EnglishEspañolPolskie

150e anniversaire de naissance du Bienheureux Frère André

le mardi, 01 août 1995. Dans Saints & Bienheureux

Grand cadeau du Ciel donné au Canada

Grand thaumaturge canadien dont les mains faisaient pleuvoir les miracles

Fondateur du prestigieux Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal

par Thérèse Tardif

Le prestigieux Oratoire Saint-Joseph du Mont Royal est le plus grand sanctuaire du monde élevé à la gloire du père virginal des Jésus, patron du Canada et de l'Église universelle.

Son dôme n'est dépassé en dimensions que par le dôme de la basilique Saint-Pierre à Rome.

Situé sur le Mont-Royal, il domine Montréal, ville aux cent clochers et aux deux millions d'habitants, nommée Ville-Marie par ses saints fondateurs venus de France.

Saint Joseph fait partie de notre histoire. Dès les débuts de la colonie, en 1624, il est déjà choisi patron du Canada. Aussi l'invoquons-nous avec ferveur dans nos familles canadiennes.

Du haut de son imposant sanctuaire du Mont-Royal, que de grâces et de faveurs il déversa sur notre pays, aux États-Unis et dans le monde entier par les supplications du bon Frère André. Les aveugles voient, les paralytiques marchent, les sourds entendent. On se croirait au temps du Divin Maître.

Un enfant de chez nous

C'est un faible enfant de chez nous, devenu humble Frère convers, puis un extraordinaire thaumaturge, dont les mains faisaient pleuvoir les miracles, qui est le fondateur de l'Œuvre grandiose de l'Oratoire Saint-Joseph.

Sa naissance

Le frère André naît le 9 août, fête du saint curé d'Ars, en 1845, donc il y a 150 ans cette année, à St-Grégoire d'Iberville, sur une ferme à environ une douzaine de milles de Rougemont.

Il est le sixième de la grande famille de 10 enfants d'Isaac Bessette et de Clotilde Foisy. Il est baptisé sous le nom d'Alfred. Frêle à sa naissance, il le demeurera toute sa vie de 91 ans.

La famille déménage à Farnham où le père meurt accidentellement en 1855.

Alfred est resté chétif et pâlot. Il a besoin des soins attentifs de sa mère. Il implore souvent Jésus, Marie, Joseph. Il revient toujours à saint Joseph, signe avant-coureur de sa vocation.

La maman rongée par la tuberculose confie ses enfants à des parents et des amis. Elle va vivre chez sa sœur à St-Césaire (petite ville à 2 milles de Rougemont) avec son petit Alfred, pour y recevoir des soins. Elle rejoignit son mari au Ciel le 20 novembre 1857. Donc à 12 ans, Alfred Bessette est orphelin.

Il est pris à charge par son oncle et sa tante et il est considéré comme un enfant de la famille. Il commence à travailler à 12 ans comme apprenti cordonnier. Malgré sa faible nature, il a le rire aux lèvres et la plaisanterie facile. Il gardera son charmant humour toute sa vie durant, à travers les rigueurs de son grand apostolat.

Lorsqu'il en a le loisir, son bonheur est d'aller passer un bon moment au pied de saint Joseph dans l'église de Saint-Césaire. Ses méditations sur la "Croix" sont déjà profondes. "Il faut toujours penser à la croix." disait-il. Il porte déjà sur sa chair fragile une rude ceinture hérissée de ferrures grossières. Et il dort sur la dure.

Il essaye le métier de boulanger, mais ses faibles forces l'obligent à y renoncer. À 15 ans, on le retrouve comme garçon de ferme chez M. Ouimet. À la mort de son patron, il essaie le métier de forgeron à Farnham. Mais encore là ses faibles forces le font congédier. Alors, il devient sacristain à l'église de Farham. Sa véritable formation spirituelle allait commencer. Il ne quitte guère l'église, heureux de se sentir dans la maison de Dieu.

La Providence le prépare à sa mission et l'envoie travailler dans la filature de Moosup aux États-Unis où il porte le culte de saint Joseph et la parole de Dieu aux ouvriers. On le voit à Hartford et à Phœnix. Saint Joseph veut lui montrer l'enfer au milieu duquel les ouvriers évoluent. Au son des railleries et des blasphèmes, Alfred Bessette leur parle de saint Joseph qui était lui aussi un ouvrier, il les incite à imiter leur saint patron et il gagne des âmes.

