par Paul Kokoski
Des règles existant depuis longtemps sur le code vestimentaire, qui s’appliquaient autrefois seulement pour la Basilique Saint-Pierre, ont été étendues à toute la Cité du Vatican. Pour des raisons de respect, les Gardes suisses ont commencé à interdire l’entrée du Vatican au public portant des «vêtements inappropriés», provenant des suites de la révolution sexuelle des années soixante, qui se moquait des conventions vestimentaires.
Déjà en 1920, la Sainte Vierge Marie avait annoncé à la petite voyante Jacinthe de Fatima que «certaines modes seraient introduites qui offenseraient beaucoup Notre-Seigneur». Elle a dit que «ceux qui sont au service de Dieu ne devraient pas suivre ces modes». En ce qui concerne l’habillement approprié, la Bible nous dit: «Que les femmes, de même, aient une tenue décente; que leur parure, modeste et réservée, ne soit pas faite de cheveux tressés, d’or, de pierreries, de somptueuses toilettes, mais bien plutôt de bonnes oeuvres, ainsi qu’il convient à des femmes qui font profession de piété» (1 Timothée 2, 9-10). On peut lire aussi dans l’Ancien Testament: «Une femme ne portera pas un vêtement masculin, et un homme ne mettra pas un vêtement de femme» (Deutéronome 22, 5). Quoique cette règle peut sembler absurde et dépassée de nos jours, le fait de s’en moquer peut bien être un des nombreux facteurs qui a mené à la confusion des genres, et finalement à l’acceptation généralisée de l’homosexualité et des mariages entre personnes de même sexe dans notre culture occidentale.
Le Vatican insiste pour que les hommes et les femmes ne portent aucun vêtement immodeste dans une église, non seulement parce que cela offense Notre-Seigneur, mais aussi parce cela entraîne d’autres personnes à s’adonner à différentes formes de péchés de la chair et du coeur: «Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son coeur, l’adultère avec elle» (Matthieu 5, 28).
Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne au n. 2521: «La pudeur désigne le refus de dévoiler ce qui doit rester caché. Elle est ordonnée à la chasteté dont elle atteste la délicatesse. Elle guide les regards et les gestes conformes à la dignité des personnes et de leur union.» Et au numéro suivant, on peut lire: «La pudeur est modestie. Elle inspire le choix du vêtement.»
La modestie dans le vêtement, quoique importante pour les laïcs, concerne aussi le clergé et les personnes consacrées. Depuis Vatican II, plusieurs prêtres et religieuses ont cessé de porter leur col romain et habit religieux. Cela est dû en grande partie à un faux sens de réforme aussi bien qu’à un désir conscient de la part de certains d’éliminer les différences entre les prêtres et les laïcs.
En raison, en partie, de ces changements, les vocations sacerdotales ont chuté sensiblement, et les vocations à la vie religieuse – surtout au Québec – sont presque disparues. Cela, en retour, a fait en sorte que plusieurs de nos écoles catholiques – qui étaient autrefois dirigées par des prêtres et des religieuses – ont perdu leur identité catholique.
Les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse – par lesquelles on consacre sa vie entièrement à la foi – ne sont pas comme d’autres vocations. En tant que vocations spéciales, elles ne devraient pas être cachées par l’usage de vêtements séculiers: «On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison» (Matthieu 5, 15). Ce passage de l’Évangile fait bien sûr référence à la diffusion de la foi par nos bonnes actions. Néanmoins, le port du vêtement ecclésiastique est aussi un témoignage visible de vitalité chrétienne de la plus haute valeur, et doit donc être sauvegardé.
L’actrice américaine Meryl Streep a déjà dit que lors-qu’elle avait dû s’habiller en religi-euse pour son rôle de Soeur Aloysius Beauvier dans le film Doute, elle s’est sentie «revêtue de Dieu», et était convaincue que les vraies religieuses qui portent l’habit doivent aussi ressentir cette sensation incroyable — à savoir, que chaque moment de leur vie est consacré à Dieu.
L’acteur britannique Alec Guinness a raconté lui-même dans son autobiographie que sa conversion au catholicisme débuta lorsqu’il eut à porter un col romain pour son rôle du Père Brown dans le film Le Détective du bon Dieu (The Detective, 1954). Un soir, encore habillé comme un prêtre, il s’en retourne chez lui lorsqu’un petit garçon, le prenant pour un véritable prêtre, le prend par la main et le suit avec confiance. Cela impressionna beaucoup Guiness, et le fit réfléchir sur les mérites d’une «Église qui peut inspirer autant de confiance dans le coeur d’un enfant.»
Au milieu de la popularité grandissante du laïcisme et de l’athéisme, on se laisse tous – tant prêtres que laïcs – dépouillés de nos traditions les plus sacrées. En suivant les modes et engouements les plus futiles, nous abandonnons Dieu. Nous devrions donc suivre le sage conseil de saint Anselme, évêque, confesseur et Docteur de l’Église, qui disait: «Si vous voulez être certain d’être au nombre des Élus, efforcez-vous de suivre le petit nombre, et non pas le grand nombre... C’est-à-dire, ne suivez pas la majorité de l’humanité, mais suivez plutôt ceux qui empruntent le sentier étroit, qui renoncent au monde, qui se consacrent à la prière, et qui ne relâchent jamais leurs efforts ni de jour ni de nuit, afin d’atteindre le bonheur éternel.»
Paul Kokoski
Cet article est tiré du numéro de septembre-octobre 2011 de la revue en langue anglaise du sanctuaire de Sainte-Anne de Beaupré (www.ssadb.qc.ca), The Annals of Saint Anne, et est reproduit avec la permission du rédacteur-en-chef de la revue.