Nous publions ici d'autres extraits de la Lettre Encyclique « Ecclesia Eucharistia » concernant particulièrement les dispositions pour recevoir la sainte communion :
La communion invisible, tout en étant par nature toujours en croissance, suppose la vie de la grâce, par laquelle nous sommes rendus « participants de la nature divine » (2 P 1, 4), et la pratique des vertus de foi, d'espérance et de charité. En effet, c'est seulement ainsi que s'établit une vraie communion avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. La foi ne suffit pas ; il convient aussi de persévérer dans la grâce sanctifiante et dans la charité, en demeurant au sein de l'Église « de corps » et « de coeur » ; il faut donc, pour le dire avec les paroles de saint Paul, « la foi opérant par la charité » (Ga 5, 6).
Le respect de la totalité des liens invisibles est un devoir moral strict pour le chrétien qui veut participer pleinement à l'Eucharistie en communiant au corps et au sang du Christ. Le même Apôtre rappelle ce devoir au fidèle par l'avertissement : « Que chacun, donc, s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe » (1 Co 11, 28). Avec toute la force de son éloquence, saint Jean Chrysostome exhortait les fidèles :
« Moi aussi, j'élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s'appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments ».
Dans cette même perspective, le Catéchisme de l'Église catholique établit à juste titre : « Celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la communion ». Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, « si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés ».
L'Eucharistie et la Pénitence sont deux sacrements intimement liés. Si l'Eucharistie rend présent le Sacrifice rédempteur de la Croix, le perpétuant sacramentellement, cela signifie que, de ce Sacrement, découle une exigence continuelle de conversion, de réponse personnelle à l'exhortation adressée par saint Paul aux chrétiens de Corinthe : « Au nom du Christ, nous vous le demandons : laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). Si le chrétien a sur la conscience le poids d'un péché grave, l'itinéraire de pénitence, à travers le sacrement de la Réconciliation, devient le passage obligé pour accéder à la pleine participation au Sacrifice eucharistique.
Évidemment, le jugement sur l'état de grâce appartient au seul intéressé, puisqu'il s'agit d'un jugement de conscience. Toutefois, en cas de comportement extérieur gravement, manifestement et durablement contraire à la norme morale, l'Église, dans son souci pastoral du bon ordre communautaire et par respect pour le Sacrement, ne peut pas ne pas se sentir concernée. Cette situation de contradiction morale manifeste est traitée par la norme du Code de Droit canonique sur la non-admission à la communion eucharistique de ceux qui « persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste ».
La communion ecclésiale, comme je l'ai déjà rappelé, est aussi visible, et elle s'exprime à travers les liens énumérés par le même Concile lorsqu'il enseigne : « Sont pleinement incorporés à la société qu'est l'Église ceux qui, ayant l'Esprit du Christ, acceptent intégralement son organisation et tous les moyens de salut qui ont été institués en elle et qui, par les liens que constituent la profession de foi, les sacrements, le gouvernement et la communion ecclésiastiques, sont unis, dans l'organisme visible de l'Église, avec le Christ qui la régit par le Souverain Pontife et les évêques ».
L'Eucharistie étant la plus haute manifestation sacramentelle de la communion dans l'Église, elle exige d'être célébrée aussi dans un contexte de respect des liens extérieurs de communion. De manière spéciale, parce qu'elle est « comme la consommation de la vie spirituelle et la fin de tous les sacrements », elle exige que soient réels les liens de la communion dans les sacrements, particulièrement le Baptême et l'Ordre sacerdotal. Il n'est pas possible de donner la communion à une personne qui n'est pas baptisée ou qui refuse la vérité intégrale de la foi sur le Mystère eucharistique. Le Christ est la vérité et rend témoignage à la vérité (cf. Jn 14, 6 ; 18, 37) ; le Sacrement de son corps et de son sang n'admet pas de mensonge.
