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Les impudiques sur la place publique

Gilberte Côté-Mercier le lundi, 01 janvier 1996. Dans Catéchèses et enseignements, Modestie

La télévision provoque la chute de la civilisation chrétienne

par Gilberte Côté-Mercier

La télévision c'est de l'immoralité sans interruption, d'une indécence incroyable. Des choses qui devraient être interdites dans des clubs privés sont montrées sur la place publique, dans tout le pays à la fois ! Non seulement les enfants, mais tous les adultes normaux sont violés dans leur intégrité morale par des programmes aussi infects.

Infects dans les images qui, pour un grand nombre, ne devraient jamais sortir des chambres à coucher, et qui, pour d'autres, ne peuvent être conçues par des gens bien élevés. Infects dans les vêtements effrontés des femmes, même des hommes. Infects dans les attitudes grossières des personnages.

Infects dans les idées propagées. Comment a-t-on poussé l'audace jusqu'à inviter à la télévision des homosexuels masculins et féminins ? Et pour décrire leur vice ignoble ! Et pour tenter de se légitimer, et pour solliciter même une reconnaissance légale pour de tels dévoyés ! La ville de Sodome n'était pas plus dégradée que Radio-Canada !

Infects aussi ces programmes qui font de la publicité à tout ce qui est communiste, à l'occasion de nouvelles et en prêchant la doctrine communiste. C'est le lavage de cerveaux des Canadiens, et payé par les taxes arrachées aux victimes !

Programmes infects jusque dans les annonces. La mangeaille et les nus sont le menu quotidien de nos familles chrétiennes qui regardent la TV. Où donc l'esprit trouve-t-il son aliment en tout cela ? La gourmandise entretenue, le sensualisme cultivé, ajoutés au matérialisme auquel nous condamne le système financier moderne, font des personnes humaines appelées à la vie divine cependant, font de nous des prisonniers de la chair, des abêtis, des malheureux égarés hors de leur voie. Et la télévision est l'agent numéro Un de l'abrutissement de notre génération et de nos enfants.

L'agent numéro Deux, ce sont les écoles du Ministère de l'Education depuis 1964.

Le culte de la pureté

L'éducation des enfants est devenue désespérée avec la télévision et les écoles. Des parents affolés ne savent plus comment s'y prendre pour protéger leurs enfants. Ils cherchent des appuis, et rien ou à peu près, ne bouge du côté des éducateurs et des personnages qui auraient pourtant une voix pour protester publiquement.

Même, ce qui est encore plus grave, des adultes au jugement mûr et des maîtres distingués ont perdu le sens des choses. Ils admettent et enseignent que les mœurs du passé étaient trop austères, qu'on était scrupuleux. Bref, on cesse petit à petit petit de penser en chrétiens, on juge en païens. Au lieu de s'élever, on se dégrade, notre conception de la vie, notre philosophie passe du christianisme au paganisme.

C'est la chute d'une civilisation. C'est la décadence de l'Occident.

Nos ancêtres, surtout ici en Nouvelle-France, professaient un culte pour la pureté. Leurs mœurs étaient saines. Les vêtements couvraient le corps au lieu de le dévoiler, au lieu d'en accentuer les formes.

Le mariage était honoré comme une chose sacrée. Le mariage est un sacrement. Nos ancêtres le traitaient comme tel. Le divorce, pas question de ça chez nos catholiques grands-pères. L'infidélité conjugale, pas facile à excuser non plus. Les fréquentations étaient surveillées de sorte que les mariages étaient forts de l'intégrité des époux.

Nos ancêtres étaient-ils des déséquilibrés, des anormaux ? Pas du tout. Tout simplement, ils avaient le sens des valeurs humaines et des valeurs chrétiennes. Ils ne considéraient pas la pureté des mœurs, la chasteté, comme une folie. Et la pudeur, gardienne de la pureté des mœurs, elle était en honneur chez eux, dans l'intime des foyers, et partout où s'exerçait la vie sociale.

Nos ancêtres n'étaient pas des sauvages ni des ermites, cependant ; ils se rendaient visite, faisaient des veillées, recevaient de grandes et nombreuses tablées de parents, d'amis. Une vertu d'hospitalité incomparable, les bons repas, l'entraide, la charité, la joie de vivre, de chanter ensemble, n'étaient-ils pas au programme de nos hivers canadiens et de nos fêtes de familles ?