Il demeure cependant en relation épistolière avec le bon curé Provençal, de St-Césaire. Connaissant la profondeur des sentiments religieux du jeune homme, forgé à l'école de la souffrance, depuis sa naissance, il l'invite à la vie religieuse. Alfred revient au pays. C'est devant la statue de saint Joseph de l'église paroissiale de St-Césaire que se ratifie la grave décision.

À l'automne 1870, Alfred Bessette entre au noviciat de la Congrégation de Sainte-Croix, à Montréal. Le directeur le reçoit comme un don du Ciel, car le bon curé de St-Césaire lui avait écrit : "Je vous envoie un saint". Le 27 décembre, Alfred reçoit le saint habit et prend le nom de Frère André en témoignage de reconnaissance envers le bon curé André Provençal, de St-Césaire, qui l'avait si bien dirigé.

Le petit Frère convers

Au noviciat, il fait l'apprentissage d'une vie d'immolation. Il est Frère convers, vie humble et sacrifiée. On ne parle de lui que pour en rire à la communauté. On l'appelle le simple, l'innocent, le bon à rien. On le traite comme le domestique des religieux et des élèves. Et parce qu'il est déjà un saint, il en est ravi.

Il répète souvent : "Je ne suis que le petit chien de saint Joseph." Cependant ses supérieurs, sévère pour lui au début, et son directeur spirituel prennent conscience de l'âme d'élite qu'ils ont à diriger.

Profession religieuse

Mais à cause de la santé précaire du jeune novice, les Supérieurs parlent de le renvoyer.

Le Frère André implore alors saint Joseph plus que jamais et il lui fait le vœu de lui élever un oratoire s'il est admis à la profession.

Saint Joseph répond à sa prière. Par hasard, Mgr Bourget, l'éminent évêque de Montréal, rend visite aux religieux de Ste-Croix. La nuit étant venue, alors que tout repose autour de lui, poussé par la grâce, le frère André a l'audace d'aller frapper à la porte de la chambre de l'illustre visiteur. Il se jette à ses pieds et implore de Sa Grandeur, la faveur d'être admis à la profession religieuse. Monseigneur a bien perçu la sainteté de l'âme du jeune intrus et il lui promet qu'il sera admis. Monseigneur Bourget nourissait depuis longtemps le désir de construire un sanctuaire en l'honneur de saint Joseph. Sans le savoir, mû par l'esprit de Dieu, il vient de faire éclore la vocation de celui qui sera le futur fondateur du prestigieux Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal de renommée internationale.

Le 28 décembre 1871, contre toute attente, le Frère André fait sa profession : "Moi, Joseph-Alfred Bessette, tout indigne que je suis.... je fais les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance... promettant d'accepter les emplois quelconques qu'il plaira à mes supérieurs de me confier." Il rayonne intérieurement au sortir de la chapelle.

Ses supérieurs le nomment portier du collège Notre-Dame. Plus tard, Il aimera à dire avec humour : "Mes supérieurs m'ont mis à la porte et j'y suis demeuré 40 ans... sans partir."

Le Frère André mène alors une vie humble, pauvre, cachée, et toute brûlante pour Jésus, comme saint Joseph à Nazareth.

Le thaumaturge

L'humble Frère doit remplir la fonction d'infirmier en même temps que de portier. Il lave les planchers des corridors, les cire et les frotte.

Le Procureur du collège est si malade qu'il ne peut plus quitter sa chambre. La plaie à la jambe s'aggrave et il s'en plaint à son infirmier, le Frère André. Le bon Frère lui promet de commencer une neuvaine à saint Joseph avec lui, qui se terminera le jour de la fête du grand saint. Le 19 mars, fête de saint Joseph, à la grande surprise de toute la communauté, le Procureur, subitement guéri, vient dire la messe à la chapelle. Depuis ce jour, les miracles accomplis par le bon Frère André ne se comptent plus.

Il y avait à l'infirmerie un pauvre petit garçon que la fièvre minait depuis longtemps. Le Bon Frère André vient à son chevet et lui commande : — Lève-toi, marche !

— Je ne le peux, le médecin me le défend, répondit l'enfant.

— Je t'affirme que tu es guéri.

L'instant d'après, sautant, gambadant, l'enfant se mêle à ses compagnons en récréation. Le médecin alerté constate la guérison foudroyante.

Quelque temps après, l'infirmerie de la Maison Blanche, à Saint-Laurent, est bondée. La variole mortelle fait ses ravages. Le Père Beaudet fait appel au Frère André. Celui-ci regarde d'un coup d'œil la salle remplie de contagieux, il lève les yeux au Ciel, s'agenouille et se met en prière. Et le mal est vaincu. Les douleurs disparaissent et la mort cède la place à la vie.

