*253.— Q. Qu’est-ce que la sainte Eucharistie ?
R. La Sainte Eucharistie est un sacrement qui contient réellement et en vérité, le corps, le sang, l’âme et la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sous les apparences du pain et vin.
— Le signe sensible est dans le pain de froment et le vin de raisin dont il ne reste que les apparences, après la consécration; enfin les paroles: “ Ceci est....”.
Le mot Eucharistie vient d’un mot grec, il signifie “action de grâces ”, c’est-à-dire remerciement.
Ce nom convient parfaitement au très saint sacrement de l’Eucharistie: 1. parce qu’il rappelle ce que fit Notre-Seigneur en instituant l’Eucharistie: l’Évangile rapporte qu’il rendit grâces à son Père; 2. parce qu’aucun sacrement ne saurait mieux que celui-là nous aider à rendre grâces à Dieu, c’est-à-dire à le remercier, à lui témoigner notre reconnaissance.
En disant que l’Eucharistie contient réellement le corps, etc., de Jésus-Christ, on entend qu’il le contient en réalité et non pas seulement en figure et par manière de dire.
On ajoute et en vérité: 1. pour insister sur l’affirmation de la réalité de l’existence de Jésus-Christ dans l’Eucharistie; 2. afin qu’on comprenne bien que Jésus-Christ y est lui-même présent en personne; 3. afin qu’on ne croie pas que l’Eucharistie ne fait que représenter Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Dans la sainte Eucharistie, Jésus-Christ est vivant tel qu’il était sur la terre et tel qu’il est au ciel.
254.— Q. Quand Jésus-Christ a-t-il institué la sainte Eucharistie ?
R. Jésus-Christ a institué la sainte Eucharistie à la dernière cène, le Jeudi Saint, la veille de sa mort.
— On appelle cène le repas du soir.
Jésus-Christ a donc institué la sainte Eucharistie pendant le dernier repas qu’il prit avec ses apôtres avant sa mort.
Instituer veut dire “faire, établir”.
255.— Q. Quelles furent les personnes présentes lorsque Jésus-Christ institua la sainte Eucharistie ?
R. Les personnes présentes lorsque Jésus-Christ institua la sainte Eucharistie, furent les douze Apôtres.
256.— Q. Que fit Notre-Seigneur pour instituer la sainte Eucharistie ?
R. Pour instituer la sainte Eucharistie, Notre-Seigneur prit du pain, le bénit, le “rompit”, et le donna à ses apôtres, en disant: Prenez et mangez. Ceci est mon corps. Ensuite il prit la “coupe” du vin, la bénit, et la leur donna, en disant: Buvez-en tous. Ceci est mon sang qui sera répandu pour la rémission des péchés. Faites ceci en mémoire de moi.
— Rompre veut dire “casser partager”.
Une coupe est une sorte de vase qui sert à boire.
257.— Q. Qu’arriva-t-il lorsque Notre-Seigneur eut dit: «Ceci est mon corps; ceci est mon sang» ?
R. Quand Notre-Seigneur eut dit: Ceci est mon corps, la substance du pain fut changée en la substance de son corps; et quand il eut dit: Ceci est mon sang, la substance du vin fut changée en la substance de son sang.
— On appelle substance ce qui existe tout seul; la couleur n’est pas une substance, car on ne peut pas supposer la couleur en dehors d’un objet quelconque coloré; il en est de même de la forme, du goût, du poids, etc., car la forme, le goût, le poids, n’existent pas tout seuls. La couleur, la forme, le goût, le poids tombent sous nos sens; on les appelle des espèces ou des apparences.
La substance ne tombe pas sous nos sens.
C’est la substance du pain et du vin qui, dans la sainte Eucharistie, est changée en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ. Les apparences, c’est-à-dire la couleur, la forme, le goût, le poids etc., du pain et du vin ne sont pas changés en la couleur, la forme, le goût, le poids, etc., du corps et du sang de Jésus-Christ.
258.— Q. Jésus-Christ est-il tout entier sous l’espèce du pain et tout entier sous l’espèce du vin ?
R. Oui, Jésus-Christ est tout entier sous l’espèce du pain et tout entier sous l’espèce du vin; il est même tout entier sous chaque partie de l’une ou de l’autre espèce.
— L’hostie consacrée contient donc le corps, le sang, l’âme et la divinité de Jésus-Christ; le calice après la consécration contient aussi le corps, le sang, l’âme et la divinité de Jésus-Christ.
Jésus-Christ est tout entier dans l’Hostie consacrée et tout entier dans le calice après la consécration, parce que Jésus-Christ étant ressuscité et ne pouvant plus mourir, son corps ne peut plus être séparé de son sang.
Quand on partage la sainte hostie, le corps de Jésus-Christ n’est pas divisé: la plus petite partie d’une hostie le contient tout entier aussi bien que la plus grande.
Une hostie est un petit morceau de pain sans levain, très mince, de couleur blanche et de forme ronde.
259.— Q. Que reste-t-il du pain et du vin, après que leur substance a été changée en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ ?
R. Après que la substance du pain et du vin a été changée en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ, il ne reste plus que les apparences du pain et du vin.
