Notre-Dame de la Pureté |
Tiré du livre de Jacques d’Arnoux «Pour ou contre le Christ, l’Heure des Héros” (page 75):
Tuer la foi dans le cœur des époux et des enfants; tuer la vie par la criminelle tolérance de l’infanticide; dissoudre les liens conjugaux par l’encouragement au divorce n’a pas suffi à la férocité du LAÏCISME MAÇONNIQUE, il a voulu encore pourrir la famille par la corruption des mœurs.
Parmi les innombrables moyens de perversion, l’un des plus astucieux qui, sous d’inoffensives apparences, a pipé le plus d’étourdis et «piégé» le plus de victimes, ce fut bien la fureur des MODES. Combien de fois le Christ immaculé avait-Il gémi de ce fléau, quand Il voyait dans les lointains de l’avenir tant d’âmes brûlées, noircies aux feux du Maudit! Il avertissait, menaçait et toujours patientait.
En 1917, au Portugal, près de Fatima, l’Auguste Reine des cieux faisait retentir le même glas, et l’une des pastourelles qui reçurent le message marial, la petite Jacinthe Marto nous a transmis, peu de temps avant sa mort, le suprême avertissement:
«Les péchés qui jettent le plus d’âmes en enfer sont les péchés d’impureté. On lancera certaines modes qui offenseront beaucoup Notre Seigneur. Les personnes qui servent Dieu ne doivent pas suivre les modes. L’Église n’a pas de modes. Notre Seigneur est toujours le même… Les péchés du monde sont trop grands ! La Sainte Vierge ne peut plus retenir le bras de son Fils qui va s’appesantir sur le monde… Si les hommes se repentent, Notre Seigneur pardonnera encore; s’ils ne changent pas de vie, le châtiment viendra».
Hélas ! il était venu… Comment la coupe de colère n’eut-elle pas débordé ! N’avions-nous pas dépassé toutes bornes et vécu l’immonde Époque, qu’apercevait de loin dans la clarté divine, sainte Hildegarde, quand elle annonçait comme signe précurseur du courroux divin, ces «modes changeantes et abominables qu’adopteront les femmes par leurs vêtements à formes ridicules, formes indécentes, taillées tantôt d’une manière, tantôt divisées en avant, tantôt courtes»…. «Les femmes, disait-elle encore, affecteront des allures et une démarche lascives» et, «tout cela aura été inspiré par les esprits malins».
Quelle curieuse prédiction tout de même que celle rencontrée dans un recueil de prophéties et datée de 1848: «Lorsque les femmes seront vêtues en hommes et que les hommes auront le caractère des femmes, une grande révolution se répandra dans le monde».
Certes, le Prince de ce monde pouvait triompher. Tous les artifices imaginés, pour appâter les hommes depuis «l’étriquage» des robes exiguës jusqu’à ces transparences du tissu «qui font regarder ce qui devrait être caché», tout portait bien la marque du Prodigieux Séducteur.
Et c’est bien sur nos plages qu’il a fait ses plus riches captures. Ainsi le Malin s’est choisi des groupes de coquettes qu’il enflamme de vanité ou de lascivité et qu’il lance ici ou là, revêtues de ses livrées, éblouissantes amorces. Faisiez-vous entendre à quelqu’une de ces étourdies son office diabolique, sa cruauté pour les pauvres nageurs qui luttent contre le courant; lui parliez-vous des victimes inscrites à son tableau de pêche, de toutes celles qu’elle attirait dans les nasses du Maudit, elle répliquait sans vergogne:
— «Ils sont habitués… Ça ne leur fait plus rien». — Certes non… pas plus que la mitraille à des cadavres… Ça ne fait plus rien aux âmes que vous avez assassinées… mais sur les autres, les vulnérables, vous leur êtes plus fatales que les balles des tueurs qui frappent en plein jour de paisibles passants. — Mais ils ne voient pas le mal… — Hélas ! ceux qui s’exposent sans répit au danger n’en sortent pas plus que du péché. (Voyez plus loin les Paroles de Notre-Seigneur (1) au sujet des plages.)
Si, pour réduire l’obstinée, vous tentiez de dissiper sa vaniteuse illusion:
— Vous perdez en grâce tout ce que vous cédez de votre modestie. Vous déflorez ce printemps dont la pudeur faisait le charme exquis, vous éteignez l’auréole. — C’est la mode, répliquait-elle. Je ne peux pas me rendre ridicule. — Ridicule votre moutonnière impersonnalité! — Il faut bien suivre son époque… — Non pas quand elle recule et retourne à l’état sauvage, non pas quand elle rebrousse le cours de la sagesse et de la vertu. Nous devons marcher avec les âges de la foi, les siècles de vie, nous devons suivre le Christ éternel.
