainteté en vertu de laquelle le Père est parfait, chacun sur son chemin (Lumem Gentium, n. 11). Juan Diego, obéissant avec diligence aux impulsions de la grâce, demeura fidèle à sa vocation et se consacra entièrement à accomplir la volonté de Dieu, de la façon dont il se sentait appelé par le Seigneur. : Ce faisant, il se distingua par son amour très tendre pour la Très Sainte Vierge Marie, qu'il garda toujours en mémoire et qu'il vénéra comme Mère, et il se consacra au soin de sa maison avec une âme humble et filiale » (AAS, LXXXII (1990), pp. 853-855).
Jean-Paul II a réaffirmé la force et la tendresse du message de Dieu au moyen de l'Étoile de l'Évangélisation, Marie de Guadaloupe et son messager fidèle, humble et authentique, Juan Diego.
Moment historique pour l'évangélisation des peuples, « l'apparition de Marie à l'indio Juan Diego », a répété le Saint-Père « sur la colline de Tepeyac, en 1531, a eu une répercussion décisive pour l'évangélisation. Cette influence va au-delà des frontières de la nation mexicaine, s'étendant à tout le continent » (Ecclesia in America, p. 20)
Après un long procès qui a duré près de vingt ans, le 31 juillet 2002, le Pape Jean-Paul II a canonisé, dans la basilique de Notre-Dame de Guadaloupe, Juan Diego, qui est devenu ainsi un exemple de sainteté dans le monde entier.
Juan Diego continuera à diffuser dans le monde entier le grand événement de Guadaloupe, un grand message de paix, d'unité et d'amour qui continue d'être transmis également à travers chacun de nous, transformant notre pauvre Histoire humaine en une merveilleuse histoire du Salut, car au centre de l'Image Sacrée, au centre de l'événement de Guadaloupe, au centre du Cœur de la Très Sainte Vierge Marie de Guadaloupe, il y a Jésus-Christ notre Sauveur.
La sainteté d'un humble indio qui sut réaliser pleinement sa mission nous inspire, nous soutient pour continuer à accomplir la mission que Dieu nous a confiée, de rechercher inlassablement la sainteté.
Là où il a jeté la semence de l'amour, nous devons fleurir et chanter pour la joie, car il nous a été donné une mère comme Marie, modèle de la sainteté parfaite.
Eduardo CHAVEZ SANCHEZ, Postulateur