Les malades commencent à prendre le chemin du Collège Notre-Dame. Une femme est là, un rhumatisme très grave l'a rendue invalide, deux hommes la soutiennent :

Je viens vous demander de me guérir, murmure-t-elle simplement.

Retournez chez vous, dit le thaumaturge, vous n'êtes plus malade.

La dame aurait voulu crier sa reconnaissance au Frère. Elle a senti sa douleur disparaître subitement, c'est vrai, elle peut marcher comme tout le monde. Il n'y a plus devant elle qu'un humble religieux qui brosse le plancher à genoux.

Ces miracles font grand bruit dans le pays, et la loge du cher Frèrè portier est assiégée par une multitude de visiteurs qui viennent demander des guérisons et des conversions. Sur une simple parole du thaumature, la guérison est obtenue.

Une multitude de perclus sont ainsi guéris et laissant au Frère André, pour la postérité, leurs béquilles, leurs cannes, leurs corsets de fer, etc.

Faits mystiques

Le démon rageait. Comme son sosie, le saint curé d'Ars, le Frère André doit livrer de véritables combats corporels avec le démon. Le thaumaturge entendait des vacarmes épouvantables, il se sentait étreint et meurtri et voyait enfin une bête noire sortir de sa chambre. Il raconte lui-même :

"Il m'arrivait, explique-t-il, de fuir ma chambre où je sentais le démon rôder ; il s'accrochait à moi, faisait siffler dehors un vent menaçant mais je sortais quand même. Je me roulais dans la neige, ou bien j'allais jusqu'à la boutique de forge et je m'administrais une douche glacée. Mon chapelet faisait le reste et au retour je pouvais tranquillement reprendre mon sommeil."

On retrouve aussi dans ses mémoires, raconté par lui-même, un fait impressionnant survenu le 28 septembre 1931. Ce soir-là, le Frère André s'apprête à se mettre au lit, lorsqu'une image lumineuse se dresse devant lui ; il reconnaît nettement la Vierge Marie tenant l'Enfant-Jésus dans ses bras. Il se sent envahi d'une grande joie intérieure et murmure : « Ma Mère ! Oh, ma bonne Mère ».

Un autre fait mystique raconté par Adélard Fabre. Ce dernier a vu s'avancer, devant le frère André prosterné, la statue de saint Joseph devenue lumineuse. Ému et terrifié, Adélard Fabre appelle le Frère André pour le tirer de sa prière, mais le Frère André était dans une telle extase qu'il ne voyait ni entendait son interlocuteur.

Le Frère André puise sa force spirituelle dans un jeûne quasi perpétuel, presque toute sa vie durant, il ne se nourrira que d'un crouton de pain et de l'eau. Toujours faible de santé, il accomplira quand même les plus dures tâches.

Pour financer l'Oratoire

Le Supérieur demande au Frère André d'ajouter à ses tâches la coupe de cheveux des enfants, à 5 sous la coupe.

Une aubaine, disait le bon Frère André, cela me permettra de ramasser des fonds pour la construction d'un oratoire à saint Joseph. Et en même temps je pourrai parler de saint Joseph aux élèves. Ainsi a-t-il réussi à ramasser 200 dollars en 5 sous dans sa tirelire.

Naissance de l'Oratoire St-Joseph

Le Procureur s'inquiète d'un phénomène auquel il ne trouvait aucune explication : la statuette de saint Joseph posée sur son armoire, face au centre de la pièce, se retourne d'elle-même à maintes reprises et regarde du côté de la colline.

Qu'en pensez-vous, Frère André ? demande-t-il.

— Le père de Jésus vous montre l'endroit où il veut être honoré. Sur le Mont-Royal. Ce coin rocailleux que je connais bien, où je sens sa présence lorsque je veux prier, à l'endroit où j'ai enterré une médaille du grand saint. C'est là que je lui bâtirai une petite chapelle lorsque j'aurai un peu plus d'argent.

Le 22 juillet 1896, alors que les religieux n'osaient même plus le solliciter, le propriétaire qui ne voulait pas vendre son terrain, se rend au collège Notre-Dame pour l'offrir à un prix beaucoup moins élevé qu'on ne l'espérait.

Le Frère André, rayonnant, fit remarquer qu'il existe à mi-côte un promontoire d'un débrousaillement facile. De là on avait une vue magnifique. "J'élargirai le chemin et je construirai quelques escaliers."

