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Obligatoire, puis neutre

Gilberte Côté-Mercier le jeudi, 15 avril 1943. Dans Éducation

Ceux qui ont patronné l'École obligatoire, sans idée derrière la tête, ont juré leurs grands dieux que l'École obligatoire ne de viendrait jamais l'E­cole neutre, dans la province de Québec.

Mais, ceux qui ont patronné l'École obligatoire n'avaient pas tous une intention aussi pure.

Des "ultra-prudents", flairant quelque chose de louche, et forts des expériences passées, en France par exemple, se sont mêlés de crier gare. Mais, les braves gens, qui n'ont pas toujours le nez très long, se sont moqués de la prudence.

Et l'École obligatoire est maintenant chose ad­mise, et la critiquer est devenu un manque de sa­voir-vivre.

Si bien que "Le Jour" commence déjà à pousser l'École neutre. Dans son édition du 27 mars, Paul Riverin, "n'ose pas offrir une solution à cette ques­tion troublante : De quel droit pouvons-nous for­cer les enfants appartenant à diverses croyances à écouter un enseignement religieux absolument é­tranger à leur famille ?", dit-il.

Et Paul Riverin ajoute :

"Il nous semble toutefois qu'il devrait exister, du moins, dans nos principales villes, un certain nombre d'institutions neutres, où les parents qui n'ont pas le bonheur d'être catholiques ou protes­tants pourraient envoyer leurs enfants.

"Il y a, dans toute croyance sincère, quelque chose de sacré qu'il n'est pas permis, il nous sem­ble, d'aller heurter de front au sein même de la fa­mille qui la professe. Il faut persuader doucement les âmes, quand l'âge et la raison le permettent, il ne faut pas les violenter."

Et voilà !

Le débat sur l'École obligatoire étant terminé, s'ouvre immédiatement le débat sur l'École neutre. On verra peut-être de bonnes gens, opposés à l'Éco­le neutre d'abord, puis favorables à l'École neutre, comme on a vu ces mêmes bonnes gens, opposés à l'École obligatoire d'abord, puis favorables à l'Éco­le obligatoire.

Lorsqu'on est opposé, on l'est au nom des princi­pes. Et lorsqu'on se rend, on nie qu'il soit question de principes ; on en appelle à l'opportunité.

Ce qu'il peut y avoir de souplesse tout de même dans les principes de certains diplomates !

Gilberte Côté-Mercier

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