Deux brillants discours furent prononcés à la Chambre des Communes d'Ottawa, le 14 et le 15 juin. Pas de phrases vides, comme trop d'autres ; mais des exposés de faits.
L'un de ces discours traitait du trust de l'aluminium. L'autre, du trust de l'électricité.
C'est chez nous surtout, dans notre province, que ces deux trusts ont opéré le plus à l'aise et saisi le plus de ressources naturelles.
Pourtant qui étaient les dénonciateurs à Ottawa ? Deux membres de la C.C.F. : M. Coldwell, son chef, pour la question de l'aluminium ; M. Noseworthy, celui qui battit Meighen dans York-Sud, pour la question de l'électricité. L'un de Saskatchewan, l'autre d'Ontario.
Que font nos propres députés fédéraux pendant ce temps-là ? Ils ne savent ouvrir la bouche, à quelques exceptions près, que pour faire de l'esprit ou flagorner le gouvernement.
Notre province était particulièrement intéressée à ces deux sujets. Mais on semble abandonner de plus en plus aux membres de la C.C.F. le soin de renseigner la population sur les griffes des monopoles. Faudra-t-il élire des C.C.F. dans notre province ?
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Il en va de même lorsqu'il s'agit des conditions faites aux ouvriers dans les usines où le gouvernement fédéral a ou croit avoir son mot à dire. Les avocats des ouvriers sont des membres de la C.C.F.
Toute la troupe des nôtres restait en extase devant l'exposé, par l'honorable Howe, des grands accomplissements de la production de guerre canadienne. Elle est remarquable, en effet. Mais il a fallu un député Cécéeffiste pour rappeler que le volume de la production est une chose, mais que le traitement des hommes employés à cette production en est une autre ; et que le succès dans la première n'excusera jamais des abus dans la deuxième.
C'est M. Mclnnis, un député de la Colombie anglaise, qui fit cette juste remarque et qui eut l'occasion, en passant, de replacer à sa petitesse moutonnière l'un de chez nous, M. Dupuis, de Chambly-Rouville.
M. Mclnnis venait de dire :
"Un décret du conseil, qui a toujours force de loi, permet au gouvernement de recourir aux troupes à n'importe quel temps, s'il juge la chose nécessaire. Mais j'affirme que, si les troupes se rendent jamais à Arvida, ce sera pour subjuguer les ouvriers et non pas pour remettre à la nation canadienne les biens qui lui ont été injustement volés.".
Une voix ayant souligné : "Très bien", monsieur Dupuis crut faire de l'esprit en disant : "Un applaudisseur solitaire."
À quoi M. Mclnnis répondit vertement :
"Un jour il y en aura plus, qu'on se le tienne pour dit. Je n'ai aucun doute à ce sujet, car il y a trop longtemps que je suis à la Chambre pour porter une grande attention aux applaudissements. Ici, les choses se passent un peu comme à une partie de ballon. Chaque camp applaudit ses propres joueurs. En un sens, c'est un peu puéril ; mais je suppose que certaines gens n'ont pas d'autre moyen de s'exprimer, et il ne convient pas de les priver de cette petite consolation."
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