À l'heure où de grands débats sur les écoles, contrôlés par les ennemis du christianisme, se déroulent à travers la province de Québec, afin de nous imposer un système scolaire officiellement athée, nous devons approfondir les principes fondamentaux de l'éducation transmis par le Magistère de l'Église pour nous aguerrir dans le combat contre ce plan maçonnique.
Aux XIXe et XXe siècles, l'Église a publié plusieurs ouvrages sur l'éducation de la jeunesse. Nous nous contenterons, dans cet article-ci, de souligner des déclarations de S.S. Pie XII au sujet de l'éducation.
Le 8 septembre 1946, à l'Association italienne de maîtres d'écoles catholiques, le Pape a proclamé les droits des parents et de l'Église en matière d'éducation :
L'Église, maîtresse des âmes
"Laissez croître l'enfant, a dit Pie XII, dans l'atmosphère pure de la famille chrétienne et donnez-lui une école qui, de concert avec la maison paternelle et avec l'Église, travaille à la saine formation de la jeunesse. Les parents ont un droit primaire d'ordre naturel à l'éducation de leurs enfants, droit... qui est inviolable et antérieur à celui de la société civile et de l'État... Mais un droit direct et suréminent dans le domaine de l'Éducation, avec tous les moyens nécessaires et utiles à cette fin, revient à l'Église, maîtresse et mère surnaturelle des âmes, à qui est confié le soin religieux des hommes et qui, en conséquence, est aussi responsable de la formation spirituelle et morale de l'enfant."
Au Québec, avant 1960, nous avions le plus beau système scolaire au monde. Les droits des familles et de l'Église étaient respectés. Les écoles dirigées par les institutions religieuses transmettaient une éducation et une instruction chrétiennes aux enfants. Le Conseil de l'Instruction publique, sous la direction des évêques, servait toutes les villes et les campagnes.
Chaque paroisse avait une école de village dirigée par des congrégations d'hommes ou de femmes et des écoles de rangs tenues par des laïcs consciencieux de leurs devoirs et attachés à leur foi catholique. De ces écoles surgissaient des pères et mères de familles fidèles à leurs devoirs conjugaux et prêts à tous les sacrifices pour fournir à l'Église et la patrie d'honnêtes citoyens.
En 1964, au Québec, la loi 60 jetait à terre le Conseil de l'Instruction publique pour le remplacer par le Ministère de l'Éducation. Les évêques ont été mis au rancart.
Comme le peuple de la Nouvelle-France n'était pas prêt à renier sa foi publiquement, les Commissions Scolaires et les écoles du Ministère de l'Éducation ont gardé leur statut de confessionnalité. Elles sont catholiques de nom mais athées de fait. Un simple cours de religion est donné au milieu d'un enseignement profane. Cela n'est pas suffisant pour qu'une école soit catholique.
"La véritable éducation chrétienne, dit Pie XII, exige plus ; elle doit être une œuvre continue, permanente, progressive ; elle doit pénétrer tout l'enseignement même profane et entrer jusqu'au fond de l'âme."
Avec l'application de la loi 107, votée en 1989, les Commissions Scolaires et les écoles du Québec deviendront officiellement athées. À moins que les catholiques avec la hiérarchie se lèvent en bloc pour réclamer l'annulation de cette loi impie, la franc-maçonnerie atteindra son but : l'apostasie officielle de l'État surtout en éducation.
Les laïcisants, voulant assouvir leur haine contre le christianisme et appliquer irrévocablement l'infâme loi 107, demandent l'abrogation de l'article 93 de la Constitution canadienne permettant aux catholiques d'avoir leurs propres écoles. Avec une Constitution athée, nous n'aurons plus le droit, à la grandeur du Canada, d'enseigner notre foi, d'en être enseignés, de pratiquer notre religion. Les droits constitutionnels, permettant la pratique religieuse et respectant la liberté de conscience, seront bannis. L'Église elle-même n'aura plus le droit d'évangéliser notre peuple. Nous vivrons dans une dictature communiste athée.
L'anarchie règne au Québec. Depuis trente-deux ans, l'autorité de l'Église et son influence salutaire sont bannies de l'éducation et de l'enseignement de la jeunesse. Il n'est pas étonnant que la province de Québec soit affligée d'un nombre croissant de divorces, d'avortements, de suicides et d'autres maux. Tous les peuples qui ont chassé le Christ des institutions et des lois ont dégradé.
