L'union des époux, image de l'union du Christ avec son Église
L'adultère est une profanation du sacrement du Mariage
Le 2 novembre 1950, le Pape Pie XII adressait la parole suivante aux évêques venus à Rome, lors de la proclamation du dogme de l'Assomption :
"Nous ne croyons pas nous tromper en estimant que le désordre qui trouble d'une manière générale et profonde l'institution de la famille, mine comme une maladie la société d'aujourd'hui et s'aggrave malgré les écrits si nombreux qui traitent de ces questions, théoriquement et pratiquement ; il ne peut en être autrement tant que ceux qui veulent guérir cette plaie sépare le mariage de la loi divine telle que la nature de l'homme la révèle de toute part et que la doctrine de l'Église la promulgue."
Depuis 1950, la corruption des mœurs s'est accentuée considérablement. Aussi voyons-nous la destruction de nos familles catholiques. On se permet tous les vices : concubinage, adultère, divorce, prostitution, contraception, avortement...
Des couples mariés devant l'Église depuis dix, vingt, trente ans, voire quarante-cinq ans, se séparent, divorcent et plusieurs pratiquent l'adultère. Certains d'entre eux, après avoir pratiqué l'adultère pendant 4 ans, 7 ans, courent après une déclaration de nullité de mariage.
Des théologiens modernes, détenant des chaires d'enseignement dans nos universités laïcisées, reprochent au Pape Jean-Paul II de ne pas s'adapter au monde d'aujourd'hui, de ne pas approuver le divorce, la contraception... Ils reprochent au Vicaire du Christ d'interdire la réception de la Sainte Eucharistie aux divorcés. Les critiques contre le Magistère de l'Église viennent de toute part. "La fumée de Satan est pénétrée dans l'Église", disait le Pape Paul VI.
L'Église catholique a constamment protégé la sainteté et la perpétuité des mariages. Si, de nos jours, des membres de l'Église, de tendance libérale, favorisent la dissolution des mariages, ils s'opposent à l'enseignement de l'Église établi depuis 2,000 ans sur la doctrine du Christ. Ces faux théologiens contribuent à conduire les âmes en enfer.
Il faut rechristianiser les familles, enseigner aux époux la doctrine catholique sur le mariage chrétien, doctrine infaillible de l'Église. Il faut cesser d'approuver, par notre mutisme ou par notre relâchement des mœurs. L'Évangélisation n'est pas exclusive aux évêques et aux prêtres. Tout catholique doit travailler au salut des âmes. Les paroles de saint Paul s'adressent à tous les chrétiens instruits de la doctrine du christianisme :
"Je t'adjure devant Dieu et le Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts... proclame la Parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, menace, exhorte, toujours avec patience et souci d'enseigner." (Tim. 2, IV, 1).
Nous voulons ici rappeler l'enseignement de l'Église sur le mariage chrétien, afin de réfuter les erreurs malicieuses et perverses sur la conception du mariage.
Yvette Poirier
Extraits tirés du livre La Doctrine Catholique du Chanoine A. Boulenger :
Le mariage, c'est-à-dire l'union d'un seul homme avec une seule femme, remonte à l'origine du monde. Dieu l'a établi lui-même quand il donna Ève pour compagne à Adam et qu'il les bénit tous deux en leur disant : "Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre" (Gen. 1, 28,28). Comprenant les desseins de Dieu, Adam s'écria, à la vue de son épouse : "Voici l'os de mes os, la chair de ma chair... c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair" (Gen., II, 22-24) Ainsi le mariage institué par Dieu pour multiplier la race humaine, avait deux propriétés essentielles : l'unité et l'indissolubilité.
Malheureusement, par suite du péché originel, le mariage déchut de sa sainteté primitive et perdit ses deux propriétés. On vit bientôt apparaître les néfastes pratiques de la polygamie, ou union d'un seul homme avec plusieurs femmes, et du divorce, ou rupture du lien conjugal par la répudiation de la femme.
Avant Jésus-Christ, le mariage était un contrat, de caractère religieux et plus solennel que les autres, mais un simple contrat.
Voulant rétablir le mariage tel que Dieu l'avait institué, Jésus-Christ lui rendit ses deux propriétés : l'unité et l'indissolubilité, en condamnant la polygamie et le divorce, et il éleva le contrat à la dignité de sacrement.
Le mariage chrétien peut donc se définir : un sacrement institué par Jésus-Christ pour établir entre l'homme et la femme une union indissoluble, en vue d'élever des enfants et de se prêter un mutuel appui dans la vie commune.
Le mariage est un vrai sacrement de la Loi nouvelle, institué par Jésus-Christ. Cet article de foi s'appuie sur la Sainte Écriture et la Tradition.
Sans pouvoir précisé à quel moment Notre-Seigneur institua le mariage, le fait même de l'institution découle de l'enseignement de saint Paul. L'apôtre en effet, dans son Épître aux Éphésiens (v, 25-33) représente l'union de l'homme et de la femme comme l'image et la reproduction de celle qui existe entre le Christ et son Église :
"Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église... Ce sacrement est grand ; Je veux dire, par rapport au Christ et à l'Église".
