En décembre 2013, l'Organisation Mondiale de la Santé, un organisme des Nations Unies, a ordonné à tous les ministères de l'Éducation du monde (dont celui du Québec) de procéder dès l'automne 2014 à l'implantation de l'idéologie «gender» dans toutes les écoles, qui prétend que malgré nos spécificités physiques, on peut choisir d'être homme ou femme en tout temps, et changer de «genre» à tout moment.
Cette «théorie du genre» (en anglais, gender) a été énoncée pour la première fois par le psychologue américain John Money, qui prétend que l'identité sexuelle est une construction sociale, et que malgré les différences biologiques entre l'homme et la femme, il n'existe pas de nature féminine ou masculine, pas de tempérament masculin ou féminin, et que si les hommes et les femmes adoptent dans la vie des comportements différents, c’est seulement la conséquence de «stéréotypes» ou «préjugés» inculqués par la famille, la culture ou le milieu social, et que ces stéréotypes doivent être combattus dès le plus jeune âge, même dans les garderies (centres de la petite enfance).
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le syndicat représentant les employés du secteur de l'éducation au Québec, a publié en mai 2014 une liste de livres suggérés aux centres de la petite enfance, le préscolaire et le primaire au Québec, faisant la promotion de cette théorie du genre, avec des titres tels que «Papa porte une robe», «La fille qui voulait être un garçon», «La princesse qui n’aimait pas les princes», «J’ai deux papas qui s’aiment», «Jean à deux mamans», etc.
Cette idéologie du gender, qui n'a aucune base scientifique, induit le jeune dans une grande confusion qui tôt ou tard mène à la dépression, à la révolte, et dans quelques cas au suicide. Cette idéologie est aussi promue par les courants féministes radicaux (avec des auteurs tels que Judith Butler ou Teresa de Mauretis) qui prétendent que toute différence faite entre l'homme et la femme fait le jeu du patriarcat, de la domination de la femme par l'homme, et que l’égalité des sexes exige que l’on fasse disparaître tout ce qui les distingue. En d'autres mots, il faut élever les garçons exactement comme on élève les filles, et vice versa.
En 1995, la conférence sur les femmes organisée par l’ONU à Pékin donne à la théorie du gender une sorte de consécration mondiale. A partir de cette date, le terme de «gender» (genre) remplace systématiquement le mot «sexe» dans les documents de travail des organisations internationales. En Australie, par exemple, on vient tout juste d'ajouter une troisième catégorie sur les passeports, en plus d'homme et femme: la catégorie «autre».
Dans une dépêche du 17 juin 2014, le site anglophone lifesitenews.com rapportait que le Pape François, en réponse à une question de Mgr Andreas Laun, évêque auxiliaire de Salzbourg en Autriche, lors de la visite ad limina des évêques autrichiens au Vatican le 30 janvier dernier, que «l'idéologie du gender est démoniaque».
La sociologue catholique allemande Gabriele Kuby, amie de longue date du pape Benoît XVI, a écrit un livre sur le sujet, et déclare: «L'idéologie du genre est la plus profonde révolte qui soit contre Dieu. L'homme n'accepte pas qu'il soit créé comme homme ou femme – Non, dit-il, je décide! C'est ma liberté! – contre l'expérience, contre la nature, contre la raison, contre la science.»
Dans son discours du 21 décembre 2012 à la Curie romaine, le pape Benoît XVI a fustigé ainsi cette théorie du gender:
Benoît XVI |
«Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, dans un traité soigneusement documenté et profondément touchant, a montré que l’atteinte à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père, d’une mère et d’un enfant – une atteinte à laquelle nous nous trouvons exposés aujourd’hui – parvient à une dimension encore plus profonde. Si jusqu’ici nous avons vu comme cause de la crise de la famille un malentendu sur l’essence de la liberté humaine (note de Vers Demain: le Pape fait ici allusion au soi-disant «droit de tous» au mariage, y compris entre deux personnes de même sexe), il devient clair maintenant qu’ici est en jeu la vision de l’être même, de ce que signifie en réalité le fait d’être une personne humaine. Il cite l’affirmation devenue célèbre, de Simone de Beauvoir: “On ne naît pas femme, on le devient”.
«Dans ces paroles se trouve le fondement de ce qui aujourd’hui, sous le mot “gender”, est présenté comme une nouvelle philosophie de la sexualité. Le sexe, selon cette philosophie, n’est plus un donné d’origine de la nature, un donné que l’être humain doit accepter et remplir personnellement de sens, mais c’est un rôle social dont on décide de manière autonome, alors que jusqu’ici c’était à la société d’en décider. La profonde fausseté de cette théorie et de la révolution anthropologique qui y est sous-jacente, est évidente. L’être humain conteste d’avoir une nature préparée à l’avance de sa corporéité, qui caractérise son être de personne. Il nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée.
