Permettant aux catholiques d'avoir leurs propres écoles
La Conférence des évêques du Canada s'opposent à un amendement de l'article 93 de la Constitution canadienne. Voici un extrait de la déclaration des évêques, datée du 12 mars 1996:
Ottawa (CECC) - Le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a rendu publique aujourd'hui une déclaration dans laquelle elle demande au gouvernement canadien de ne pas donner suite à une proposition du gouvernement de Terre-Neuve visant à amender la Constitution en ce qui a trait aux écoles confessionnelles. Ce projet aurait pour effet d'abroger les droits constitutionnels actuels permettant aux catholiques et aux autres groupes confessionnels de Terre-Neuve de posséder et de gérer leurs propres écoles.
La Conférence des évêques catholiques du Canada a commenté cette proposition du gouvernement terre-neuvien dans le cadre d'une conférence de presse à laquelle participaient Mgr Francis J. Spence, président de la CECC et archevêque de Kingston, Mgr James H. MacDonald, archevêque de St.John's, Mgr Henri Goudreault, évêque de Labrador City-Schefferville, et de M. Gerald Fallon, directeur général du Catholic Education Council de Terre-Neuve.
Violation des droits de l'Église
Au dire de Mgr Spence, "la proposition terre-neuvienne affecterait le rôle de la religion et les droits et responsabilités des parents et de l'Église en matière d'enseignement. La Constitution du Canada vise d'ailleurs à protéger les droits et libertés des minorités contre de tels abus de pouvoir de la part d'une majorité".
Dans la déclaration, la CECC souligne que les parents ont non seulement le droit mais le devoir de choisir les systèmes qui leur semblent les meilleurs pour leurs enfants...
La CECC considère qu'il s'agit d'une question touchant à tous les droits de la personne du Canada. Une majorité au sein de n'importe quelle province canadienne, sous prétexte qu'il ne s'agit que de sa minorité propre, pourrait agir à l'exemple de Terre-Neuve et bloquer ainsi les droits d'une minorité, qui sont pourtant d'application générale à tout le pays. De telles mesures pourraient être adoptées dans le but de restreindre non seulement les droits liés à l'exercice de la religion ou à l'enseignement, mais également les droits des groupes linguistiques et ceux des autochtones.
Droits minoritaires
La CECC demande donc au gouvernement canadien de ne pas mettre de l'avant le projet du gouvernement de Terre-Neuve visant à abolir les droits minoritaires fondamentaux.
De plus, la Conférence des évêques catholiques du Canada demande aux députés de la Chambre des Communes et aux sénateurs canadiens de ne pas donner leur appui à une demande qui priverait les minorités de leurs droits en matière de religion et d'enseignement.
Troisièmement, la CECC demande à tous les ressortissants catholiques, ainsi qu'à tous les groupes et organismes concernés par les droits en matière d'enseignement et par les droits de la personne, de communiquer avec leur représentant au Parlement et avec les sénateurs résidant dans leur province, afin de leur exprimer leurs inquiétudes à ce sujet.
Paroles de Jean-Paul II à des évêques catholiques, le 29 février 1988, à Rome:
"L'école catholique a une importance exceptionnelle dans la mission de l'Eglise. C'est pourquoi les évêques diocésains ont particulièrement le droit et le devoir de surveiller et d'inspecter les écoles catholiques de leur territoire et de donner toutes les directives concernant la réglementation générale de ces écoles.
"Il est essentiel que les évêques prennent en main avec autorité la direction de cette phase de réorganisation, afin d'assurer l'éducation chrétienne au plus grand nombre possible de jeunes membres de l'Eglise et afin de garantir la justice et la sagesse dans la situation et la gestion des écoles et la nomination des professeurs.
"L'éducation religieuse est bien plus qu'un simple sujet dans le programme. Dans les écoles catholiques il est le coeur du programme central. On ne saurait admettre que l'éducation religieuse ne soit autre chose qu'un simple vernis superficiel. Car, comme nous le rappelle le Concile, le but des écoles catholiques est de: créer une atmosphère animée d'un esprit évangélique de liberté et de charité...”