En janvier dernier, lors de sa visite pastorale au Mexique, le Pape Jean-Paul II faisait connaître aux fidèles son exhortation apostolique sur l'Église en Amérique, dans laquelle il donne les grandes lignes à suivre pour l'Église sur le continent américain, en insistant particulièrement sur la nécessité et l'urgence de faire connaître la doctrine sociale de l'Église (un ensemble de principes pour rendre la société plus conforme au plan de Dieu sur le monde), et surtout de l'appliquer :
« Face aux graves problèmes d'ordre social qui sont présents dans toute l'Amérique, le catholique sait qu'il peut trouver dans la doctrine sociale de l'Église la réponse d'où il faut partir pour découvrir les solutions concrètes. Répandre cette doctrine constitue donc une authentique priorité pastorale. En conséquence, il est important qu'en Amérique les agents de l'évangélisation (Évêques, prêtres, enseignants, animateurs pastoraux, etc.) assimilent ce trésor qu'est la doctrine sociale de l'Église et que, éclairés par elle, ils deviennent capables de lire la réalité actuelle et de chercher des chemins pour l'action. De plus, il sera opportun de promouvoir et de soutenir l'étude de cette doctrine dans toutes les sphères des Églises particulières en Amérique, surtout dans le domaine universitaire, pour qu'elle soit connue avec une plus grande profondeur et appliquée à la société américaine. »
Le Saint-Père ajoute : « Pour atteindre cet objectif, un résumé ou une synthèse autorisée de la doctrine sociale catholique, éventuellement sous forme de 'catéchisme' qui montre la relation existant entre cette doctrine et la nouvelle évangélisation, sera très utile. La partie que le Catéchisme de l'Église catholique consacre à cette matière, à propos du septième commandement du décalogue, pourrait constituer le point de départ de ce 'catéchisme de la doctrine sociale catholique'. »
Pendant plus de 40 ans, Louis Even n'a pas manqué de faire ressortir les liens étroits entre la doctrine sociale de l'Église et le Crédit Social qui, nous en sommes convaincus, demeure la solution la plus efficace pour appliquer cette doctrine sociale, que ce soit l'effacement des dettes, le droit de tous à un minimum vital, le revenu à la mère au foyer, etc. Qui, par exemple, à part Vers Demain, répète les passages des encycliques des Papes dénonçant les contrôleurs de l'argent et du crédit ?
De plus, le Pape parle d'un lien entre la doctrine sociale de l'Église et la nouvelle évangélisation. C'est ce que Vers Demain met déjà en pratique : pour ramener à la foi catholique des gens qui sont devenus matérialistes, il faut les aborder en leur parlant de problèmes économiques, et leur offrir une solution à ces problèmes basée sur l'enseignement de l'Église. Cet enseignement donne un espoir aux pauvres et montre que l'Église n'est pas complice des injustices, mais défend la vérité en tout temps. Cet enseignement est un trésor, mais malheureusement, il est trop peu connu. Une chance qu'il y a les Bérets Blancs pour le propager ! Le chapitre du Catéchisme de l'Église catholique consacré au septième commandement définit la vertu de justice comme étant la préservation des droits du prochain, et de lui accorder ce qui lui est dû. Ce n'est qu'en lisant Vers Demain que les gens apprennent que ce qui leur est dû, c'est un dividende, l'héritage commun des richesses naturelles et inventions des générations passées, et non pas des dettes et des taxes.
Un des principes les plus intéressants de la doctrine sociale de l'Église, c'est celui de la subsidiarité : les niveaux supérieurs de gouvernements ne doivent pas faire ce que les niveaux inférieurs, plus près de l'individu, peuvent faire (c'est le contraire de la centralisation), et que les gouvernements existent pour aider les parents, non pas pour prendre leur place. Par exemple, en ce qui concerne les écoles, le rôle de l'État est de corriger le système financier pour que les parents puissent éduquer leurs enfants sans l'intervention de l'État. Cela serait possible par l'attribution d'un dividende à chaque citoyen, et les parents pourraient ainsi se grouper et fonder leurs propres écoles.