Nous recevons des lettres de créditistes qui, écrasés sous le poids du régime, nous demandent avec angoisse : "Quand donc mettrons-nous en marche notre coopérative d'argent ?"
Nous voudrions être capables de leur répondre : "Le mois prochain". Mais, nous sommes obligés de prendre patience avec eux.
Le jour de notre libération ne peut certes pas encore être fixé, mais, chers créditistes, au moins, nous pouvons vous dire notre grand espoir.
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L'organisation que nous faisons actuellement se montre très efficace et elle se fait très rapidement.
Nos hommes sont sur pied. Ils sont créditistes depuis longtemps. Ils comprennent donc très bien leur affaire et savent parfaitement où ils veulent aller.
Même, la plupart d'entre eux ont déjà fait de l'action. Ils n'ont pas peur des efforts en plus des heures de travail pour le gagne-pain. Vous pouvez dire avec joie, tous les jours, qu'il y a, plus que la veille, des énergies dépensées au service du Crédit Social.
Et puis, ces créditistes qui se dépensent pour leur pays, il nous semble qu'ils doivent s'attendre à recevoir leur salaire, selon la parole de Notre-Seigneur : "Un verre d'eau donné en mon nom ne restera pas sans récompense !"
Un verre d'eau, c'est peu de chose. C'est beaucoup moins que ne donnent tous ceux-là qui font des sacrifices pour leur cher Crédit Social.
Un verre d'eau donné au nom de Dieu. N'est-ce pas pour l'amour de la justice que les créditiste se dépensent ? La preuve en est que ceux qui viennent au Crédit Social sont justement ceux qui ont "faim et soif" de la justice. L'injustice d'une poignée d'exploiteurs en face de peuples écrasés les révolte. L'injustice dont sont victimes tous ces pauvres, tous ces pères de famille, tous ces jeunes gens, les fait bondir. Et dès qu'ils connaissent cette doctrine d'ordre et de charité qu'est le Crédit Social, ils font tous leurs efforts pour la mettre dans la réalité.
Les créditistes, ils donnent leur temps, leur argent et leurs forces aux pauvres au nom de la Justice.
Et la Justice, c'est le bon Dieu.
C'est donc au nom de Dieu que les créditistes travaillent, lorsqu'ils bâtissent le Crédit Social.
Les créditistes ont donc le droit d'attendre leur récompense, qui peut ne venir qu'au ciel, mais qui a bien des chances aussi de commencer sur la terre.
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Quelques-uns, que nous souhaitons bien intentionnés, peuvent se scandaliser de nous entendre parler ainsi, et nous accuser de mêler le spirituel au temporel ; mais, que voulez-vous, ils ne nous feront jamais admettre que le corps est complètement séparé de son âme, qu'on peut être catholique à l'église et cesser de l'être en dehors de l'église, qu'on peut aimer les principes qu'enseigne Notre Saint Père le Pape et ne pas s'appliquer à les pratiquer.
Il arrive, heureusement, que les créditistes de la province de Québec sont des catholiques, et qu'ils font passer leur âme de catholiques dans leur Crédit Social, et qu'ils demandent à Dieu de bénir leur œuvre.
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Ainsi donc, chers créditistes, lorsque vous vous demanderez quand nous réussirons, vous pouvez maintenir le point d'interrogation. Mais, lorsque vous vous demanderez si nous réussirons un jour, vous pouvez répondre "oui", considérant le travail que vous faites et l'esprit de droiture avec lequel vous le faites.
Gilberte CÔTÉ