L'apparition de Marie le 17 janvier 1871 à Pontmain, petit village du département de la Mayenne, au nord-ouest de la France, se situe dans le contexte de la guerre contre la Prusse. Les armées françaises sont défaites, le Second Empire est tombé et les troupes prussiennes sont entrées sur le territoire français. Le 12 janvier 1871, les Prussiens sont au Mans et progressent vers l'ouest (donc vers la Mayenne). Depuis le 23 septembre de l'année précédente, 38 jeunes de Pontmain sont partis à la guerre et l’on est sans nouvelles d'eux.
Ce soir du 17 janvier, deux enfants, Eugène et Joseph Barbedette, aident leur père dans la grange. Il est environ 5 h ½. Eugène profite d'une pause pour sortir, et au dessus de la maison d’en face, il voit une ‘Belle Dame’ qui tend les bras comme dans un geste d’accueil et qui lui sourit. Elle est vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles d’or. Sur la tête, elle a un voile noir surmonté d’une couronne d’or avec un liseré rouge au milieu. Elle est au milieu d’un triangle formé de trois grosses étoiles. L’enfant sourit à la Belle Dame. Ce sourire sera le seul dialogue car, de toute l’apparition, la Belle Dame ne dira pas un seul mot. Son jeune frère Joseph, venu à la porte, voit lui aussi la ‘Belle Dame’ tandis que les grandes personnes ne voient rien sinon les trois étoiles.
Une sœur de l'école et trois petites pensionnaires arrivent sur les lieux. A leur arrivée, les deux plus jeunes, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé s’écrient: « Oh ! La belle Dame ! Qu’elle est belle ! » et la décrivent à leur tour.
À l’arrivée du curé, l’abbé Michel Guérin, un ovale bleu avec quatre bougies éteintes vient entourer la Belle Dame, une petite croix rouge apparaît sur sa poitrine à l’endroit du cœur. Pendant le chapelet, la Belle Dame grandit lentement au fur et à mesure des Ave Maria. L’ovale grandit aussi et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle. Au début du Magnificat une banderole blanche se déroule en dessous de l’ovale et des lettres d’or viennent s’écrire tour à tour. Le message va se continuer pendant les litanies, l’Inviolata et le Salve Regina. A ce moment-là il est complet.
MAIS PRIEZ MES ENFANTS DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS. Et sur une deuxième ligne: MON FILS SE LAISSE TOUCHER
Il n’y a pas de point final mais cette deuxième ligne est soulignée par un gros trait d’or comme les lettres.
«Chantons notre cantique à Marie» dit alors M. le curé et les paroles s’élèvent joyeuses vers le ciel: «Mère de l’Espérance dont le nom est si doux Protégez notre France. Priez, priez pour nous.»
Au début, la Vierge lève les mains à la hauteur de ses épaules et agite les doigts au rythme du cantique. Puis un rouleau «couleur du temps» passe et efface la banderole et le message.
Après un autre cantique dont le refrain est «Parce Domine» son visage est empreint d’une tristesse indicible. Une croix rouge vif apparaît devant elle, portant le crucifié d’un rouge foncé. Au sommet de la croix, une traverse blanche avec un nom écrit en lettres rouges couleur sang: JÉSUS-CHRIST; Marie prend la croix à deux mains et la présente aux enfants. Une petite étoile vient allumer les bougies de l’ovale. On prie en silence en pleurant. On chante «Ave Maris Stella». Le crucifix rouge disparaît; Marie reprend l’attitude du début et sourit à nouveau. Deux petites croix blanches apparaissent sur ses épaules.
Au cours de la prière du soir qui va suivre, un voile blanc parti d’en bas monte lentement devant la Sainte Vierge. Puis tout disparaît. «C’est tout fini» disent les enfants. Chacun retourne chez soi le cœur en paix.
Les Prussiens qui devaient prendre Laval ce soir-là n’y sont pas entrés. Le lendemain, ils se sont repliés. L’armistice est signé le 25 janvier. Les 38 jeunes de Pontmain reviennent tous sains et saufs.
Le 2 février 1872, après l’enquête et le procès canonique, Mgr Wicart, évêque de Laval publie un mandement dans lequel il déclare: «Nous jugeons que l’Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, a véritablement apparu le 17 janvier 1871 à Eugène Barbedette, Joseph Barbedette, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé dans le hameau de Pontmain.» Une basilique est construite et consacrée le 15 octobre 1900.
source: www.sanctuaire-pontmain.com