Le supérieur accepte et dès la semaine suivante un chemin parfaitement utilisable est tracé et on le baptise en inscrivant sur le roc : "Boulevard Saint-Joseph".

Le Frère André installe une statue de saint Joseph sur une encavure du rocher. Petit à petit les habitants de Montréal commencent à gravir la montagne pour prier saint Joseph et demander des faveurs de guérisons et de conversions au bon Frère. C'est le début des grands pèlerinages.

Des dizaines de perclus et d'incurables ont déjà jeté leurs béquilles et repartent vers la ville en chantant, des aveugles retrouvent la vue, les bienfaits pleuvent. Mais la chapelle n'est encore que dans l'esprit du Frère André.

En 1904, le Frère André est malade. Le nouveau Père Supérieur lui dit alors : — On le bâtira cet Oratoire que vous avez toujours désiré. Dès que vous serez guéri, je vous enverrai le Frère Abondius.

— Demain, je serai debout, dit l'humble convers.

— Et vous pourrez utiliser les 200 piastres que vous avez mises de côté en coupant les cheveux.

Le Frère Abondius fit le calcul et dit qu'avec de la main d'œuvre gratuite, et des matériaux donnés, on pourrait bâtir une chapelle de 18 par 15 pieds.

Le début des travaux est marqué par un prodige que le Frère André aime rappeler :

― Un homme vint me voir au collège. Il est si maigre qu'on croit voir le jour au travers. Il souffre d'un cancer à l'estomac et ne peut presque plus manger. Je lui demande : "Pourriez-vous venir travailler avec moi demain matin ? Il faudra élargir le chemin qui doit conduire à la chapelle de la montagne."

— Je ne demanderais pas mieux, mais je n'ai pas la force, il faudrait que je puisse manger.

— C'est bon, vous viendrez déjeuner avec moi.

— Le lendemain, je lui sers un bon repas. Il peut se mettre au travail la même journée. Toute trace de mal a disparu. Je l'emploie plusieurs mois."

Le 19 novembre de cette même année 1904, on inaugure le petit oratoire, sous la présidence de Mgr Racicot, Vicaire Général. La statue de saint Joseph qui lui est destinée, est bénite au collège et on la porte en procession au Mont Royal, où le R.P. Geoffrion c.s.c. célèbre la première messe. La construction édifiée sur le Mont-Royal n'est plus seulement l'Œuvre d'un religieux obscur, elle devient un monument officiel. Les guérisons et les conversions se multiplient.

Un ancien élève, qui avait été le premier à monter prier saint Joseph sur le Mont-Royal, avec le Frère André, est présenté au thaumaturge. Il a eu un accident il y a un mois et la gangrène s'étant mise dans la jambe, les médecins avaient déclaré qu'il fallait la couper. Frère André lui frotte la jambe avec une médaille de saint Joseph et lui dit : "Marchez maintenant." Et l'homme se mit à marcher. Que d'autres obtiennent ce même privilège !

Frère André ressucite les morts. Une famille éplorée, la mère vient de mourir. On avait fait appel au Frère André, mais il arrive trop tard. Le médecin a déjà établi l'acte de décès. Le Frère André ne s'émeut pas, il découvre le visage de la défunte, le touche du doigt, la femme ouvre les yeux et demande à manger. Les assistants stupéfaits se retrouvent tremblants et muets au pied du lit, ne sachant comment exprimer leur reconnaissance à saint Joseph et au petit Frère.

Le Frère André ne se contente pas de guérir les corps, il guérit aussi les âmes. Il a le don de lire dans les âmes. Devant certains qui étaient venus lui demander la guérison du corps, il relève la tête, les fixe dans les yeux et leur demande : Depuis combien de temps ne vous êtes-vous pas confessé ? Aucun n'ose mentir et ils reprennent le chemin de la confession.

Devant un aveugle étonné de ne pas avoir obtenu sa guérison, on en demande la raison au bon Frère : "Il ne le sera jamais, il vit avec la femme d'un autre", affirme-il.

Il n'est pas doux non plus pour celles qui se présentent en jupe trop courte pour demander une guérison. "Frottez-vous avec la médaille de saint Joseph jusqu'à ce que le linge pousse," dit-il.

À l'autre, dont le décolleté blesse la modestie chrétienne, qui se plaint de souffrir d'une continuelle oppression : "Ce n'est certainement pas votre col qui vous gêne, déclare-t-il."