Mais, ce n'était pas au détriment des bonnes mœurs. Les rencontres sociales que pratiquaient nos ancêtres étaient imprégnées de respect, de dignité, au milieu des réjouissances gaies, enlevantes, soulevantes qui sont le partage de gens de même pensée, de même éducation et qui s'aiment bien et qui sont capables de partager les croix comme les joies.

Aussi, la vie s'épanouissait forte et belle dans nos maisons de Nouvelle-France. Et notre peuple a vaincu tous les obstacles politiques venus des conquérants, il les a vaincus par ce qu'on a appelé le miracle de ses berceaux qui était bien en même temps le miracle de ses bonnes mœurs.

Les races impures ne sont pas des races fortes. Grâce à Dieu, elles s'éteignent dans la nuit de leurs vices et débarrassent la terre de leur gangrène.

Une chair soumise, modeste

Il importe de retrouver les notions naturelles, les définitions chrétiennes de l'homme. L'homme est composé de corps et d'esprit, mais le corps n'est pas le premier dans l'ordre des valeurs. Il ne doit pas occuper le premier rang. Et s'il l'occupe, le premier rang, le corps est un usurpateur. Un corps qui domine dans l'homme est un tyran. Il vole les droits de l'autre, de l'âme, de l'esprit. C'est l'âme qui doit commander au corps.

On ne le soupçonnerait pas à voir notre télévision. Sur tous les écrans, c'est le corps qui est roi. C'est la chair qui commande, et ce qui devrait être le plus soumis dans la chair, le sexe qui commande. Notre télévision est une école de sexualité. Le sexe, c'est tout ce qui compte pour la télévision, ce qui est mis en évidence. Des descriptions, des invitations, une complaisance malséante entretiennent les yeux, les imaginations, les cœurs, les idées. On va jusqu'à prêcher la perversion contre nature par les pervertis eux-mêmes présentés en personnes.

Or, dans un ordre simplement naturel, à plus forte raison dans un ordre chrétien, l'attitude qu'une personne doit entretenir à l'égard du sexe, c'est un grand respect qui se révèle par une extrême réserve en privé et surtout en public, a fortiori devant un public aussi vaste, aussi varié et aussi peu sélectionné que celui de la télévision.

"C'est le propre de l'homme pur de saisir que la sphère du sexuel relève de Dieu à un titre spécial et qu'il ne peut en user sans la sanction expresse de Dieu", dit le théologien.

Le mystère de la vie est directement soumis à Dieu, qui donne aux hommes la règle précise à suivre. Pour cette raison, le sexe doit susciter un sentiment sacré de respect.

Le mystère de la vie relève de Dieu. Nos parents savaient cela. Et ils se comportaient en conséquence à l'égard de ce mystère. Voilà pourquoi nos parents ne mettaient pas dans leur programme le "tout connaître, tout dire, tout enseigner à tous sans distinctions", comme on le fait aujourd'hui autour de nous, même à la télévision.

Décrire une technique du sexe, quelle débauche, quelle profanation, et quelle ignorance de la dignité de la nature humaine ! Ce qui importe, c'est d'enseigner à tous selon leur âge la philosophie de l'homme intégral ; et si l'on veut de la technique, qu'on étudie la technique de la soumission de la chair à l'esprit, du rôle libérateur de l'esprit qui commande le corps. Qu'on apprenne la nécessité de la modestie pour le corps, à cause de l'humilité de sa condition par rapport à l'âme. Que le corps garde sa place, qui est la seconde, modestement, sans ambition, et alors tout l'homme sera en équilibre.

Cette technique, c'est celle de la pureté. C'est une discipline. C'est une vertu. Le mot latin dit "virtus", qui veut dire "force". La vertu est une force en effet. La vertu de pureté peut-être plus que les autres. Et voilà pourquoi la pureté fait les peuples forts. Les jeunes qui sont élevés dans l'amour de la pureté, dans la crainte du péché mortel sont des promesses pour l'avenir d'un pays. Et seuls, les jeunes gens qui sont purs sont capables de joie vraie, intérieure, qui s'exprime sur les visages. Comme c'est triste de voir tant d'écoliers aujourd'hui désabusés, incapables de sourire, parce que leur âme s'est noyée dans la chair.

