Un,député créditiste à Ottawa, M. J.-A. Marshall, disait à la Chambre des Communes le 16 mars :
"Nombre de mes amis libéraux souhaiteraient sans doute vivement savoir ce que je ferais en l'occurence. Eh bien ! voici. Si on me nommait dictateur chargé de poser un seul acte à titre de contribution au bonheur de l'humanité, je ne serais pas embarrassé. J'enfermerais entre quatre murs le ministre de l'Agriculture, le ministre du Commerce et les membres du comité de l'Agriculture et ne leur laisserais quitter la pièce que quand ils auraient réglé les problèmes de la production et de la distribution des denrées alimentaires en ce pays. Et je ne leur permettrais de mander qu'un seul homme — le gouverneur de la Banque du Canada — pour les aider dans leurs délibérations." (Hansard, page 1493.)
Nous trouvons la proposition extrêmement sensée. Enfermer en conclave les responsables du ministère de l'Agriculture et du Commerce, parce que ce ne sont pas les agriculteurs, ni les commerçants qui refusent de faire leur part : qu'on s'en prenne aux responsables ! Leur adjoindre le gouverneur de la Banque du Canada, parce que la paralysie du transfert des marchandises n'est ni dans les chemins de fer ni dans le camionnage, mais dans le défaut de ce que la banque seule s'est réservée le droit de produire.
Nous ne croyons pas que les délibérations traîneraient dix ans, pas même six mois, et la nation mangerait.