«Selon le récit biblique de la création, il appartient à l’essence de la créature humaine d’avoir été créée par Dieu comme homme et comme femme. Cette dualité est essentielle pour le fait d’être une personne humaine, telle que Dieu l’a donnée. Justement, cette dualité comme donnée de départ est contestée. Ce qui se lit dans le récit de la création n’est plus valable: “Homme et femme il les créa” (Gn 1, 27). Non, maintenant ce qui vaut c’est que ce n’est pas lui (Dieu) qui les a créés homme et femme, mais c’est la société qui l’a déterminé jusqu’ici et maintenant c’est nous-mêmes qui décidons de cela.
«Homme et femme n’existent plus comme réalité de la création, comme nature de l’être humain. Celui-ci conteste sa propre nature. Il est désormais seulement esprit et volonté. La manipulation de la nature, qu’aujourd’hui nous déplorons pour ce qui concerne l’environnement, devient ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. L’être humain désormais existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome, choisit pour soi quelque chose comme sa nature. L’homme et la femme sont contestés dans leur exigence qui provient de la création, étant des formes complémentaires de la personne humaine. Cependant, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création.
«Mais en ce cas aussi l’enfant a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et la dignité particulière qui lui est propre. Bernheim montre comment, de sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se procurer. Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même – comme créature de Dieu, comme image de Dieu – est dégradé dans l’essence de son être. Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu. Et il devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. Celui qui défend Dieu, défend l’être humain!»
Père Daniel Ange |
Voici des extraits d'un texte du Père Daniel Ange, célèbre prédicateur français et fondateur de Jeunesse-lumière, écrit le 29 septembre 2011, «fête de saint Michel, Prince des armées célestes», parlant de sa mise en garde faite aux jeunes réunis à Madrid pour les Journées mondiales de la jeunesse, contre la théorie du gender, et où il démontre avec humour mais aussi détermination tout le ridicule de cette fausse théorie:
«Place d'Espana. QG d'Anuncio. Reliques de Thérèse. 22h. 5000 jeunes massés. Je leur lance tout de go: “Vous les filles, voulez-vous vraiment être ce que vous êtes: des femmes? Grandir dans votre grâce spécifique féminine?» – «Et vous, les garçons, voulez-vous vraiment être ce que vous êtes, des hommes et grandir dans votre grâce spécifiquement masculine?» A chaque question, fusent des Oui stridents.
«Pourquoi, mais pourquoi donc des questions aussi bêtes? Et dont la réponse est aussi évidente? Oui, me voilà réduit à prêcher qu'un garçon est un homme, qu'une fille est une femme! Et qu'ils ne sont pas interchangeables! Ni des clones. (Et aussi qu'un enfant a le droit de n'avoir qu'une mère et qu'un père! Et encore qu'un embryon humain ne deviendra jamais une grenouille). Oui, voilà où on en est rendus! Régression à l'obscurantisme! Car ça y est, ça débarque en Europe. Et par la grande porte! Tenez-vous bien. Accrochez-vos ceintures: l'homme et la femme, figurez-vous, ça n'existe plus!
«Malgré quelques minuscules différences anatomiques, cette distinction est purement arbitraire… accidentelle, mieux culturelle! Simple phénomène de société, construction sociale, produit de l'imagination lié à une culture phallique, paternaliste, mysogine... Paradoxe: on prône le gender soi-disant pour libérer la femme de la domination masculine, mais finalement la femme, en tant que femme, disparaît. On se bat donc pour… rien! On élimine ce qu'on prétend défendre! Non! Mais, ça va pas la tête? (...)
«Il faut déjà penser aux conséquences pratiques. Dans le pratico-concret, il faut supprimer la séparation des dortoirs dans les internats, des WC dans les lieux publics: intolérable discrimination! Atteinte à l'unisexe. Ou bien mettre cinq portes suivant les genders. Et s'ils se multiplient? Avant de pouvoir dire: «bonjour Monsieur, Madame ou Mademoiselle» à quelqu'un, je dois lui demander son gender? A ton prof: “Vous vous sentez quoi aujourd'hui?” – “Ah bon… femme! Alors, bonjour Madame!” (...)
«Et à qui l'enfant doit-il dire “maman” ou “papa”? Puisqu'il n'y a plus de différence, il faut inventer un mot bivalent: Ma-pa? Pa-man? N'importe quoi! Dans les écoles, il faut banir les mots de garçon et de fille… «Dans ma classe, j'ai 14 bisexuels, 8 homos, 3 hétéros et pour le moment, un seul trans.” Mais demain, ça peut changer, la nuit porte conseil, n'est-ce pas? (...)