— Après la consécration, il n’ y a donc plus ni pain ni vin: extérieurement et à nos yeux rien n’est changé, et cependant, c’est alors le corps et le sang de Jésus-Christ, et non plus du pain et du vin; il faut croire non à ce que nous disent nos yeux, mais à ce qu’enseigne l’Église.
*260.— Q. Qu’entendez-vous par les apparences du pain et du vin ?
R. Par les apparences du pain et du vin, j’entends tout ce qui tombe sous nos sens, comme la forme, le goût, la couleur.
261.— Q. Comment s’appelle ce changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ ?
R. Ce changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ s’appelle transsubstantiation.
— Le mot transsubstantiation veut dire changement d’une substance en une autre substance.
262.— Q. Comment la substance du pain et du vin fut-elle changée en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ ?
R. La substance du pain et du vin fut changée en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ par sa toute-puissance.
— Ce changement de la substance du pain et du vin en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ est un grand miracle que Dieu seul peut faire.
La toute-puissance est le pouvoir qu’a Dieu de faire tout ce qu’il veut. (v. No 16)
263.— Q. Ce changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ continue-t-il à se faire dans l’Église ?
R. Oui, ce changement du pain et du vin au corps et au sang de Jésus-Christ continue à se faire dans l’Église, sur nos autels, par Jésus-Christ qui se sert du ministère de ses prêtres.
— Dans l’Église signifie ici: dans la religion catholique.
On appelle autel cette sorte de table qui se trouve dans les églises et sur laquelle les prêtres disent la messe.
On dit nos autels, c’est-à-dire sur les autels des catholiques.
C’est toujours Jésus-Christ qui change le pain et le vin en son corps et en son sang, c’est toujours en vertu de sa toute-puissance, mais il se sert pour cela des prêtres catholiques qui tiennent sa place; c’est ce que signifient ces paroles: par le ministère de ses prêtres.
*264.— Q. Quand Jésus-Christ donna-t-il à ses prêtres le pouvoir de changer le pain et le vin en son corps et en son sang ?
R. Jésus-Christ donna à ses prêtres le pouvoir de changer le pain et le vin en son corps et en son sang, quand il a dit à ses apôtres: “Faites ceci en mémoire de moi.”
— Ces paroles: Faites ceci... signifient: ce que je viens de faire, il faudra que vous le fassiez désormais; je viens de changer le pain et le vin en mon corps et mon sang. Ces mots: en mémoire de moi, veulent dire: en vous souvenant de moi, en pensant à faire comme moi.
*265.— Q. Quand les prêtres exercent-ils ce pouvoir de changer le pain et le vin au corps et au sang de Jésus-Christ ?
R. Les prêtres exercent ce pouvoir de changer le pain et le vin au corps et au sang de Jésus-Christ, lorsque durant la sainte messe, ils prononcent les paroles de la consécration qui sont les paroles mêmes de Jésus-Christ: “Ceci est mon corps; ceci est mon sang”.
— On appelle paroles de la consécration les paroles dont le prêtre se sert pour consacrer le pain et le vin, c’est-à-dire pour faire devenir corps et sang de Jésus-Christ ce qui auparavant n’était que du pain et du vin. Ces paroles sont les mêmes que Jésus-Christ a prononcées à la dernière cène le Jeudi-Saint: “Ceci est mon corps, ceci est mon sang.”
On appelle moment de la consécration l’instant de la messe où le prêtre prononce ces paroles.
— Le prêtre dit: “Ceci est mon corps, ceci mon sang”, et non pas: ceci est le corps de Jésus-Christ, ceci est le sang de Jésus-Christ, et cependant c’est le corps et le sang de Jésus-Christ qui viennent sur l’autel et non pas le corps et le sang du prêtre qui dit la sainte messe, parce que le prêtre tenant la place de Jésus-Christ, parlant au nom de Jésus-Christ, agit et parle comme s’il était lui-même Jésus-Christ.
266.— Q. Faut-il adorer le corps et le sang de Notre-Seigneur dans l’Eucharistie ?
R. Oui, il faut adorer le corps et le sang de Notre-Seigneur dans l’Eucharistie, parce que ce corps et ce sang sont inséparablement unis à sa divinité.
— Inséparablement unis signifie que dans Notre-Seigneur la nature divine et la nature humaine, Dieu et l’homme, sont tellement unis qu’ils ne peuvent se séparer.
Ce serait un péché de ne pas adorer le corps et le sang de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, car Jésus-Christ a droit à nos adorations partout où il est, puisqu’il est Dieu.
Les honneurs dus à l’Eucharistie ne sont pas les mêmes que ceux que l’on rend aux images de Notre-Seigneur, car on n’adore pas les images, on ne fait que les honorer, tandis qu’on doit adorer Notre-Seigneur dans la sainte Eucharistie.
On appelle aussi la sainte Eucharistie le Saint Sacrement.
267.— Q. Jésus-Christ quitte-t-il le ciel pour venir dans l’Eucharistie ?
R. Non, Jésus-Christ ne quitte pas le ciel pour venir dans l’Eucharistie; il est tout à la fois dans le ciel et dans l’Eucharistie.
— Jésus-Christ est à la fois au ciel et dans chacune des hosties consacrées, et cela dans tous les lieux du monde; c’est un miracle que Jésus-Christ fait depuis des siècles par bonté pour nous.