Ainsi se serait exprimé le Seigneur à une âme privilégiée d’Espagne, le 27 juillet 1937, en réplique à l’objection de son directeur spirituel: «Te rends-tu compte comment la plage (La «Concha», plage St-Sébastien, était particulièrement visée ici) est le plus grand des périls ? Vois-tu comment on m’y offense ? J’ai dit que les coupables disparaîtraient avant longtemps… Ton père spirituel te disait qu’«ils ne voyaient pas le danger». Ceux qui s’y exposent sans répit, ne sortent pas plus du danger qu’ils ne sortent du péché. Tout cela est bien triste pour mon Cœur».
Perpétue suivait le Christ et non les modes romaines. Elle le suivait au calvaire de l’amphithéâtre et jusque dans les affres du suprême combat. Souvenez-vous des Actes de son martyre:
«Exposée à une vache furieuse, nous dit-on, elle fut jetée en l’air et retomba sur les reins; elle se mit sur son séant et, voyant sa robe déchirée le long de la cuisse, elle la rejoignit promptement, PLUS OCCUPÉE DE LA PUDEUR QUE DE LA DOULEUR. Entendez bien: «plus occupée de la pudeur» que de son martyre.
Plus tard, sous la Terreur, elle suivait le Christ, non les modes libertines, cette jeune fille française, elle aussi plus soucieuse de modestie que du dernier supplice. Que fait-elle, en ce cachot de Nantes, à quelques heures de l’échafaud ? Elle coud à sa chair son col de chemise de prisonnière. Elle empêchera ainsi le geste indécent du bourreau. Ce qui advint. Au dernier moment, l’exécuteur arrêté par la «couture sanglante» ne put «découvrir la gorge de la victime».
— Prétendez-vous faire de toutes les femmes des héroïnes ? — Nullement, quoique nous soyons les descendants des martyrs… seulement vous faire mesurer la dérive depuis ces temps, fussent-ils déjà insurrectionnels, où la foi et la vertu étaient moins rares; où plus de chrétiens savaient briser avec le Siècle et comprenaient encore les paroles du Maître:
«Je ne suis pas du monde» (Jean, XIII, 23) (XVII, 14); «Vous n’êtes pas du monde» (Id. 15); «Malheur au monde à cause des scandales» (Matt. XVIII, 7); «Malheur à l’homme par qui le scandale arrive» (id.).
Ah! que fit de nous le hideux libéralisme, l’épidémie d’universelle tolérance qui, dans sa rage de vouloir tout concilier, a tellement brouillé notre vue, faussé les traditions et les normes que personne, semble-t-il, ne sait plus retrouver sur les confins de la bienséance et de l’impudeur: le «non licet»…
Je les entends se récrier en chœur ces catholiques libéraux, ces «esprits larges», toujours prêts à fronder les disciplines pour accommoder à leur goût les préceptes de l’Église enseignante, toujours prêts à voler au secours non des victimes, mais des bourreaux en «short», des tueuses d’âmes.
— Si vous rendez la morale trop rigide, on l’enverra au diable ! — Hélas ! on n’a pas attendu mes «homélies au vinaigre» pour le faire. — Mais, François de Sales lui-même le disait, «gardons-nous de rendre la vertu trop morose»…
— Pauvre Monsieur de Genève ! Que penserait-il de ces diaboliques modes que Papes et Évêques ont condamnées, s’il apercevait jusque dans le Lieu saint ces bayadères en tenue de cirque, les jambes nues… Je gage, que, frémissant de notre licence, le poing armé de cordes vengeresses, comme jadis le doux Sauveur, il chasserait de la Maison de Dieu ces tentatrices et renverrait au «Prince du Monde», celles qui s’obstinent à porter les livrées de Satan et veulent servir deux Maîtres. Lisez plutôt «L’introduction à la vie dévote» et mesurez les distances stellaires qui nous séparent de la vertu dont il parle.
J’en appelle à votre loyauté, spectateurs friands de leurs exhibitions sportives, balnéaires ou chorégraphiques dignes de la Polynésie, quittez ces attractions et venez au SOLEIL, venez recevoir le Dieu de l’Eucharistie, le Dieu trois fois saint, le Dieu des vivants. — En vérité, en vérité les hommes modernes ne veulent plus ni Dieu, ni maître, ni prudence, ni sacrifice, ni gêne, ni pureté, ni force, ni grandeur, ni salut, ni vie éternelle… Dès lors, comme les insouciants de jadis, qu’ils ne s’étonnent plus d’être surpris par de nouveaux cataclysmes…
«Ils mangeaient et buvaient, dit l’Écriture, se mariaient et mariaient leur fille et ils ne surent rien ou ne voulurent rien savoir jusqu’à ce que vint le déluge que les emporta tous…»… »De même aux jours de Loth… ils achetaient et vendaient… ils plantaient et bâtissaient quand une pluie de feu et de soufre tomba du ciel» (Math, XXIV-38 et Luc XVII-28).