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Les femmes à l'avant-garde

Gilberte Côté-Mercier le mardi, 01 septembre 1942. Dans L'économique

Dans la guerre contre les Allemands, les femmes qui s'enrôlent constituent un corps auxilaire.

Dans la guerre contre les financiers, les femmes qui s'enrôlent frappent les premiers coups.

Notre guerre est une guerre économique, bien entendu   !

Nous luttons donc par nos achats.

Et ce sont les femmes qui achètent dans la famille. Voilà pourquoi ce sont les femmes qui se battent.

La femme associée porte dans sa bourse sa boussole et son fusil. La boussole, c'est le Bottin Créditiste ; le fusil, c'est le livret de transferts.

Avant de sortir pour acheter, la femme associée s'oriente. Où dirigera-t-elle ses pas   ?

C'est une femme de Rouyn. Elle ouvre donc son bottin à la page 29.

Pour aujourd'hui, il lui faut de l'épicerie, de la viande, et de la lingerie.

La femme associée organise son voyage suivant les rues qu'il lui faudra couvrir, car la femme associée est intelligente, elle ne fait rien au hasard, et si elle sait économiser l'argent, elle sait aussi économiser le temps, plus précieux que l'argent.

La femme associée rentre chez l'épicier, monsieur Alyre Morrissette.

— Bonjour, madame   !

— Bonjour, monsieur   !

— Je voudrais des pommes de terre "Nouvelle-France", dit madame.

— En voici, justement, madame, de belles grosses, qui arrivent à l'instant de Mont-Brun. C'est un colon associé qui les a récoltées. Le timbre Nouvelle-France n'est pas encore dessus, parce qu'il n'est pas encore imprimé, mais nous l'aurons d'ici quelque temps, le beau timbre bleu avec le drapeau créditiste et la marque Nouvelle-France   !

— Je vous assure, monsieur Morrissette, que je ne vous achèterai pas grand'chose, alors, qui ne portera pas le timbre bleu. Toutes ces boîtes de conserves-là que je vois sur votre étagère, il faudra qu'elles portent le timbre elles aussi.

— Pour cela, madame, ça va prendre un peu de temps. L'autre jour je voulais acheter un char entier de conserves. Et nos associés n'avaient rien de tel à m'offrir ici dans le Témiscamingue, pas même dans le sud.

— Ça va venir plus vite que vous ne croyez, monsieur Morissette   ; maintenant que le marché est ouvert, les produits vont venir. Et nos gens s'entendent bien depuis qu'ils comprennent le Crédit Social. Avant, c'était la lutte pour la vie. Aujourd'hui, c'est la collaboration pour la vie. Au revoir   ! monsieur Morrissette   ! Des produits "Nouvelle-France" le plus possible, n'oubliez pas   !

Et la femme associée continue ses achats. Si la femme du corps auxiliaire sauve le pays en portant l'uniforme, la femme associée sauve le pays en achetant à la bonne place les bons produits. Chacun sa vocation   !

Gilberte Côté-Mercier

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