Le 1er juin 1977
Mme Gilberte Côté-Mercier
Maison Saint-Michel
Rougemont P.Q.
Chère madame Côté-Mercier,
La Sainte Vierge m'a guéri à Bayside. J'étais aveugle, non des yeux, mais aveuglé par l'orgueil intellectuel qui fait qu'on ne voit plus le mal qui nous entoure. Je vivais dans les ténèbres les plus épaisses, et je ne le croyais pas. C'est depuis mon premier pèlerinage à Bayside, New York, que je me suis mis à voir le climat pourri qui régnait à l'école, et à protester contre les mauvais programmes d'éducation. Je devins si différent des autres professeurs dans mes manières de penser et d'agir que je me vis obligé de donner ma démission un an après.
Permettez, madame Côté-Mercier, que j'adresse quelques mots, en guise de témoignage, aux pauvres parents qui ignorent encore ce qui se passent dans nos écoles québécoises.
Pauvres petits enfants, pauvres jeunes, pauvres parents! Je vous en supplie, il faut écouter votre Mère du Ciel, il vous faut sortir vos enfants de ces écoles qui ne sont ni plus ni moins que des puisards. Pauvres parents, quand vos jeunes sortent des écoles, ils ont trempé dans l'immoralité, la drogue, ils ont perdu toute pudeur, toute simplicité. Ils n'appartiennent plus à Dieu, ils sont à Satan. Si vous vous dites encore que vos enfants sont meilleurs que les autres, qu'il vous faut les envoyer à l'école sous prétexte qu'ils doivent s'instruire, eh bien! vous vous faites rouler, car dans les écoles du Ministère de l'Éducation, il n'y a guère d'instruction.
J'enseignais les mathématiques modernes. Je n'ai pas pris de temps à m'apercevoir que cette matière est aussi nulle que toutes les autres. Les mathématiques modernes sont un amusement n'ayant qu'une fonction, celle de déformer les esprits, de les rendre boiteux. Le calcul mental y est mis de côté, et le calcul écrit est très déficient.
Les professeurs n'écrivent plus sans faute. (Mon épouse qui était secrétaire corrigeait des fautes, pas celles des étudiants, mais celles des professeurs.) Il est arrivé souvent aux professeurs de français de faire tourner pendant leurs cours, des disques d'Yvon Deschamps qui parle très mal, sacre et ridiculise la religion. Ces professeurs ont même dit que de vouloir écrire sans faute, c'est de la bourgeoisie. Ils veulent simplement le laisser-aller en tout.
La bibliothèque, endroit accessible pour tous les étudiants, est un lieu corrompu puisqu'elle est remplie de livres et revues à proscrire ; les bons livres religieux qui s'y trouvaient ont été jetés. Le responsable de la bibliothèque, un religieux, se rinçait l'œil dans des revues qu'on pourrait qualifier de pornographiques.
Il n'y a pas grand-chose à ajouter à propos de la fameuse catéchèse, mais je tiens à vous informer de faits qui devraient inquiéter tous les parents. Plusieurs professeurs de catéchèse ne pratiquent pas de religion (est-ce croyable ?). Un des professeurs qui enseignaient à des enfants d'une quinzaine d'années vit en concubinage, il est chef de syndicat, péquiste, et à ne pas oublier qu'il enseigne la catéchèse à nos enfants, et personne dans la paroisse n'y porte attention ; de plus il s'entend très bien avec la direction de l'école. Vous ne vous imaginez tout de même pas que ces professeurs enseignent la prière à vos enfants ? N'est-ce pas assez significatif à propos de la catéchèse soi-disant catholique ?
Au cours de catéchèse, tout le monde sait bien qu'on n'y parle que de l'amour, l'amour et encore l'amour. On disait que la catéchèse n'était que de la sexualité, et je n'avais pas compris jusqu'au jour où j'entrai dans le local de catéchèse et j'aperçus, accrochés au plafond, quelques cartons portant des inscriptions "amour combatif", "amour agissant". Sur une de ces cartes, il y avait une photo d'un homme et d'une femme nus, etc. Ceci avait été fait par un enfant de 12 ans qui avait bien compris sa leçon, et avait été approuvé par le professeur de catéchèse. Il est même arrivé, à quelques reprises, que des professeurs et des étudiants se sont adonnés à des séances de spiritisme.
L'équipe de la catéchèse est fameuse pour souligner la semaine sainte. Une année, ils ont organisé un Gospel, (ou Godspel ?) et l'année suivante, on passait aux étudiants le film "Jésus-Christ Super Star" que les professeurs ont beaucoup apprécié. Vous imaginez un peu la bande de détraqués avec qui vos enfants passent leurs années de jeunesse.
À l'école, il y a une petite place pour l'enseignement et une grande pour l'amusement. Les étudiants, les professeurs et la direction passent des semaines à préparer une journée de festival ; c'est une bonne occasion d'y voir des orgies, de la drogue, de l'alcool et de la débauche. Les jeunes filles qui s'adonnent à la drogue doivent payer de leur corps, et ceci c'est le principal qui me l'a dit.
Le diable a une belle place dans l'école, puisqu'il y travaille sous le nom d'équipe "psycho-sociale", formée d'un psychologue, d'une travailleuse sociale mariée civilement pour calmer les esprits encore un peu droits, d'un conseiller en orientation (un vrai hippie) et d'une infirmière. Ils ont une grande influence, car les professeurs et les directeurs les vénèrent, et les enfants ont à les rencontrer plusieurs fois dans l'année. La grande et unique tâche de l'infirmière, de la travailleuse sociale en union avec l'aumônier est d'organiser des cours d'éducation sexuelle à tous les degrés d'enseignement. Ils y montrent les méthodes anticonceptionnelles avec degrés d'efficacité à des enfants dont l'âge varie entre 12 et 18 ans, au lieu de leur inculquer des principes de morale chrétienne. Ma femme a bien compris leur rôle mauvais dans l'école quand elle les a entendus discuter et rire d'une jeune fille de 14 ou 16 ans qui leur avait confié qu'elle voulait se garder pure pour son mari plus tard.
Tout ceci, chers parents, se passait il y deux ans, car j'ai laissé l'enseignement, et depuis, c'est la polyvalente avec la piscine, les douches, etc. Je suis certain que les choses ne se sont pas améliorées, car la polyvalente rassemble un plus grand nombre d'élèves, ce qui signifie que la surveillance est devenue vraiment impossible.
Soyez tous assurés que l'école où j'enseignais n'est pas là pire et la seule de cette espèce dans notre province. Il en existe des pires que celle-ci, mais je suis assuré qu'il n'y en a pas de meilleures. Elles sont toutes dirigées par le même Ministère qui emploie le même genre de professeurs.
Prions Dieu et Sa Mère pour que soient détruites ces écoles d'enfer, que l'école redevienne la propriété des parents, qu'on y honore Dieu et les saints ; alors je serai de nouveau professeur !
Un ex-professeur dans une école du Ministère
