En une seule semaine, le contrôleur Fred Hamilton, de Toronto, a reçu 30 plaintes de familles froissées de recevoir des lettres réclamant leurs fils sous les armes, alors qu'ils étaient déjà enrôlés volontaires depuis plusieurs mois, plusieurs rendus en Angleterre, quelques-uns même tués au front. Évidemment, plusieurs familles ne se donnent pas la peine de porter plainte, mais jettent simplement la formule au panier.
Combien de tonnes de papier ont servi aux formules couvertes de noms, d'adresses, de réponses à des questionnaires, depuis l'enregistrement national jusqu'aux dernières enquêtes de rationnement ?
Des dizaines de mille fonctionnaires ont beau nager dans ces paperasses du matin au soir, ils en viennent mal à bout, ils s'y noient. Cela n'empêchera pas le gouvernement de nous donner quelques autres douzaines de formules à remplir et de nommer quelques autres milliers de fonctionnaires pour essayer de les classer. Si c'est pour occuper du monde, c'est bien réussi.