« Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous »
Comme nous le savons tous maintenant, notre Saint-Père le Pape Jean-Paul II a proclamé l'année 2003 : Année du saint Rosaire, pour la paix dans le monde et les familles. Relisez et méditez souvent ce fameux document du Saint-Père, « Rosarium Virginis Mariae », paru dans Vers Demain de janvier-février 2003. Et surtout, récitons le Rosaire tous les jours, pour que l'appel du Saint-Père ne demeure pas lettre morte. Que nos Ave Maria soient autant de roses offertes à Marie et qu'ils soient autant de flèches lancées contre Satan pour le chasser en enfer, nos pays et nos familles seront sauvés. Nous puisons dans le beau livre de saint Louis-Marie Grignion de Montfort : « Le secret admirable du saint Rosaire » les perles suivantes :
De saint Louis-Marie de Montfort
Vous ne trouverez pas mauvais, âmes dévotes et éclairées par le Saint-Esprit, que je vous donne un petit rosier mystique, venu du Ciel, pour planter dans le jardin de votre âme...
Que les savants donc et les ignorants, que les justes et les pécheurs, que les grands et les petits, louent et saluent jour et nuit par le saint Rosaire, Jésus et Marie.
Le saint Rosaire, dans son fond et sa substance, étant composé de la Prière de Jésus-Christ et de la Salutation angélique : savoir, le Pater et l'Ave, et de la méditation des mystères de Jésus et de Marie, c'est sans doute la première prière et la première dévotion des fidèles qui, depuis les apôtres et les disciples, a été en usage de siècle en siècle jusqu'à nous.
Cependant le saint Rosaire, dans sa forme et la méthode suivant laquelle on le récite à présent, a été inspiré à son Église, donné par la sainte Vierge à saint Dominique pour convertir les hérétiques albigeois et les pécheurs.
Par son « OUl » au plan divin, Marie a été élevée à la dignité de Mère de Dieu « Qu'il me soit fait selon votre parole », répondit-elle à l'Ange
On trouve dans la récitation du psautier de Jésus et de Marie (le saint Rosaire) des fruits encore plus abondants que la récitation du psautier de David :
1. parce que le psautier angélique a un fruit plus noble : savoir, le Verbe incarné, au lieu que le psautier de David ne fait que le prédire ;
2. comme la vérité surpasse la figure et le corps l'ombre, de même le psautier de la sainte Vierge surpasse le psautier de David qui n'en a été que l'ombre et la figure ;
3. parce que la Sainte Trinité a fait le psautier de la sainte Vierge composé de Pater et d'Ave.
Le Credo ou le Symbole des Apôtres, qu'on récite sur la croix du Rosaire ou du chapelet étant un saint raccourci et abrégé des vérités chrétiennes, est une prière d'un grand mérite, parce que la foi est la base, le fondement et le commencement de toutes les vertus chrétiennes, de toutes les vertus éternelles et de toutes les prières que Dieu a pour agréable.
Le Pater ou l'Oraison Dominicale tire sa première excellence de son auteur, qui n'est pas un homme ou un ange, mais le Roi des anges et des hommes, Jésus-Christ.
La sagesse de ce divin Maître paraît bien dans l'ordre, la douceur, la force et la clarté de cette prière ; elle est courte, mais elle est riche en instruction, intelligible pour les simples, et remplie de mystères pour les savants.
Le Pater renferme tous les devoirs que nous devons rendre à Dieu, les actes de toutes les vertus et les demandes de tous nos besoins spirituels et corporels.
Saint Chrysostome dit que celui qui ne prie pas comme le divin Maître a prié et enseigné à prier, n'est pas son disciple ; et Dieu le Père n'écoute pas agréablement les prières que l'esprit humain a formées, mais bien celles de son Fils, qu'il nous a enseignées.
Nous pouvons appeler heureux celui qui, en récitant l'Oraison du Seigneur, en pèse attentivement chaque parole ; il trouve là tout ce dont il a besoin, tout ce qu'il peut désirer.
Quand nous récitons cette admirable prière, tout d'abord nous captivons le cœur de Dieu en l'invoquant par le doux nom de Père...
La sainte Vierge Marie a été celle à qui cette divine Salutation a été présentée, pour terminer l'affaire la plus grande et la plus importante du monde : l'Incarnation du Verbe éternel, la paix entre Dieu et les hommes, et la rédemption du genre humain. L'ambassadeur de cette heureuse nouvelle fut l'archange Gabriel, un des premiers princes de la cour céleste.
Par la Salutation angélique : Dieu s'est fait homme, une Vierge est devenue Mère de Dieu, - les âmes des justes ont été délivrées des limbes, les ruines du ciel ont été réparées et les trônes - vides ont été remplis, le péché a été pardonné, la grâce nous a été donnée....
Le cantique nouveau que David a prédit qu'on chanterait à la venue du Messie, c'est la salutation de l'archange.
