Bien-aimés (ées) dans le Seigneur,
Les textes de la liturgie de ce matin sont riches d’enseignement pour nous. Dans la première lecture il est dit:
”Mes yeux sont ravagés par les larmes, mes entrailles frémissent, mon cœur défaille, à cause du désastre de la ville de mon peuple, car les enfants et les tout-petits s’effondrent dans les rues de la cité. Ils demandent à leur mère: où sont le blé et le vin ?
”Aujourd’hui encore dans le monde des milliers d’enfants, de personnes crient de même et vivent dans le dénuement complet, ils sont affamés. Pourquoi ? N’y aurait-il pas de quoi les nourrir, les vêtir ? Ce n’est pas la nourriture qui manque, mais c’est comme le disait Louis Even, les hommes ont créé une structure artificielle pour mettre un obstacle entre les biens et les besoins et pour que les deux ne se joignent pas. Et pourquoi les financiers se durcissent-ils dans une telle position ?
Parce que beaucoup de prophètes au lieu de dénoncer ce mal se montrent complaisants, proclament des visions trompeuses au lieu de dévoiler ces fautes qui font de l’être humain un vil jouet des puissants. Il nous appartient à nous chrétiens de nous montrer bons prophètes en levant les mains vers le Seigneur pour sauver les petits enfants et tous ceux qui meurent de faim.
D’où votre travail et œuvre sont très admirables et s’inscrivent en droite ligne de ce combat contre l’instrumentalisation de l’être humain. En insistant sur la confiance de vivre ensemble, vous montrez par là que Dieu a tout créé et nous a tout donné et chaque être humain doit jouir avec satisfaction de ce que Dieu nous a donné.
Mais dans cette lutte vous pourriez être tentés de vous sentir seuls et abandonnés; vous pourriez céder au découragement. Le texte de l’évangile de ce jour nous donne une réponse de foi:
”Aussi je vous le dis: Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux, et les héritiers du Royaume seront jetés dehors...”
En effet, le fait que votre œuvre attire de nombreux évêques et prêtres qui viennent d’Afrique et d’ailleurs me semble un signe d’espérance, car ils ont au loin perçu que votre travail est un travail de justice qui contribue à lutter contre les structures injustes du système d’argent. Il faut persévérer et tenir bon en comptant toujours sur la grâce du Seigneur pour le triomphe du Crédit Social. Que le Seigneur bénisse cette œuvre et toutes les personnes qui s’y consacrent pour sa plus grande gloire et le salut de nos frères et sœurs !
Abbé Tryphon Bonga
prêtre de RDC