La violation des droits et devoirs de la famille chrétienne est "une injustice, un crime de lèse-majesté". Elle attire des malédictions sur les nations. Dans son encyclique "Summi Pontificatus", publiée au début de son pontificat, le 20 octobre 1939, S.S. Pie XII écrit :
"La mission assignée par Dieu aux parents, dit Pie XII, de pourvoir au bien matériel et spirituel de leurs enfants et de leur procurer une formation harmonieuse, pénétrée de véritable esprit religieux, ne peut leur être arrachée sans une grave lésion du droit... Une formation qui oublierait, ou pis encore négligerait délibérément de diriger les yeux et le cœur de la jeunesse vers la patrie surnaturelle, serait une injustice contre la jeunesse, une injustice contre les inaliénables droits et devoirs de la famille chrétienne, une déviation à laquelle il faut incontinent porter remède dans l'intérêt même du peuple et de l'État... Le crime de lèse-majesté contre le Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs (Tim., VI, 15, Apo., 16) perpétré par une éducation indifférente ou hostile à l'esprit chrétien, le renversement du « Laissez venir à moi les petits enfants » (Marc, X, 14), porteraient des fruits amers."
Des générations sans foi ni loi sont "les fruits amers" des écoles sans Dieu.
Si l'État du Québec veut "assurer un heureux avenir pour la patrie", il doit rétablir dans leurs droits les familles et l'Église.
Une lettre adressée au nom de Sa Sainteté Pie XII par Mgr Dell'Acqua, au cardinal Joseph Siri, lettre datée du 25 septembre 1955, rappelle la nécessité d'une collaboration harmonieuse entre la famille, l'Église et l'Etat pour assurer une éducation authentique de l'enfance et de l'adolescence :
"Afin que l'école puisse pleinement répondre aux justes attentes de la société, il faut que la société, de son côté, remplisse ses devoirs à l'égard de l'école. Cela se réalisera quand la famille, l'Église et l'État, selon leurs compétences respectives, uniront en une parfaite harmonie leurs efforts dans l'œuvre de l'éducation de la jeunesse.
"L'État a donc le devoir de respecter en matière d'éducation les droits prioritaires de la famille et de l'Église et doit aussi protéger les entreprises de ces deux institutions en fait d'école. En se substituant illégitimement à elles ou, pis encore, en instaurant le monopole de l'éducation, l'Etat, outre la violation des droits des individus, de la famille et de l'Église, finirait par abaisser le niveau culturel de l'école elle-même."
L'État doit jouer un rôle supplétif, subsidiaire. Il ne doit en aucune manière remplacer les parents. Enlever les obstacles financiers pour permettre la réalisation pratique des droits légitimes de tous les citoyens est le rôle premier de l'État.
"Le bien commun, dit Pie XII, exige que l'État protège et respecte le droit à l'éducation appartenant à la famille et à l'Église".
L'État qui prend la place des parents dans l'administration des écoles est un État usurpateur, tyrannique, spoliateur. Les parents sont les propriétaires naturels des écoles. L'Etat du Québec a volé les écoles aux parents.
Réclamons l'abolition sans délai du Ministère de l'Éducation et de la loi 107, et le rétablissement du Conseil de l'Instruction publique avec des écoles catholiques comme autrefois. Que les écoles deviennent la propriété des parents ! Que le gouvernement fédéral ordonne à la Banque du Canada de créer l'argent nécessaire, sans dettes, sans intérêts, sans taxes, pour donner à chaque Canadien un dividende de $800 par mois ! Les parents pourront ainsi pourvoir eux-mêmes aux frais de scolarité. Ils ne seront plus à la merci de l'Etat.
Si nous voulons, en tant que fils de la Nouvelle-France, garder notre culture catholique, nous devons protéger les enfants contre les démons de la laïcité en réclamant des écoles catholiques comme autrefois.
"Autour de l'enfant, dit Pie XII, gravitent toutes les questions vitales, toutes les valeurs essentielles : le mariage et la famille, l'épouse et la mère, l'éducation et la moralité publique..."