Le 20 novembre 2016, pour la conclusion du Jubilé de la Miséricorde, le pape François était interviewé par la chaîne de télévision catholique italienne TV2000. Voici un extrait de cet interview:
Question: «Saint-Père, vous dites souvent que vous aimeriez une Eglise pauvre pour les pauvres est-ce vraiment possible, et comment? Cela concerne l’Église comme institution ou en réalité chacun de nous aussi?»
Réponse du pape: «L’Église comme institution c’est nous tous, chacun de nous, qui devons la faire; la communauté c’est nous. L’ennemi le plus grand – le plus grand! – de Dieu c’est l’argent. Pensez à Jésus qui a donné à l’argent un statut de seigneur, de maître quand il a dit: « Personne ne peut servir deux maîtres, deux seigneurs: Dieu et l’argent.» Dieu et les richesses. Il ne dit pas Dieu et je ne sais quelle maladie, ou Dieu et autre chose, mais l’argent. Car l’argent est l’idole. On le voit bien aujourd’hui, n’est-ce pas? Dans ce monde où l’argent semble avoir pris les commandes.
«L’argent est un moyen fait pour servir, et la pauvreté est au cœur de l’Évangile. Jésus parle de ce conflit: deux seigneurs, deux maîtres. Ou je m’enrôle dans l’un ou je m’enrôle dans l’autre. Je choisis le camp du Père; ou je choisis celui qui fait de moi un esclave. Et puis la vérité: le diable entre toujours par les poches, toujours. C’est sa porte d’entrée.
«On doit lutter pour faire une Église pauvre pour les pauvres, selon l’évangile, n’est-ce pas? On doit lutter. Et quand je lis Matthieu, au chapitre 25, qui est le protocole sur lequel nous serons jugés, je comprends mieux ce que signifie une Église pauvre pour les pauvres: les œuvres de miséricorde, n’est-ce pas? Au chapitre 25 de Matthieu. C’est possible mais nous devons toujours lutter car la tentation des richesses est très forte.»