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Vers le socialisme

le mardi, 15 décembre 1942. Dans La politique

Une Commission Royale anglaise, présidée par Sir William Beveridge, vient de terminer un rapport qui lui a pris plus d'une année d'étude, et le "Rapport Beveridge" va être soumis au Parlement anglais.

Il s'agit de préparer le monde d'après-guerre pour l'Angleterre, et par ricochet pour le Canada et autres pays qui voguent dans l'orbite de l'Angleterre.

Les détails du rapport Beveridge ne sont pas encore connus, mais déjà la grande presse lui fait une belle publicité et un accueil favorable — ce qui, en soi, n'est point une recommandation, bien au contraire.,

Dans un journal d'Ottawa du 28 novembre, on lit :

"Après plus d'une année de travail, la commission Beveridge soumet au gouvernement anglais des recommandations pour conduire la nation plus loin dans la voie de la sécurité sociale.

"Il a été démontré par les 25 années de la révolution russe qu'il est possible de guider le peuple d'une grande nation pour obtenir des résultats. Sir William Beveridge a parlé récemment de l'échec de l'entreprise privée pour sortir les peuples du chômage dans les années qui ont précédé la présente guerre. La production est tombée, sous l'entreprise privée, au temps même où la capacité de production des nations n'avait jamais été si grande.

"On rapporte les paroles suivantes de Sir William Beveridge :

"Ce rajustement de l'effort productif peut être obtenu plus rapidement par une planification nationale décidée que par l'entreprise privée sous un régime de concurrence, comme il a été démontré par l'exemple de la Russie, où s'est effectuée une révolution industrielle en moins de vingt ans."

* * *

L'objectif de sécurité sociale est certainement noble. Mais il est tout à fait contraire aux faits de dire que l'entreprise privée a fait faillite.

L'entreprise privée a donné tous les produits qu'on a demandé d'elle. C'est le système financier de distribution qui a fait faillite.

C'est toujours la même tactique pour enrégimenter le monde :

Premier point : par la restriction de l'argent et du crédit, empêcher l'entreprise privée de donner des résultats ;

Deuxième point : blâmer l'entreprise privée et démontrer, par une guerre, ce qu'on obtient des hommes en les enrégimentant comme des animaux ;

Troisième point : déclarer nécessaire à la sécurité sociale la continuation de l'enrégimentation des hommes en temps de paix.

L'autre guerre avait déjà poursuivi ce résultat, sous la poussée des financiers juifs de New-York. Elle n'avait réussi que pour la Russie.

Il s'agit maintenant de mettre la Russie en niche devant les nations anglo-saxonnes pour avoir un autre quart du globe. On s'y est pris de la bonne manière : à l'aide de la Russie elle-même pactisant avec l'Allemagne, réduire l'Angleterre à une situation où l'aide soudainement apportée par la Russie prend office de messie.

On sait que l'idée d'une enrégimentation universelle tombe bien dans les plans de la judéo-maçonnerie. Et comme la même judéo-maçonnerie contrôle la grande information mondiale, tous les plans de centralisation reçoivent bon accueil dans la grande presse : Union Fédérale ; Union des Démocraties ; Fédération Atlantique, etc.

Voici une autre façon moins brutale : socialiser la nation qui donne le ton au monde britannique, les autres suivront. Et l'on procède par degrés : le plan Beveridge, le discrédit sur l'industrie privée, la collectivisation prônée, la planification par le gouvernement recommandée. Les gogos acclament cela comme l'économie dirigée. Dirigée par qui ? Par les consommateurs ?

Le rapport Beveridge est de bonne teinte, le monde en entendra parler. Mais fouillez la grande presse à la loupe, au microscope, et cherchez-y le moindre écho aux voix qui réclament la décentralisation !

Un sociologue de chez nous a bien écrit : "Si vous ne voulez pas du socialisme, opposez-lui le Crédit Social."

C'est qu'en effet le Crédit Social, au lieu de vouloir régenter l'industrie et l'humanité, trouve plus logique de régenter la finance. C'est la finance qui a fait faillite, c'est à elle qu'il faut s'en prendre.

Mais la finance a tellement de valets qu'après avoir tué l'industrie privée, si elle déclare l'industrie privée incompétente, toute la 'mare' aux grenouilles répète en chœur.

Les créditistes sont des charlatans ; on aime mieux le socialisme, il s'en vient.

Démocratie économique

Dans Men First, No. 113, M. Munson relève un passage du discours prononcé par le vice-président des États-Unis, M. Wallace, à l'occasion du 25ème anniversaire de la révolution bolchevique :

"La Russie, remarquant quelques-uns des abus de la démocratie politique excessive, a donné une grande importance à la démocratie économique. Celle-ci, portée à l'extrême, exige que tous les pouvoirs soient centralisés entre les mains d'un homme et de ses auxiliaires bureaucratiques."

M. Wallace ne pouvait guère s'exprimer plus mal. La démocratie économique est l'exact opposé de la concentration des pouvoirs.

