Nous avons reçu d'un prêtre la lettre instructive qui suit :
VERS DEMAIN demeure toujours le journal palpitant de vie qu'on lit et relit aux heures de loisirs. Je prie que la Vierge Marie, à l'occasion de sa fête de "l'Immaculée", vous accorde une santé solide et des lieutenants forts et généreux.....
Dans la mesure du possible et de mes faibles moyens, je veux être comme Moïse sur la montagne : prier avec des bras suppliants vers le Ciel.
J'ai lu dans le journal Vers Demain un paragraphe parfaitement juste :
"La prière et la pratique de la religion, il est vrai, opposent une force céleste aux forces diaboliques qui semblent avoir beau jeu. Mais il est aussi dans l'ordre que des actes concrets de redressement soient posés par des hommes, tout comme les actes concrets de désordre ne sont point posés par le démon lui-même, mais par des hommes vivant sur la terre."
Et c'est parfaitement juste.
Toujours, l'intervention divine réclame notre part de foi ou d'efforts. Jamais le bon Dieu ne consent à faire à notre place ce que nous pouvons faire. Le soleil nous éclaire sans notre intervention parce que sa marche ne dépend pas de nous. Mais le blé ne pousse que dans une terre où il a été ensemencé. Et encore faut-il que la terre ait été remuée par le travail de nos charrues si nous voulons une belle récolte.
Voyez la résurrection de Lazare : c'est particulièrement frappant.
Il s'agit d'appeler du tombeau un mort dont sa sœur Marthe vient de dire : "Seigneur, il sent déjà mauvais ; il y a quatre jours qu'il est mort."
Une pierre ferme l'entrée du sépulcre. C'est plus facile de commander à la pierre, de lui dire : "Ôte-toi de là", que de ressusciter un cadavre. Notre-Seigneur ne le fera pas, parce que les hommes peuvent le faire. Il commande aux hommes d'enlever eux-mêmes cette pierre.
Ensuite, il fit ce que les hommes ne peuvent pas faire. Il cria : "Lazare, viens dehors!"
Et aussitôt, cet homme qui avait été mort, sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes et le visage enveloppé d'un suaire.
Encore ici, Notre-Seigneur n'interviendra pas. Aux hommes, qui peuvent le faire, il dit : "Déliez-le et laissez-le aller!"
Ainsi notre résurrection et notre délivrance économiques sont conditionnées par ce que nous pouvons faire. Quand nous nous serons assez dévoués, et j'oserais dire épuisés, dans un courageux effort contre nos oppresseurs de la Haute Finance et de la banque, l'heure de la délivrance sonnera.
Continuez donc votre travail sans vous décourager. Ne soyez pas surpris de la lenteur des résultats. Il y a plus de quatre jours que notre pauvre peuple est enfermé au tombeau, que sur lui les puissants ont roulé, non pas la pierre, mais les pierres de leurs lois imbéciles et criminelles. Il y a plus de quatre jours qu'ils ont mis sur son visage le suaire solidement lié, et aux poings et aux pieds, les chaînes de l'esprit du parti.
Prions que Dieu lui crie un jour : "Peuple canadien, viens dehors!" Mais travaillons à enlever la pierre, en attendant que nous brisions les chaînes.
Chacun dans notre sphère d'influence, selon les moyens que Dieu a mis à notre disposition, travaillons. Et rappelons-nous la parole de l'Imitation de Jésus-Christ : "La patience et la véritable humilité nous rendent plus forts que tous nos ennemis."
Un prêtre