"Souviens-toi, dit Dieu à son peuple au Sinaï, de sanctifier le sabbat. C'est (seulement) six jours que tu travailleras et que tu emploieras à tes affaires." (Exode XX, 8) "Dieu, dit Moïse, dans son récit de la création, bénit le septième jour et le sanctifia, parce que ce jour il se reposa de toute son oeuvre." (Genèse II, 1)
Les apôtres ont remplacé le samedi par le dimanche, parce que Jésus-Christ est ressuscité un dimanche. L'Église nous demande d'assister obligatoirement à la messe le dimanche et de nous abstenir d'oeuvres serviles particulièrement celles qui demandent des efforts matériels, afin de nous permettre de sanctifier le dimanche comme le demande le 3e commandement de Dieu : Les dimanches tu garderas en servant Dieu dévotement.
À la Salette, les voyants, Maximin et Mélanie, ont vu la Sainte Vierge qui pleurait. Elle leur a dit que les patates pourriraient, cette année-là, dans la terre parce que les cultivateurs travaillaient le dimanche. Et c'est ce qui est arrivé. Aujourd'hui, hélas ! beaucoup de catholiques travaillent le dimanche comme la semaine. Et ils se demandent pourquoi parfois nous sommes affligés par des verglas, de la grêle ou toute autre intempérie. Ce n'est jamais payant de travailler le dimanche. Voici des paroles du Saint Curé d'Ars, saint Jean-Marie Vianney :
"Ceux qui ont de la religion trouvent toujours le moyen de ne pas travailler le dimanche ; ils prennent des précautions le samedi, qu'ils prévoient tout ce qu'il peut y avoir à faire le dimanche, et ils le font : et le dimanche, ils laissent tout ce qui peut attendre au lundi.
"N'est-ce pas juste ? On travaille toute la semaine pour le corps, tandis que la pauvre âme est délaissée : ne faut-il pas lui donner un jour de repos pour réparer tant de fautes que l'on a faites pendant la semaine. – Saint Jean-Marie Vianney
Paroles du Pape Jean-Paul II
Extraits de la Lettre Encyclique « Ecclesia de Eucharistia » :
L'Eucharistie crée la communion et éduque à la communion. Saint Paul écrivait aux fidèles de Corinthe, leur montrant combien leurs divisions, qui se manifestaient dans l'assemblée eucharistique, étaient en opposition avec ce qu'ils célébraient, la Cène du Seigneur. En conséquence, l'Apôtre les invitait à réfléchir sur la réalité véritable de l'Eucharistie, pour les faire revenir à un esprit de communion fraternelle (cf. 1 Co 11, 17-34). Saint Augustin s'est efficacement fait l'écho de cette exigence. Rappelant la parole de l'Apôtre :
« Vous êtes le corps du Christ et vous êtes les membres de ce corps ».(1 Co 12, 27), il faisait remarquer : « Si donc vous êtes le Corps du Christ et ses membres, le symbole de ce que vous êtes se trouve déposé sur la table du Seigneur ; vous y recevez votre propre mystère ». Et il en tirait la conséquence suivante : « Notre Seigneur [...] a consacré sur la table le mystère de notre paix et de notre unité. Celui qui reçoit le mystère de l'unité, et ne reste pas dans les liens de la paix, ne reçoit pas son mystère pour son salut ; il reçoit un témoignage qui le condamne ».
Cette promotion particulièrement efficace de la communion, qui est le propre de l'Eucharistie, est l'une des raisons de l'importance de la Messe dominicale. Sur cet aspect et sur les raisons qui le rendent essentiel à la vie de l'Église et des fidèles, je me suis longuement arrêté dans la lettre apostolique Dies Domini sur la sanctification du dimanche. Je rappelais entre autre que pour les fidèles, participer à la Messe est une obligation, à moins qu'ils n'aient un empêchement grave, et de même, les Pasteurs ont de leur côté le devoir correspondant d'offrir à tous la possibilité effective de satisfaire au précepte.
Plus récemment, dans la Lettre apostolique Novo Millennio Ineunte, traçant le chemin pastoral de l'Église au début du troisième millénaire, j'ai voulu mettre particulièrement en relief l'Eucharistie dominicale, soulignant en quoi elle était efficacement créatrice de communion : « Elle est, écrivais-je, le lieu privilégié où la communion est constamment annoncée et entretenue. Précisément par la participation à l'Eucharistie, le jour du Seigneur devient aussi le jour de l'Église, qui peut exercer ainsi de manière efficace son rôle de sacrement d'unité ».
- Sa Sainteté Jean-Paul II