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"Ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare point"

le lundi, 01 mai 2000. Dans Catéchèses et enseignements

"Tout homme qui renvoie sa femme et en prend une autre commet l'adultère, et celui qui prend la femme répudiée par un autre commet un adultère, lui aussi." ( Luc, XVI, 18).

Encyclique "Casti Connubii" de Pie XI

Dans sa Lettre Encyclique "Casti connubij" sur le mariage chrétien, Sa Sainteté le pape Pie XI, en se basant sur les enseignements de saint Augustin, élabore les trois biens du mariage : les enfants, la foi conjugale et le sacrement. Pour appuyer la déclaration de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II sur l'indissolubilité du mariage conclu et consommé, nous citons des extraits de la Lettre encyclique de Pie XI :

Les biens du mariage

"Voilà tous les biens – dit saint Augustin – qui font que le mariage est bon : les enfants, la foi conjugale, le sacrement". Et l'on peut dire que la somme de toute la doctrine catholique sur le mariage chrétien est surabondamment contenue sous ces trois chefs : le saint Docteur le montre lui-même quand il dit :

"Par la foi conjugale, on a en vue cette obligation qu'ont les époux de s'abstenir de tout rapport sexuel en dehors du lien conjugal ; dans les enfants, on a en vue le devoir, pour les époux, de les accueillir avec amour, de les nourrir avec sollicitude, de les élever religieusement ; dans le sacrement, enfin, on a en vue le devoir, qui s'impose aux époux, de ne pas rompre la vie commune, et l'interdiction, pour celui ou celle qui se sépare, de s'engager dans une autre union, fût-ce à raison des enfants. Telle est la loi du mariage où la fécondité de la nature trouve sa gloire, et le dévergondage de l'incontinence, son frein" ( St. August., De gen. Ad litt., 1. IX, no 12)

Les enfants

Parmi les biens du mariage, les enfants tiennent donc la première place. Et sans aucun doute, le Créateur même du genre humain, qui, dans sa bonté, a voulu se servir du ministère des hommes pour la propagation de la vie, nous a donné cet enseignement, lorsque, en instituant le mariage dans le paradis terrestre, il a dit à nos premiers parents et, en même temps, à tous les époux à venir : "Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre" (Gen., 1, 28).

La foi conjugale

Un autre bien du mariage que nous avons relevé à la suite de saint Augustin, est celui de la foi conjugale, c'est-à-dire la fidélité mutuelle des époux à observer le contrat de mariage, en vertu de laquelle ce qui, à raison du contrat sanctionné par la loi divine, revient uniquement au conjoint ne lui sera point refusé ni ne sera accordé à une tierce personne...

Le sacrement : Le mariage indissoluble

Cependant, l'ensemble de tant de bienfaits se complète et se couronne par ce bien du mariage chrétien, que, citant saint Augustin, Nous avons appelé sacrement, par où sont indiquées et l'indissolubilité du lien conjugal et l'élévation que le Christ a fait du contrat - en le consacrant ainsi – au rang de ce signe efficace de la grâce.

Et tout d'abord, pour ce qui regarde l'indissolubilité du contrat nuptial, le Christ lui-même y insiste quand il dit : "Ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare point" (Matth. XIX,6), "Tout homme qui renvoie sa femme et en prend une autre commet l'adultère ; et celui qui prend la femme répudiée par un autre commet un adultère, lui aussi" (Luc, XVI, 18).

Dans cette indissolubilité, saint Augustin place en termes très clairs, ce qu'il appelle le bien du sacrement :

"Dans ce sacrement, on a en vue ceci : que l'union conjugale ne peut être rompue, et que le renvoi ne permet à aucun des deux époux une nouvelle union même pour avoir des enfants."

