Il ne sera plus permis d'enseigner la Foi catholique dans les écoles du Québec
Dans « Famille Québec », 7400, Boul. St-Laurent, suite 406, Montréal M2R 2Y1, journal de l'Association des parents catholiques du Québec, édition Hiver 2006-2007, nous puisons de larges extraits du fameux article préparé par Mme Jean Morse Chevrier, présidente de l'Association, des commentaires recueillis par l'APCQ. suite au questionnaire émis par le Comité des affaires religieuses sur la version préliminaire du programme d'éthique et culture religieuse :
par Association des parents catholiques
Jean-Marc Fournier, ministre de l'Education, sports et loisir, a mandaté le Comité sur les affaires religieuses d'obtenir l'avis de divers groupes religieux sur la version préliminaire du programme d'Ethique et culture religieuse à l'automne 2006. Ce programme obligatoire doit être implanté dans toutes les classes du Québec dès septembre 2008.
Voici un résumé des positions énoncées par la très grande majorité des parents consultés par l'Association des parents catholiques du Québec sur la version préliminaire du programme Ethique et culture religieuse.
L'ensemble des parents s'opposent au caractère obligatoire du programme et à la perte d'options pour les parents et les élèves. Le programme d'Ethique et culture religieuse ne res pecte pas la liberté de conscience de religion des parents et des élèves, selon eux. Les parents ne pourront pas exprimer leur préférence pour leur enfant par la voie de l'option entre ce programme et le programme d'enseignement religieux et moral catholique. Or le parent a le droit et le devoir de s'assurer que les croyances et les valeurs que l'enfant reçoit sont compatibles avec celles de sa famille et de sa foi. Si le ministre a le mandat d'instruire, les parents ont le devoir d'éduquer. Ce programme interfère avec le rôle du parent comme premier éducateur de ses enfants.
Plusieurs parents ont suggéré que des accommodements soient mis en place pour respecter les droits démocratiques des parents et des élèves face à l'aspect obligatoire de ce programme...
... L'élève du primaire et du début du secondaire n'a ni la maturité ni le bagage d'expérience nécessaires pour faire un choix éclairé sur les questions complexes et religieuses qui soulèvent les préoccupations d'ordre existentiel. Imposer ce programme aux élèves du primaire et du début du secondaire contribuerait à leur enlever tous repères et leur sens d'appartenance religieuse, à un moment où ils sont les plus vulnérables.
Les parents trouvent inacceptable que le « catholicisme » ne soit pas présenté en tant que religion dans le programme. Le volet de culture religieuse réfère uniquement au christianisme. Ils rappellent que 80% des parents au primaire et 60% au secondaire optent pour l'enseignement moral et religieux catholique présentement. La grande majorité de la population du Québec se déclare de religion catholique. Ils demandent que la religion catholique soit bien identifiée dans tout programme de culture religieuse.
Des concepts chrétiens et catholiques importants sont omis, selon les parents. La notion chrétienne même de Dieu est absente, soit la Trinité : Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit. Le programme ne fait pas mention non plus de la Rédemption. La notion de « sacrement » est absente ainsi que celle de « la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie ». On ne réfère ni à l'Eglise en tant qu'institution ni à ses nombreux écrits.
Selon les parents, plusieurs aspects importants de la vie de Jésus sont passés sous silence, en particulier ceux qui témoignent de sa divinité : les miracles, les guérisons, la Transfiguration, les apparitions après la Résurrection, l'institution des sacrements et de l'Eglise. Ses enseignements sur Dieu le Père, sur l'Esprit Saint, sur la vie après la mort, sur le pardon des péchés, sur la vie d'un chrétien, sur sa propre personne sont absents. Les « récits marquants » inclus sont traités comme des "mythes ».
Le sens spirituel du religieux est absent, disent les parents. Le programme mentionne « Dieu » de façon très passagère et ne fait pas le lien entre la personne humaine et Dieu, selon eux. Il inclut des signes extérieurs du christianisme mais non la pensée et les enseignements chrétiens. Le programme traite de « phénomène religieux » mais en oublie la spiritualité qui est l'âme de la culture religieuse.