Nous répétons ce même salut pour remercier la très sainte Trinité de ses bienfaits inestimables. Nous louons Dieu le Père, de ce qu'il a tant aimé le monde, qu'il lui a donné son Fils unique pour Sauveur. Nous bénissons le Fils, de ce qu'il est descendu du ciel sur la terre, de ce qu'il s'est fait homme pour nous racheter. Nous glorifions le Saint-Esprit, de ce qu'il a formé dans le sein de la sainte Vierge, ce corps très pur qui a été la victime de nos péchés... C'est dans cet esprit de reconnaissance que nous devons réciter le salut angélique, produisant des actes de foi, d'espérance, d'amour et d'actions de grâces pour ce bienfait de notre salut.
La Sainte Vierge à Sainte Mechtilde : « Sachez, ma fille, que personne ne peut m'honorer par un salut plus agréable, que par celui que m'a fait la très adorable Trinité, et par lequel elle m'a élevée à la dignité de Mère de Dieu. »
Pour ceux qui croient que le Rosaire est une répétition d'Ave, nous leur répondons : ce n'est pas une répétition d'Ave mais des additions d'Ave, comme les sacrifices que nous faisons s'additionnent à nos mérites. Si vous offrez une rose à votre mère, elle en sera heureuse, mais combien plus elle le sera si vous lui présentez un beau bouquet de 50 roses dans lequel il y a davantage d'amour et de sacrifices.
Il n'est pas possible d'exprimer combien la sainte Vierge estime le Rosaire plus que toutes les dévotions, et combien elle est magnifique à récompenser ceux qui travaillent à le prêcher, à l'établir et à le cultiver ; et au contraire, combien elle est terrible contre ceux qui veulent s'y opposer.
Saint Dominique n'a eu rien tant à cœur, pendant sa vie, que de louer la sainte Vierge, de prêcher ses grandeurs et d'animer tout le monde à l'honorer par son Rosaire. Cette puissante Reine du Ciel n'a cessé aussi de répandre sur ce saint, des bénédictions à pleines mains ; elle a couronné ses travaux de mille prodiges et miracles ; lui-même n'a jamais rien demandé à Dieu, qu'il ne l'ait obtenu par l'intercession de la sainte Vierge ; et, pour comble de faveurs, elle l'a rendu victorieux de l'hérésie des Albigeois, et fait père et patriarche d'un grand ordre.
Sauvé par le Rosaire Alphonse, roi de Léon et de Galice, désirant que tous les domestiques honorassent la sainte Vierge par le Rosaire, s'avisa, pour les y animer par son exemple, de porter un grand Rosaire à son côté, — mais sans le réciter pourtant, — ce qui obligea tous les gens de sa cour à le dire dévotement.
Le roi tomba malade à l'extrémité, et lorsqu'on le croyait mort, il fut ravi en esprit au tribunal de Jésus-Christ. Il vit les diables qui l'accusaient de tous les crimes qu'il avait commis. Le juge étant sur le point de le condamner aux peines éternelles, la sainte Vierge se présenta en sa faveur devant son Fils. On apporta une balance. On mit tous les péchés du roi dans un bassin, et la sainte Vierge mit dans l'autre, le gros Rosaire qu'il avait porté en son honneur, avec ceux qu'il avait fait dire par son exemple : Il pesa plus que tous ses péchés. Puis le regardant d'un œil favorable, elle lui dit : « J'ai obtenu de mon Fils, pour récompense du petit service que tu m'as rendu en portant le Rosaire, la prolongation de ta vie pour quelques années : emploie-les bien, et fais pénitence. » Le roi, revenu de ce ravissement, s'écria : « Ô bienheureux Rosaire de la sainte Vierge par lequel j'ai été délivré de la damnation éternelle ! » Après qu'il eut recouvré la santé, il passa le reste de sa vie dans la dévotion du saint Rosaire, et le récita tous les jours.
Tiré du message du Saint-Père le Pape Jean-Paul II, pour la 23e Journée Mondiale de la Jeunesse, le 13 avril 2003, Dimanche des Rameaux :
Le 16 octobre 2002, j'ai proclamé l'« Année du Rosaire » et j'ai invité tous les fils de l'Église à faire de cette antique prière mariale un exercice simple et profond de contemplation du visage du Christ. Réciter le chapelet signifie, en effet, apprendre à regarder Jésus avec les yeux de sa Mère, aimer Jésus avec le cœur de sa Mère. Je remets symboliquement aujourd'hui, à vous aussi, chers jeunes, le chapelet. À travers la prière et la méditation des mystères, que Marie vous guide avec assurance vers son Fils !
Chers jeunes, n'ayez pas honte de réciter le Rosaire seuls, sur le chemin de l'école, de l'université ou de votre travail, dans la rue ou dans les transports publics. Prenez l'habitude de le prier entre vous, dans vos groupes, mouvements et associations. N'hésitez pas à proposer à vos parents, frères et sœurs, de prier le chapelet à la maison, car il ravive et renforce les liens entre les membres de la famille. Cette prière vous aidera à être forts dans la foi, constants dans la charité, joyeux et persévérants dans l'espérance.