 

L'impureté, la débauche sont le chemin de l'esclavage. Les communistes le savent bien. Et ce sont les communistes de la radio-télévision, les mêmes qui sont responsables des programmes nauséabonds, morbides qui nous sont servis. Ils n'auront pas de peine à soumettre un peuple impur aux geôliers communistes. Ils propagent l'impureté en même temps que le communisme. Les deux s'entendent bien.

Sur la place publique

La télévision est rendue bien loin, bien creux. Mais, comment a-t-elle pu vaincre la prudence de notre peuple aussi rapidement ? En tuant la pudeur. La pudeur est la muraille qui protège la pureté. La pudeur est un sentiment inné, comme la conscience est naturellement en chacun de nous. La pudeur, comme la conscience, a besoin d'être fortifiée, éclairée, cultivée, par la doctrine, par la morale et par le milieu. Après cette formation, la pudeur devient plus précise et plus déterminante de la volonté.

Si la pudeur peut se former, elle peut aussi se déformer, être détruite, liquidée même dans une âme. C'est à cette œuvre d'enfer que s'applique notre télévision. Les images, les paroles, les idées sont calculées et présentées savamment, de façon à admettre, à glorifier le sans-gêne, l'effronterie, la grossièreté, la sexualité. Les baisers impurs qui ne se comptent plus, ils constituent presque un fond de scène indispensable, à la télévision, les baisers impurs nous abreuvent de dégoût.

Et les vêtements indécents, les gestes qui les accentuent, les attitudes étudiées, autant de suggestions malsaines, crues, grotesques. Et la télévision fait la mode ensuite. Comment expliquer que nos femmes soient si effrontées dans leurs jupes et en pantalons, si on n'en accuse pas directement la télévision qu'elles regardent quotidiennement ?

Les modes sont réellement immodestes, indécentes. Elles sont impudiques puisqu'elles dénotent une complète absence de pudeur.

C'est le vêtement impudique, ce sont les relations sociales impudiques, et le tout porté sur la place publique par la télévision. La débauche des Romains décadents n'était pas aussi publique que la nôtre. Et pourtant, elle a causé leur ruine comme peuple. Notre débauche publique à nous, à quelle ruine ne peut-elle pas nous conduire ?

Sens chrétien

Pour bien comprendre le sens de la nature de l'homme créé à l'image de Dieu, il faut chercher ses lumières dans le christianisme. Les grands philosophes païens ont compris l'ordre naturel, mais il a fallu l'Incarnation d'un Dieu pour nous faire comprendre toute la gloire promise à l'homme dont l'esprit maîtrise la chair.

Par l'Incarnation, Dieu naît d'une femme. Dieu ne renie pas la chair, puisqu'Il naît de la chair. Mais, c'est de la Vierge Marie que Dieu prend sa chair, de la Vierge, la Vierge très pure, très humble, très modeste, de Celle qui disparaît en Dieu, de Celle, comme dit Paul VI, qui est si belle qu'Elle est transparente, Elle laisse voir la Sainte Trinité toute en Elle. Marie est si humble, si modeste dans sa chair et son esprit, si absente d'elle-même, de son moi, que Dieu la remplit de Sa grâce. "Salut, pleine de grâces", lui dit l'ange. Dieu occupe toute la place en Marie. Il la remplit tout entière de Lui-même. En Marie, le corps et l'esprit sont complètement soumis, obéissants, à Dieu.

Le Christ ne renie pas la chair, il la revêt dans Son Incarnation. Il en fait l'instrument du salut dans Sa Rédemption. Le Christ magnifie notre chair, Il la glorifie dans Sa Résurrection. Cette chair humaine est rendue sacrée par le Christ. Notre corps est consacré par le Christ. Il participe de la gloire divine. Il devrait nous paraître sacrilège de le faire servir à l'impureté. Nous devons le soumettre à Dieu, à son plan divin sur le monde.

Ah ! Pourquoi donc les méthodes de communication et d'enseignement modernes, comme la radio et la télévision, ne servent-elles pas plutôt à nous élever par la diffusion de la vérité chrétienne si belle, plutôt qu'à faire de nous des esclaves du péché ?

Gilberte Côté-Mercier

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