Or, l'union du Christ avec l'Église est une union sanctifiée par la grâce et de caractère indissoluble. Assimiler le mariage chrétien à cette union revient donc à dire que le contrat ou signe sensible qui scelle l'union entre les époux produit une grâce particulière. Et comme la grâce n'a pu être attachée à un signe que par Jésus-Christ, c'est que, aux yeux de saint Paul, le mariage est bien un sacrement d'institution divine.
"Dans le mariage chrétien, le contrat ne peut être séparé du sacrement et il ne saurait y avoir de contrat vrai et légitime sans qu'il y ait, par cela même, sacrement", dit Léon XIII dans son Encyclique « Arcanum ».
En d'autres termes Notre-Seigneur n'a ajouté au contrat aucun élément extérieur pour l'élever à la dignité de sacrement : contrat et sacrement sont unis si étroitement que l'un ne peut exister sans l'autre, s'il s'agit de mariages entre baptisés. Le mariage ne peut être un contrat purement naturel que parmi les non chrétiens.
Du fait que le Mariage chrétien est devenu un sacrement et qu'il ne peut y avoir de contrat en dehors du sacrement, les deux sont inséparables, tout ce qui touche à l'essence du contrat et du domaine religieux et doit être réglé par l'Église.
Que faut-il penser alors de ce qu'on appelle le mariage civil ? D'après la doctrine que nous venons d'exposer, lorsqu'il s'agit d'une union entre chrétiens, le mariage civil n'est qu'un mariage apparent regardé par l'Église comme une formalité nécessaire pour procurer au mariage religieux les effets civils et régler certaines questions secondaires : dot, successions, etc. (Au Québec, le mariage religieux répond aux normes des registres officiels de l'État. Le mariage civil n'est pas obligatoire)
Le mariage chrétien a deux propriétés essentielles : l'unité et l'indissolubilité.
L'unité consiste dans l'union d'un seul homme avec une seule femme. La polygamie simultanée, c'est-à-dire l'union d'un homme avec plusieurs femmes en même temps, est défendue par le droit divin et par le droit ecclésiastique. Cet article de foi s'appuie sur la Sainte Écriture et la Tradition.
A. Sainte Écriture : Notre-Seigneur répondit en effet aux pharisiens qui lui demandaient s'il était permis de répudier sa femme pour quelque motif que ce soit : "N'avez-vous pas lu que le Créateur au commencement, les fit homme et femme et qu'il dit "À cause de cela l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront deux dans une seule chair- ?" (Mat. XIX, 4 5). Ainsi, de droit divin, l'union doit se faire entre un seul homme et une seule femme, à l'image de l'union entre le Christ et son Église.
B. Tradition. Le concile de Trente a défini qu'il était défendu aux chrétiens d'avoir en même temps plusieurs épouses. (Sess. XXIV, can. 2). La polygamie simultanée est donc défendue non seulement par le droit divin mais par le droit ecclésiastique. (Cette règle ne concerne pas le veuf ou la veuve qui contracte un nouveau mariage) Le premier lien ayant été rompu par la mort, rien n'empêche que l'époux, resté seul se marie de nouveau.
L'indissolubilité consiste dans la permanence du lien conjugal jusqu'à la mort d'un des deux époux.
Le mariage entre baptisés, contracté validement, ne peut une fois consommé, être rompu pour aucun motif, même pour cause d'infidélité. Cet article de foi s'appuie sur la Sainte Écriture, la Tradition et la raison.
A. Sainte Écriture. Aux Pharisiens, qui lui objectaient que Moïse avait permis le divorce, Notre-Seigneur répondit : "C'est à cause de la dureté de vos cœurs que Moïse a permis de répudier vos femmes... Mais je vous dis, celui qui renvoie sa femme, sauf pour infidélité, et en épouse une autre, commet un adultère, et aussi celui qui épouse la femme renvoyée" (Mat. XIX, 8.9). Saint Paul se faisant interprète de la volonté de son Maître dit à son tour : "Que la femme ne se sépare point de son mari ; si elle en est séparée, qu'elle reste sans se remarier, ou qu'elle se réconcilie avec son mari (I Cor., VII, 10, 11). Et ailleurs, il dit encore : "Si, du vivant de son mari, une femme épouse un autre homme, elle sera appelée adultère" (Rom., VII, 3).
B. Tradition "Quoiqu'il soit permis aux époux, dit le Concile de Florence (1439) de se séparer pour cause d'infidélité, ils n'ont pas pour cela le droit de contracter un autre mariage, vu que le lien d'un mariage légitimement contracté est perpétuel "(Décret d'Eugène IV aux Arméniens).
C. Raison La raison, ou plutôt l'expérience, s'accorde avec l'enseignement de l'Église pour montrer que l'indissolubilité est nécessaire tant aux biens des époux et de leurs enfants qu'à celui de la société humaine.
"Permettre la rupture du lien conjugal, c'est, dit Léon XIII dans son encyclique Arcanum, donner l'inconstance comme règle dans les affections qui devraient durer toute la vie... et rendre presque impossible l'éducation des enfants" ; c'est par le fait, nuire au bien de la société.
Chanoine A. Boulenger