Si "démocratie" signifie "puissance du peuple", par démocratie économique, il faut entendre la puissance du peuple dans le domaine économique. La puissance ne peut signifier la soumission aux volontés d'un homme.

M. Wallace confond sans doute démocratie économique avec sécurité économique. Cette dernière est possible sous une dictature, tout comme la sécurité économique d'un troupeau sous la conduite d'un éleveur d'animaux.

Ce sont les créditistes qui cherchent la démocratie économique, parce qu'ils réclament la sécurité économique, mais sans le sacrifice de la liberté, et c'est justement cela qui est la démocratie économique. La démocratie économique est incompatible avec la centralisation des pouvoirs, elle comporte au contraire la décentralisation, le vote économique accordé à chaque citoyen. Le vote économique, c'est le droit de choisir le produit, c'est l'argent.

Pas besoin d'un dictateur flanqué de bureaucrates pour conduire le monde. C'est l'argent qu'il faut conduire et démocratiser. L'argent qu'il faut faire naître dans chaque maison, au service des gens de la maison, tant que la production du pays peut répondre à cet argent.

Les créditistes comprennent cela. Eux peuvent parler non seulement de sécurité économique, mais de démocratie économique, parce qu'ils n'ont pas peur de supprimer l'obstacle à la démocratie économique.

Ceux qui veulent respecter l'argent dictateur sont incapables d'envisager la sécurité économique autrement que pour des hommes enrégimentés, payant de leur liberté le droit de manger.

De grâce, qu'on ne nous parle pas de démocratie économique en Russie. Il n'y a rien de démocratique en Russie, ni dans le sens politique ni dans le sens économique.

Acceptation forcée des décrets d'un dictateur, acceptation forcée du travail imposé, acceptation forcée de la nature et de la quantité de biens de consommations que le dictateur décide; qu'y a-t-il de démocratique là-dedans ?

M. Munson pose les définitions suivantes, aussi justes que claires :

"Les créditistes ont nettement établi la signification du concept de la démocratie économique. Elle signifie la décentralisation du pouvoir économique et l'expansion de l'initiative économique.

"Reconnaissant que le but de la production c'est la consommation, nous appelons démocratie économique une démocratie de consommateurs servis par une hiérarchie de producteurs.

"La jouissance de la consommation est entièrement personnelle, et la démocratie économique part de l'individu.

"Le progrès de la démocratie économique se mesure d'après la réponse à deux questions :

1. La maîtrise de l'individu sur son milieu (son pouvoir de consommer) augmente-t-elle ?

2. L'individu a-t-il plus de liberté pour choisir son genre de production ?

"En se servant de cette mesure, peut-on dire que la Russie a placé de l'importance sur la démocratie économique ?

M. Munson fait remarquer que, si les salaires ont augmenté en Russie, les prix ont augmenté bien davantage, surtout de 1934 à 1937, et de nouveau en 1940. Si bien que le salaire moyen d'une journée d'ouvrier sous Staline, en 1937, n'achetait que 9 kilogrammes de pain noir, alors qu'il en achetait 24 kilogrammes sous les tsars.

Évidemment, les bolchévistes ne connaissent pas le mécanisme d'ajustement des prix du Crédit Social. D'ailleurs, s'ils acceptaient la technique créditiste, ce serait la fin de la dictature, la fin du communisme, l'épanouissement de la démocratie à faire pâlir les démocraties les plus avancées de l'univers.

Voilà pour la consommation. Et pour la production, peut-on dire qu'entre les deux guerres, le Russe a eu un plus grand choix de son genre d'occupation ? Tout le monde sait qu'en Russie la conscription du travail existe, l'État décrète la nature et le volume de la production, etc.

La Russie est un pays de dictature économique, opérant par l'intermédiaire de la dictature politique.

Athée ou élu de Dieu ?

Programme de Staline, par lui-même :

"Nous considérons la religion comme notre pire ennemie. La lutte contre elle doit être poursuivie inlassablement, car il ne peut y avoir de compromis avec la religion dont les buts sont foncièrement opposés aux nôtres... Nous n'aurons achevé notre œuvre que lorsque la religion n'existera plus que comme le souvenir d'un passé historique." (Staline).

Pas de compromis avec la religion, dit Staline. Mais les compromis avec Staline et avec le soviétisme sont-ils bannis ? Une dépêche de la B. U. P., émanée de Moscou le 9 novembre, dit :

"L'Église orthodoxe russe a aujourd'hui, pour la première fois, accordé sa bénédiction au premier-ministre Staline, à l'occasion du 25e anniversaire de la révolution soviétique. Le patriarche suppléant de l'Église a adressé au Kremlin un message, dans lequel il acclame Staline comme le chef oint du Seigneur des forces armées et culturelles de la Russie. Puisse Dieu bénir par la victoire et la gloire votre grande œuvre accomplie dans l'intérêt de la mère-patrie !"

Staline dit : Notre œuvre ne sera accomplie que lorsque la religion n'existera plus.

Le patriarche dit : Puisse Dieu bénir votre grande œuvre !

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