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Pour acheter ou pour endetter ?

Louis Even le mardi, 15 septembre 1942. Dans L'économique

Demandez à un enfant : À quoi sert l'argent ?

— À acheter, répond-il sans hésiter. L'enfant a le sens droit.

De fait, l'argent a été inventé pour permettre les achats et les ventes. Lorsque l'argent n'est pas là, les achats ne se font pas.

L'argent qui achète accomplit son rôle. Si l'argent accomplit son rôle en naissant, il a des chances de continuer à accomplir son rôle. Mais si l'argent commence par faire du mal, il est à craindre qu'il continue à faire du mal.

Tout le monde sait aujourd'hui que les banques font l'argent. On dit aussi un peu partout dans la province de Québec que les créditistes se mêlent de faire de l'argent entre eux. En effet, dans l'Association Créditiste, on peut actuellement effectuer 5 pour cent des achats avec de l'argent comptable comme celui des banquiers, mais fait par les créditistes eux-mêmes.

Pourquoi les créditistes agissent-ils ainsi ? C'est pour remplacer un peu, et plus tard beaucoup, l'argent mal né des banquiers par l'argent bien né du Crédit Social.

Argent mal né

L'argent des banquiers est mal né, parce qu'il n'est pas capable de venir au monde sans créer une dette. De l'argent qui commence par endetter prend un drôle de chemin pour accomplir son rôle. C'est de l'argent taré à sa source.

L'argent est fait pour acheter. Mais augmentez votre production tant que vous voudrez, sortez deux fois plus de produits de vos terres : personne n'augmente l'argent pour cela. Vous ne vendrez votre production augmentée qu'à condition de déplacer d'autres producteurs du marché. Voilà qui va créer de bonnes relations entre les hommes !

La production augmentée n'intéresse pas les banquiers. Mais vienne un emprunteur qui signe une promesse de rembourser avec intérêt ; vienne un gouvernement qui signe une obligation, qui s'engage à taxer pour rembourser avec intérêt : immédiatement, l'argent naît sous la plume du banquier.

L'argent des banquiers endette en naissant. Il n'est conforme ni aux faits de la production ni aux besoins de la consommation. Il est conforme à la capacité d'endettement. Aussi voyez augmenter l'argent pendant la guerre, alors qu'il y a moins de choses à vendre. Et voyez monter la dette à mesure qu'augmente l'argent.

Argent bien né

Jean Faucher est entré dans l'Association Créditiste. Sa famille comprenant six personnes, l'Association lui ouvre un crédit de $12.00.

Jean Faucher fait chez son épicier un marché de $10.00. Il paie $9.50 en argent ordinaire et passe un transfert de 50 sous pour le reste.

Tout de suite, voilà 50 sous de crédit nouveau mis en circulation, passant au compte du marchand, puis au compte d'un producteur, puis au compte d'un autre marchand, etc.

Les 50 sous sont venus au monde en achetant. Voilà de l'argent qui achète en naissant, qui ne peut commencer sans un achat. Voilà de l'argent bien né : l'accomplissement de son rôle est une condition de son existence.

Et cet argent naît en face des produits, lorsqu'il y a achat, donc lorsque le produit convient au consommateur. Peut-on trouver mieux ?

Supposez 20,000 associés, sous la deuxième étape (100 pour cent). Si les producteurs de l'Association augmentent leur offre de produits pour une valeur de $100,000, l'Association verra à augmenter le pouvoir d'achat global de $100,000, soit $5.00 par associé. Ces $100,000 finiront bien par aller aux vendeurs, aux producteurs, mais en faisant du bien à tout le monde. Du bien à tous, tout en consolidant la propriété privée du producteur qui trouve ainsi à vendre sans nuire aux autres.

Argent en rapport avec les, faits de la production et les besoins des consommateurs. L'argent des créditistes est logique : il est bien né et travaille bien.

Louis Even

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