Quelques mots sur le miracle qui va permettre d’ici quelques semaines la canonisation du célèbre prêtre devenu ermite dans le désert algérien, Charles de Foucauld, tels que rapportés par le site aleteia.org :
Ce miracle n’est pas une guérison (comme le premier miracle ayant permis la béatification de Charles de Foucauld en 2005) mais un cas de préservation dans un accident du travail. L’histoire remonte au 30 novembre 2016, un jour exactement avant le centenaire de la mort de Charles de Foucauld. Ce jour-là Charle, ouvrier charpentier chez Asselin, entreprise de restauration de monuments historiques, travaille sur la charpente de la chapelle de l’institution Saint-Louis, lycée catholique de Saumur. Quand tout à coup, dans l’après-midi, il fait une chute de 16 mètres de haut, traversant la voûte, avant de finir empalé sur les pieds d’un banc qui était retourné. « Les médecins sont catégoriques. C’est le type même d’une chute mortelle. À cette hauteur, tous les organes explosent », soutient Laurent Touchagues, président des Amitiés Charles de Foucauld.
Président de l’entreprise pour laquelle travaille le jeune ouvrier – qui est alors âgé de 21 ans –, François Asselin est en déplacement à Paris. « Quand on m’a expliqué les circonstances de l’accident, je me suis dis que c’était fini, qu’il n’allait pas s’en sortir ». Proche de la fraternité de Marie, Reine immaculée et du père Artarit, curé de la paroisse Bienheureux-Charles-de-Foucauld à Saumur, le chef d’entreprise les contacte pour leur demander de prier pour ce jeune homme. « Nous étions à la veille du centenaire de la mort de Charles de Foucauld », se souvient-il. « Ils m’ont invité à le prier tout particulièrement ». Surtout que, de Paris, François Asselin n’arrive ni à joindre la famille du jeune homme, ni l’hôpital.
Ce n’est que le lendemain qu’il réussira à joindre la mère de l’ouvrier… qui lui assure que « tout va bien ». « De retour à Saumur, je suis allé le voir trois jours après son opération. Il était assis sur son lit d’hôpital ». C’est alors qu’il apprend qu’après sa chute, le jeune homme s’est lui-même relevé et a marché sur une cinquantaine de mètres, alors que le montant du banc lui a traversé l’abdomen et est encore en lui, afin d’aller chercher de l’aide. Six jours après son accident, Charle s’impatientait dans sa chambre d’hôpital « et deux mois après il était de retour au travail », se souvient François Asselin. « Dans cette histoire une chose est sûre, ce qu’ont conclu les médecins : l’issue d’un tel accident n’aurait pas dû être celle qu’on connaît aujourd’hui. Soit vous vous dites qu’il a eu une chance incroyable soit vous vous dites qu’il a eu tellement de chance qu’il y a autre chose », souligne encore le président de l’entreprise.
Voici donc pour le constat médical. Mais qu’en est-il du contexte spirituel ? Il y a d’abord le prénom du jeune homme, Charle, sans s, dont le patron n’est autre que Charles de Foucauld. Ensuite, cette chapelle est située à côté de l’école de cavalerie de Saumur dont Charles de Foucauld est un ancien officier. Cet accident, qui aurait pu être tragique a par ailleurs eu lieu la veille du centenaire de la mort de Charles de Foucauld, le 1er décembre 1916. À cette occasion, le diocèse avait proposé aux fidèles une grande neuvaine pour sa canonisation. Des milliers d’images du bienheureux avaient été distribuées les précédentes semaines afin de porter la prière de chacun. « Le patron de l’entreprise Asselin est un paroissien. Il venait lui aussi de terminer une neuvaine afin de demander un second miracle pour la canonisation de Charles de Foucauld », assure le père Artarit. À l’unanimité ils ont déclaré que ce qui était arrivé au jeune homme était inexplicable naturellement !
Le dossier part donc pour Rome en mars 2019. Là encore, il y a d’abord l’étape médicale. Deux médecins sont chargés de faire une première analyse. L’avis favorable tombe à l’automne 2019. C’est ensuite au tour d’une commission médicale de se réunir. À l’unanimité, le 14 novembre 2019, ils ont déclaré que ce qui était arrivé au jeune homme était inexplicable naturellement.
Agnès Pinard Legry