Inviolable fermeté

Cette inviolable fermeté, dans une mesure d'ailleurs inégale, et qui n'atteint pas toujours une aussi complète perfection, convient cependant à tous les vrais époux, car la parole du Seigneur : "Ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare point", a été dite du mariage de nos premiers parents, c'est-à-dire du prototype de tout mariage à venir, et elle s'applique en conséquence à tous les vrais mariages. Sans doute, avant le Christ, cette sublimité et cette sévérité de la loi primitive fut tempérée à ce point que Moïse permit aux membres de son peuple, à cause de la dureté de leur cœur, de faire, pour certaines causes déterminées, l'acte de répudiation ; mais le Christ, en vertu de sa suprême puissance de législateur, a révoqué cette permission d'une plus grande licence, et il a restauré en son intégrité la loi primitive, par ces paroles qui ne devront jamais être oubliées : "Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare point". C'est pourquoi Pie VI, d'heureuse mémoire, écrivait avec une grande sagesse à l'évêque d'Eger :

"Par où il est évident que même dans l'état de nature, et, en tout cas, bien avant d'être élevé à la dignité d'un sacrement proprement dit, le mariage a été divinement institué de manière à impliquer un lien perpétuel et indissoluble, qu'aucune loi civile ne peut plus dénouer ensuite. C'est pourquoi, bien que le mariage puisse exister sans sacrement – c'est le cas du mariage entre infidèles - il doit, même alors, puisqu'il est un mariage véritable, garder – et il garde, en effet - ce caractère de lien perpétuel qui, depuis l'origine, est de droit divin, tellement inhérent au mariage qu'aucune puissance politique n'a de prise sur lui.

"Aussi bien, quel que soit le mariage que l'on dit contracté, ou bien ce mariage est contracté en effet de façon à être effectivement un mariage véritable, et alors il comportera ce lien perpétuel inhérent, de droit divin, à tout vrai mariage ; ou bien on le suppose contracté sans ce lien perpétuel, et alors ce n'est pas un mariage, mais une union illicite incompatible comme telle avec la loi divine ; union dans laquelle, en conséquence, on ne peut ni s'engager ni demeurer (Pie ViI Rescript. Ad Episc. Agriens., 11 juillet 1789).

Indissolubilité du mariage consommé

Que si cette indissolubilité semble être soumise à une exception, très rare d'ailleurs, comme dans les mariages naturels contractés entre seuls infidèles, ou si cette exception se vérifie en des mariages consentis entre chrétiens - ces derniers mariages consentis sans doute, mais non encore consommés – cette exception ne dépend pas de la volonté des hommes ni d'aucun pouvoir purement humain, mais du droit divin, dont seule l'Église du Christ est la gardienne et l'interprète. Aucune faculté de ce genre, toutefois, pour aucun motif, ne pourra jamais s'appliquer à un mariage chrétien contracté et consommé. Dans un mariage pareil, le pacte matrimonial, a reçu son plein achèvement, et du même coup, de par la volonté de Dieu, la plus grande stabilité et la plus grande indissolubilité y resplendissent et aucune autorité des hommes ne pourra y porter atteinte.

Si nous voulons scruter avec respect la raison intime de cette divine volonté, nous la trouverons facilement, Vénérables Frères, dans la signification mystique du mariage chrétien, qui se vérifie pleinement et parfaitement dans le mariage consommé entre fidèles. Au témoignage, en effet de l'Apôtre, dans son Épître aux Éphésiens (Eph., 1,32), le mariage des chrétiens reproduit la très parfaite union entre le Christ et lÉglise : "Ce sacrement est grand, je vous le dis, dans le Christ et dans l'Église". Cette union, aussi longtemps que le Christ vivra, et que l'Église vivra par Lui, ne pourra jamais être dissoute par aucune séparation." Enseignement que saint Augustin nous donne formellement en ces termes :

"C'est ce qui se passe dans l'union du Christ avec son Église : éternellement vivants l'un et l'autre, aucun divorce ne pourra jamais les séparer. La considération de ce sacrement est si grande dans la cité de notre Dieu, c'est-à-dire dans l'Église du Christ, que lorsque les fidèles ont contracté mariage, dans le but d'avoir des enfants, il n'est plus permis de laisser la femme, même stérile, pour en épouser une autre féconde. Que si quelqu'un le fait, il ne sera pas sans doute condamné par la Loi de ce siècle, où, moyennant la répudiation, il est concédé, que, sans délit, on convole à de nouvelles noces, chose que le saint législateur Moïse avait, lui aussi, permise aux Israélites – au témoignage du Seigneur – à cause de la dureté de leurs cœurs ; mais, suivant la loi de l'Évangile celui qui se comporte de la sorte est coupable d'adultère, comme sa femme le serait aussi si elle en épouse un autre" (S. August., De nupt. Et concup., I, 1er, Ch. X).

Sa Sainteté Pie XI

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