La petite chapelle a subi bien des aggrandissements, par la suite, mais qui étaient loin d'être à la hauteur des immenses foules de Pèlerins qui se rendaient au Mont-Royal prier saint Joseph.

Les Annales Saint-Joseph

1912 voit apparaître les "Annales de l'Association Saint-Joseph", dès la première année, 4,000 abonnements ; 4 fois plus en 1915. Et les zélateurs font monter ce chiffre à 300,000 en quelques années. Joseph Malenfant a recolté à lui seul 35,000 abonnements. Ainsi les Annales allaient porter dans un grand nombre de pays du monde la dévotion à saint Joseph et les merveilles de conversions et de guérisons opérées à l'Oratoire St-Joseph. Chacun voulait poser sa petite pierre à cette Œuvre grandiose et les dons augmentaient.

La basilique actuelle

C'est en 1915 que débutent les travaux du célèbre Oratoire d'aujourd'hui. Les autorisations avaient été accordées et les devis acceptés. Dès les jours suivants, on entend des détonations formidables, la montagne s'ouvre et le lit de la future basilique apparaît. Tout cela est doux au cœur du petit frère convers qui voit enfin se réaliser la mission que lui avait confiée la Divine Providence.

Savez-vous, avait dit le Supérieur au Frère André, que la basilique telle que nous la désirons coûtera au minimum 3 millions de dollars ?

Trois millions ? Mais c'est le moins que nous puissions offrir à notre grand patron ! répond le grand apôtre de saint Joseph. La souscription publique autorisée par Monseigneur l'Archevêque de Montréal a rencontré une réponse si généreuse du bon peuple que la somme fabuleuse prévue a été largement dépassée.

Frère André lui-même, malgré ses charges écrasantes assumées à l'Oratoire, parcourt le Canada et les États-Unis, et ce jusqu'à l'âge de 90 ans, pour propager la dévotion à saint Joseph, pour guérir en son nom les malades du corps et de l'âme. Des gens de Québec, d'Ottawa, de New York, de Springfield, de la Californie et de combien d'autres endroits voient devant leurs yeux l'humble convers à la soutane usée obtenir pour eux des miracles de conversion et de guérison. Et les bourses se délient et les chèques s'amoncellent, permettant aux travaux de continuer à l'Oratoire.

Le thaumaturge convertit des francs-maçons, des juifs, des protestants. Citons seulement le cas de Napoléon Roussel, de Springfield. Dès sa jeunesse, il avait abandonné la pratique de la religion. Il s'était fait franc-maçon et avait atteint le grade de « shriner » du 32e degré. On lui présente le Frère André, il se sent immédiatement envahi par le remords. Quelques jours plus tard, le nouveau converti assistait à la Messe en compagnie de son fils. Il resta fidèle à la pratique religieuse. Il est mort longtemps après. Sa fin fut exemplaire.

Parmi ses multiples voyages aux États-Unis, le Frère André guérit madame Vachon à Bennington dans le Vermont, il convertit un protestant qui n'était autre que le père du curé de Malone, dans l'État de New York... Comment tout dire.

À 90 ans, le Frère André accomplit encore en auto une grande tournée de 1,800 milles à travers les États-Unis, il va là où les malades le réclament, il multiplie les guérisons et il revient les mains chargés de dons, heureux de pouvoir donner de l'élan à la construction de l'Oratoire.

Les travaux vont bon train pendant plusieurs années, mais la crise économique de 1929-39 les met en panne. L'Oratoire manque encore de toiture.

Enfin, le premier mercredi de novembre 1935, le Conseil de l'Oratoire se réunit. On veut reprendre les travaux, il manque le dôme. On demande l'avis au Frère André âgé maintenant de 90 ans.

Vous voulez, dit-il couvrir la basilique le plus tôt possible, c'est simple, installez la statue de saint Joseph dans les murs ouverts. Il trouvera bien le moyen de se couvrir."

Le recteur trouve l'idée géniale, et à la fin de la journée, tout le personnel monte en procession avec la statue de saint Joseph vers l'édifice à demi-terminé.

L'évêque consent à ce qu'on effectue un emprunt, le premier depuis les débuts des travaux. Les fidèles en sont avertis et malgré la pauvreté des gens, les dons affluent en si grand nombre que l'emprunt est vite remboursé. À la fin de 1937, le dôme couvre enfin la grande basilique. Le chef-d'œuvre du Frère André est achevé.