«Les mots même de père/mère, enfant, frère, sœur, époux-se, fils/fille doivent être éliminés dans toutes les langues, le plus vite possible, sans parler du mot honni entre tous de famille. Cela puisque tous rattachés à ces deux mots détestables entre tous: homme-femme. Et donc aussi, ipso-facto, ceux d'amour, don de soi, communion, etc…
«Ça y est, le coup de bélier final pour déconstruire, donc détruire la famille est asséné sur le mur déjà fissuré de partout. Depuis 20 ans tout a déjà été fait pour la fragiliser, la miner, la saper. Ne restait plus que cela: décider que l'homme et la femme, l'attraction mutuelle n'est que… culturelle, “politiquement modifiable”.
«L'imposture: présenter cette thèse, cette opinion comme…. scientifique! Enseignée ex-cathedra non en philo, (comme une opinion à débattre), mais en cours de... science! Des sornettes à la… Sorbonne! Est-on encore dans un pays civilisé? (...)
«Derrière tout cela, je pose le diagnostic: la rébellion du virtuel contre le réel. Le refus absolu de ce qui EST, de ce qui existe. Que cela me plaise ou non.
«L'objectif, et donc l'objectivité n'existent plus. Ne restent que les aléas de ma subjectivité. Et derrière ce qui EST, Celui qui EST. L'Existant par excellence. On lui a déjà arraché la vie, dont Il est la seule source. Les deux moments qui n'appartiennent qu'à Lui seul: le commencement et la fin d'une existence. Et voilà qu'on lui retire violemment ce qui touche à l'amour, source de la vie. On lui brise son chef d'œuvre entre tous, le point précis dans tout le cosmos où la Trinité en tant que telle se manifeste, comme en un sacrement.
«N'est-ce pas la rébellion originelle contre le Créateur, en tant que Créateur. Le refus absolu d'être créature. Devenir le Créateur, le singer, pire, l'usurper. M'emparer de sa création, moi. La manipuler à ma guise à moi. En faire ce que je veux, ce qui me plaît moi, ce que je décide, moi. Répartir l'animal entre mâle et femelle, l'humanité entre Adam et Eve: quelle stupidité! Faire qu'un enfant soit conçu par un homme et une femme: bêtise! Vouloir qu'un enfant se construise, se structure grâce à cette double polarité: ridicule! Il faut refaire tout cela! Ce que je décrète, cela est fait. Je change les mots, et voilà la réalité changée. Ma seule intelligence suffit à faire du réel. Me voilà tout puissant! Bref! telle est la «virtualité» post-moderne.
«Cette première timide percée officielle dans nos écoles, nous stupéfie. Mais cela fait plus de 20 ans que les tenants de cette théorie ont commencé à conquérir le monde sous des dehors soft. En fait, il s'agit d'une véritable opération internationale, calculée, orchestrée, programmée et visant à conquérir la planète, comme tous les totalitarismes et se voulant définitive. Cela fait partie intégrante du nouvel ordre mondial.
«Mais comme cela peut heurter les mentalités arriérées, dans un premier temps, on y va cool, sans coup férir. D'où l'effet surprise chez nous... où ils comptaient passer à notre insu par simples insinuations. (...) Toi, gendersphile, je te pose la question toute bête: si l'homme et la femme n'avaient vraiment aucune identité, tu ne serais même pas là. Vous n'existeriez même pas ! (...)
«Au Congrès de l'ONU à Pékin en 1995, les délégués d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine s'étaient massivement prononcés contre les aberrations que certains lobbies occidentaux voulaient imposer à ces peuples, sous-entendu: à condition de subsides onusiens. Pourtant, par précaution, le gender était en sourdine. Avec ces peuples, nous creusons encore davantage le fossé Nord-Sud. Non plus seulement économique, mais maintenant idéologique. Nous comptons plus que jamais sur ces peuples dont le bon sens humain est encore vivace, avant d'être miné par nos idioties. (...)
«On affirme tout à coup comme une évidence scientifique ce qui n'a jamais même traversé l'esprit de l'homme depuis les origines! On jette aux orties les certitudes les plus flagrantes pour les hommes de toutes civilisations et de toutes les époques! (...)
«Cette idéologie se mue en véritable dictature. Ses promoteurs sont intolérants, intransigeants, péremptoires. Ils n'admettent aucune réplique, aucune opinion contraire. Bientôt, on sera mis en prison pour oser dire que tout de même un homme c'est pas tout à fait la même chose qu'une femme.»
– Père Daniel Ange