"Un droit plus profond encore réclame que tous, en tant que cohéritiers du bien commun, aient gratuitement part aux biens élémentaires, matériels et spirituels, de la civilisation, dans la mesure où la communauté et ses groupes organiques peuvent en donner pour rien l'usage aux personnes humaines qui la constituent, les aidant ainsi à s'affranchir des nécessités de la matière et à avancer dans la vie de la raison et de la vertu." (Jacques Maritain, dans Les droits de l'homme et la liberté naturelle.)
Une part gratuite aux biens élémentaires de la civilisation : n'est-ce pas ce que le Crédit Social revendique depuis longtemps par son dividende national ? Tous, cohéritiers du bien commun : n'est-ce pas ce que le Crédit Social proclame depuis un quart de siècle par sa doctrine de l'héritage culturel, qui fait certains docteurs titrés se boucher les oreilles et le banquier Beaudry-Leman hausser les épaules ?
Donner pour rien aux personnes humaines l'usage des biens élémentaires de la civilisation, afin d'aider ces personnes à s'affranchir des nécessités de la matière — est-ce que les créditistes n'ont pas crié cela dans toutes les salles et sur toutes les places publiques, au grand scandale de puritains qui veulent tenir l'homme attelé comme une bête du matin au soir, pour gagner le pain matériel de son corps ?
Le dividende national, le minimum vital assuré à chaque homme, femme et enfant de notre pays : nous n'aurons de repos qu'on n'en soit venu là. Hurle qui voudra.