Le programme proposé traite du « phénomène religieux. Ce qui réduit le sens de la < ;culture religieuse », selon les parents. Alors que le Larousse définit ainsi la culture : « ensemble des structures sociales et des manifestations artistiques religieuses, intellectuelles qui définissent un groupe, une société par rapport à une autre », le programme s'en tient à des manifestations extérieures, omettant l'influence de la religion sur les structures sociales sauf de façon très superficielle et évacuant la dimension intellectuelle de la culture religieuse.
... Le concept monothéisme (un seul Dieu) est absent...
Le christianisme est noyé dans l'ensemble des autres religions et croyances, selon les parents. Même si le ministère a annoncé dans les orientations fondamentales du programme que le catholicisme et le protestantisme auraient une place privilégiée, la multitude de contenus venant d'autres religions, spiritualités ou visions du monde submergent l'enseignement chrétien. Cela entraînera un déracinement et une perte d'identité québécoise, chrétienne et catholique, selon eux.
Toutes les religions sont présentées de pairs. Le programme ne prévoit pas d'abord un fondement chrétien et catholique aux jeunes chrétiens.
... Cette façon de procédé sèmera la confusion chez les enfants. Les croyances essentielles et centrales du christianisme ne sont pas mises en évidence. Il y a beaucoup d'éléments disparates qui sont présentés en dehors de leur signification religieuse. Par exemple, le programme présente Noël, dans une liste de fétes, sans en donner le contexte et côte à côte avec d'autres fêtes, telles que Sukkoth, Hanukkah, Pourim, Id el Fitr, Wesak, Divali, la naissance de guru Nanak, venant d'un éventail de religions et spiritualités.
Une présentation en fonction des éléments essentiels et structuraux et non en fonction de thèmes aléatoires permettraient une meilleure compréhension de la culture catholique ou de toute autre culture religieuse, pensent les parents....
Ce n'est pas à l'Etat de décider de la culture religieuse de la prochaine génération, selon les parents. Ça revient aux chefs religieux de décider à enseigner dans chaque religion.
La formation des enseignants préoccupe les parents. Il est irréaliste de s'attendre à ce qu'un enseignant puisse donner ce cours de façon satisfaisante. Comment une seule personne peut-elle donner tout cet ensemble de cultures religieuses, vu le caractère exclusif et personnel de la croyance religieuse (et de la non-croyance), se demandent-ils ? Il semble y avoir beaucoup de place pour la subjectivité, selon les parents.
Comment respecter le projet éducatif catholique de plusieurs institutions secondaires privées, se demandent les parents ? Vont-elles donner un cours d'enseignement religieux catholique en plus d'un cours d'éthique et culture religieuse ?...
Dans le volet « Ethique », il n'y a pas de référence aux repères religieux ni à la loi naturelle, disent les parents. Ce volet donne l'impression que toute position est bonne, en autant qu'elle va dans le sens des lois québécoises. II ne semble pas y avoir de distinction entre lois morales et sociales. On n'y enseigne pas les principes à partir desquels le jeune peut déterminer le bien et le mal dans une situation donnée. Le jeune est laissé à lui-même pour se positionner face à des questions morales.
Nous considérons que les droits des parents sont complètement bafoués avec le futur cours obligatoire d'éthique et culture religieuse.
Association des parents catholiques du Québec
"Le devoir d'éduquer les enfants incombe de manière toute spéciale à l'Eglise. Celle-ci a, en effet, reçu du Christ la mission d'annoncer le salut à tous les hommes et de leur fournir les moyens surnaturels pour y parvenir. C'est pourquoi l'Eglise prend place à côté des parents pour faire pénétrer dans l'âme des enfants le germe de la vie nouvelle, don suprême de Dieu apporté par le Christ et pour en nourrir peu à peu par la suite le développement jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à constituer l'homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ." (Eph. 4, 13)."
Jean-Paul II, au congrès des éducateurs de l'Action Catholique des enfants, le 7 décembre
1987
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