L'immense sanctuaire dédié à saint Joseph se dresse majestueusement sur le Mont-Royal. Ce monument incomparable ne mesure pas moins de 340 pieds de long, 210 de large et 316 de haut.

La mort du grand thaumaturge

Le Frère André ne voit pas le dôme de l'Oratoire de ses yeux de chair. Le 6 janvier 1937, jour de l'Épiphanie de Notre-Seigneur, il termine sa riche vie de 91 ans pour aller occuper au Ciel un trône de gloire près de son grand protecteur saint Joseph qu'il a si bien servi. Le 6 janvier 1937, hospitalisé à Saint-Laurent, l'âme du Frère s'envole vers les Cieux. Le Père Cousineau et ceux qui l'entourent, entonnent le beau chant du "Magnificat" puis le "Te Deum" en reconnaissance pour ce précieux don qu'était le Frère André, que le Ciel avait accordé au Canada.

On évalue à 100,000 la foule de Pèlerins qui défilent devant sa dépouille mortelle. On lui demande encore des grâces, des guérisons, on lui adresse des remerciements Le même spectacle durera pendant 6 jours, et jusqu'à la fin, fait étonnant, le corps gardera la souplesse d'un être vivant.

Parfois on entend un cri d'enthousiasme quand un malade se sent guéri après en avoir demandé la faveur au cher défunt. Jusqu'au mardi, 12 janvier date des obsèques, ils reviendront. Il en arrive par train et par avion, de San Francisco, de New York et d'autres lointaines cités. Le nombre grandira sans cesse.

Le service funèbre est célébré en présence de toutes les autorités religieuses et civiles du Canada. C'est plus qu'une cérémonie, c'est une apothéose avec l'hommage de plusieurs nations.

Du haut du Ciel, le Frère André continue son Œuvre qui se développe encore plus rapidement. L'Oratoire a connu une célébrité internationale du vivant de son saint fondateur, mais cette célébrité, s'accroît davantage après sa glorieuse mort. Les Pèlerinages se multiplient, on en organise de toutes les provinces du Canada, de tous les États des États-Unis, de plusieurs régions de France et de bien d'autres pays. 2 millions de Pèlerins affluent à l'Oratoire Saint-Joseph, chaque année.

L'Oratoire est élevé au rang de basilique mineure en 1955 par S.S. le Pape Pie XII.

La cause du Frère André est bien vite introduite à Rome. Le Pape Paul VI reconnaît l'authenticité de ses vertus et le déclare "Vénérable" le 12 juin 1978.

Et le 23 mai 1982, le Frère André monte sur les autels, il reçoit les honneurs de la béatification par S.S. le Pape Jean-Paul II. On célèbre maintenant sa fête dans l'Eglise le 6 janvier.

1995 marque le 150e anniversaire de naissance du grand thaumaturge, le plus formidable cadeau accordé par le Ciel au Canada. De grandes fêtes se dérouleront tout au long de l'année à l'Oratoire du Mont-Royal et à St-Grégoire d'Iberville. Nous voulons mêler nos humbles hommages à celles de la foule de Pèlerins qui viendront chanter les louanges de ce grand athlète de la foi, que fut notre cher Frère André, bien à nous.

Lui qui a offert sa vie pour que notre patrie soit préservée du communisme, nous l'en prions de chasser tous les éléments athées qui se sont infiltrés chez nous et qui ont massacré la foi de notre cher peuple. Que nos familles reviennent à la pratique religieuse. Qu'elles reprennent le chemin de la confession et de la sainte Messe dominicale, afin de recevoir de nouveau une pluie de grâces de la Divine Providence comme au temps du bon Frère André.

Bienheureux Frère André, sauvez nos familles ; bienheureux Frère André, sauvez notre patrie, votre patrie ! Accordez-lui la paix, la liberté, la sécurité et la prospérité par le Crédit Social. N'est-ce pas dans votre bel Oratoire qu'en 1936, devant un groupe de créditistes venus pour implorer les faveurs de saint Joseph, que le bon Père Landry s'écria dans son homélie :

"Qu'il fait bon d'être créditiste quand on est catholique et qu'il fait bon d'être catholique quand on est créditiste."

Thérèse Tardif

Pour obtenir une faveur par l'intercession du Frère André

Ô Dieu qui êtes admirable dans vos saints, nous vous demandons de nous accorder par l'intercession du Frère André, l'apôtre de saint Joseph, la faveur que nous sollicitons... afin qu'il soit glorifié dans l'Église et que nous soyons portés à imiter ses vertus. Par Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Amen.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com