Replies Press, Saint Paul, Minnesota, a publié des conférences données par les Rév. Pères Rumle et Carty sur le sacrement de Pénitence, dans les années 1950. Elles ont été traduites de l’anglais par l’abbé E. Thibeault et publiées dans une brochure intitulée «La vérité sur la CONFESSION». Les erreurs du protestantisme contre le sacrement de Pénitence y sont réfutées. Les catholiques d’aujourd’hui, qui ont tendance à délaisser la confession, tireront profit de cet enseignement lumineux et précis, spécialement en ce temps de carême. Cette fois-ci, nous publions les premiers numéros de cette magnifique brochure:
La confession est l’aveu des péchés dans le sacrement de Pénitence institué par Jésus-Christ, pour rendre la grâce de Dieu à ceux qui ont péché depuis leur Baptême. Pour recevoir le sacrement de Pénitence il faut avoir un repentir de ses fautes. Il faut aussi avouer ses fautes à un prêtre dûment approuvé, pour obtenir l’absolution.
C’est bien ce que les catholiques croient aussi, mais il faut savoir quel moyen Dieu a choisi pour nous accorder son pardon. Les catholiques croient que Dieu peut déléguer son pouvoir s’il le désire, tout comme l’autorité suprême de l’État délègue des juges pour rendre la justice. Allez-vous refuser à Dieu le même pouvoir ?
Il est vrai que le Christ seul nous a rachetés. Le prêtre ne nous rachète pas: il n’est que l’agent reconnu du Christ Sauveur. Le sacrement de Pénitence n’est qu’un moyen d’appliquer la médiation du Christ à l’homme, comme le Baptême en est un autre. De même que le Baptême efface le péché que nous n’avons pas commis nous-mêmes mais que nous avons hérité d’Adam, de même il convient qu’il y ait un autre sacrement pour effacer les péchés commis depuis notre Baptême. C’est ce que le Christ a pensé, et c’est pourquoi il a institué le sacrement de Pénitence. Vous croyez en un seul médiateur et nous aussi. Mais nous écoutons ce seul médiateur; et nous faisons ce qu’il nous a commandé de faire.
Oui. Le Christ était Dieu et, dans l’Évangile de saint Jean, nous lisons: «Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie». Et cela dit, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez l’Esprit-Saint; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus». Or la mission du Christ était d’effacer le péché et il a donné cette même mission à ses apôtres. Leur seul pouvoir humain ne suffisait pas; c’est pourquoi il a fait descendre sur eux l’Esprit-Saint d’une façon spéciale. Dire que le Christ ne leur a pas vraiment conféré le pouvoir de pardonner les péchés, c’est ignorer tout le sens de cette cérémonie et des paroles du Christ. Il est évident que les apôtres devaient exercer leur pouvoir quand les chrétiens s’adressaient à eux pour obtenir le pardon de leurs péchés.
Elles signifient que ce que le Christ a fait, ils avaient le pouvoir de le faire aussi. La salutation hébraïque «la paix soit avec vous» signifie: «Je vous pardonne vos défaillances, votre reniement, votre lâcheté, la faiblesse de votre foi, votre négligence envers ma Mère, tout est pardonné.» Voici maintenant la mission que je vous donne à tous: «Comme mon Père m’a envoyé moi aussi je vous envoie. Ce que j’ai fait en faveur des pécheurs, je vous ordonne de le faire aussi. La mission que m’a donnée mon Père, je vous la donne à vous et à vos successeurs.»
Quelle était donc cette mission de son Père ? Son Père l’avait envoyé sur la terre, revêtu de la nature humaine, avec le pouvoir de transporter les montagnes, d’enseigner avec autorité, de répandre la grâce, de faire des miracles, d’offrir le Sacrifice dont avait parlé le prophète Malachie, de lier et de délier, de pardonner et de retenir les péchés. «Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie». Ces pouvoirs du Christ seront aussi ceux des apôtres, à savoir, d’enseigner avec autorité, d’interpréter les Écritures, d’offrir le sacrifice, de pardonner les péchés, et pour leur donner ce pouvoir il leur dit: «Recevez le Saint-Esprit». Et pour faire disparaître tout doute sur ce qu’il voulait faire, il fit un geste qu’ils n’avaient encore jamais vu; il souffla sur eux; c’était le Souffle, l’Esprit du Dieu ressuscité, «Recevez le Saint-Esprit».
Cette mission était celle même que le Christ avait reçue de son Père: rendre gloire au Père et sauver les hommes. Il a lui-même pourvu à la gloire de son Père, avant sa mort, pour l’établissement à perpétuité du Sacrifice eucharistique, et il pourvoit au salut des hommes par le pardon des péchés, le jour de la résurrection.
C’était pour leur donner le pouvoir d’agir à sa place et en son nom; «Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis.» Pourquoi faut-il qu’il y ait tant de chrétiens qui rejettent la signification si claire de ces paroles ?
En instituant le sacrement de Pénitence, le jour de Pâques, Jésus-Christ ne donna rien aux apôtres pour eux-mêmes ou pour leur propre sanctification, mais il leur confia un pouvoir dont bénéficieraient tous les hommes de tous les temps: «Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis.» La descente du Saint-Esprit sur les apôtres, le jour de la Pentecôte, conféra aux apôtres la plénitude de la vie de la grâce et les secours nécessaires à leur mission apostolique.
Plusieurs ministres protestants admettent que Jésus-Christ a conféré aux apôtres le pouvoir de remettre les péchés, le jour de Pâques, en disant: «La paix soit avec vous. Comme mon Père m’a envoyé moi aussi je vous envoie». Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez l’Esprit-Saint; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.» Pourquoi conserver ces paroles dans la Bible protestante, si l’on n’accepte pas ce qu’elles signifient véritablement ? Faut-il considérer comme un non-sens aussi ces autres paroles: «En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.» «Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.» Ces paroles veulent dire en langage ordinaire: «De même que je suis venu en ce monde pour réconcilier les pécheurs avec Dieu, de même je vous envoie pour être ministres de la réconciliation.»
Non. Un historien protestant, Sparrow, dit dans son Rationale: «Je pourrais nommer d’autres Pères de l’Église comme saint Augustin, saint Cyprien et autres, mais je m’arrête. Ceux que j’ai cités rendent témoignage de l’ancienne génération; ces hommes étaient assez pieux pour qu’on ne pense pas à les accuser de blasphémer, ils sont trop anciens pour qu’on les accuse de papisme. Mais pour éloigner toute trace de doute, scrutons les Écritures; examinons l’Évangile de saint Jean (XX, 23): “Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront retenus”. Voilà bien clairement accordé aux prêtres par le Sauveur le pouvoir de remettre les péchés. Il ne s’agit pas de remettre les péchés par la prédication, comme d’aucuns l’expliquent, ni par le Baptême, comme d’autres le supposent, car bien avant ce jour les apôtres avaient le pouvoir de prêcher et de baptiser; mais ils ne reçurent ce pouvoir de remettre les péchés qu’au jour de Pâques, après la résurrection de Jésus-Christ.» Cet historien protestant montre donc avec évidence que les apôtres ont reçu une nouvelle mission, un nouveau pouvoir qu’ils n’avaient pas jusqu’à ce jour de Pâques.