Les images des deux avions de ligne s'écrasant sur les tours jumelles du World Trade Center, à New York, le 11 septembre 2001, tuant plus de 5 000 personnes, resteront à jamais gravées dans les esprits du monde entier, et surtout du peuple américain, qui fut ce jour-là la cible de l'attentat terroriste le plus meurtrier de l'histoire. Une heure après l'impact des deux avions, les deux gratte-ciel, orgueil de New York et symbole de la puissance financière américaine, s'effondrent comme des châteaux de cartes. Quelques minutes plus tard, un autre avion, également détourné, frappe le Pentagone à Washington, centre de la défense américaine, et un quatrième avion, qui était destiné à frapper la Maison Blanche ou le Capitole, s'écrase avant d'avoir atteint sa cible, apparemment après que des passagers eurent tenté de maîtriser les pirates de l'air.
Cette attaque terroriste dépasse en horreur tout ce que n'importe quel scénario de film catastrophe d'Hollywood aurait pu imaginer. Le pays le plus puissant de la planète est paralysé pendant trois jours : les 451 aéroports du pays sont fermés et les avions cloués au sol, et la bourse est fermée durant une semaine. Le but de ceux qui ont commis ces actes barbares est évident : créer le chaos aux États-Unis et détruire ses infrastructures, pour l'affaiblir en tant que super-puissance.
Le Président Bush s'est hâté de dire que ces attaques constituaient un acte de guerre contre les États-Unis, et que l'Amérique répliquerait rapidement et avec force. Mais répliquer contre qui ? Contrairement à toute autre guerre, aucun pays n'a revendiqué la responsabilité de cette attaque. Alors, il fallait rapidement trouver un coupable, ce qui fut fait dans les minutes qui ont suivi l'attentat.
L'administration américaine et les médias ont vite fait de pointer du doigt le terroriste multimillionnaire Oussama ben Laden, qui se cache en Afghanistan, protégé par le régime taliban au pouvoir. Dans son discours devant le Congrès américain le 20 septembre dernier, le Président Bush déclarait :
« Les Américains se demandent : "Qui a attaqué notre pays ?" Les preuves que nous avons réunies pointent toutes du doigt une organisation liée au terrorisme, connue sous le nom d'Al-Kaïda. Certains de ses membres sont des meurtriers impliqués dans les attentats contre nos ambassades en Tanzanie et au Yémen et responsables de l'attaque contre le USS Cole. (C'est) un mouvement marginal qui a perverti les enseignements religieux de l'islam. Cette organisation, et son leader, Oussama ben Laden, sont liés à de nombreux groupes armés dans plusieurs pays du monde, y compris le mouvement islamique égyptien du Djihad et le Mouvement islamique d'Ouzbékistan. Il y a des milliers de ces terroristes dans plus de soixante pays. Ils sont recrutés dans leurs propres pays et emmenés dans des camps dans des régions comme l'Afghanistan, où on leur apprend les techniques du terrorisme. Ils sont renvoyés chez eux ou envoyés dans d'autres pays, où ils se cachent pour accomplir des complots diaboliques et destructeurs. »
Même si ben Laden et son réseau terroriste sont les vrais coupables, une question demeure : une telle attaque (détourner quatre avions en même temps) a nécessité des mois, sinon des années de préparation, et l'aide de centaines de personnes. Comment se fait-il que les États-Unis, avec toutes leurs agences de sécurité (FBI, CIA, etc.), financées à coup de milliards de dollars, et équipées avec les tous derniers gadgets électroniques, n'ont pas pu détecter et arrêter à l'avance ces terroristes ? Ne sont-ils pas payés pour cela ? Ou bien tous ces employés à la sécurité nationale sont incompétents (et devraient être congédiés), ou bien ils étaient au courant de cette attaque, et n'ont rien fait pour l'arrêter. Les deux possibilités sont plutôt inquiétantes pour la sécurité des Américains...
« "Air Force One" (l'avion qui transporte le président des États-Unis) est la prochaine cible », pouvait-on lire sur le message reçu par le service secret américain à 9 heures du matin ce 11 septembre, après la collision des deux avions sur les tours jumelles. Le message des terroristes menaçant l'avion présidentiel avait été transmis selon les codes secrets utilisés par la Maison Blanche ce jourlà. Ce code permettait aussi aux terroristes de connaître en tout temps la position d'Air Force One. Comment les terroristes avaient-ils obtenu ce code ?
Le Président Bush a déclaré que cette attentat terroriste marquait le début d'un nouveau type de guerre, « la première guerre du 21e siècle », une guerre pour mettre fin au terrorisme mondial, une guerre qui pourrait durer au moins dix ans. Dans son discours au Congrès américain, il a expliqué : « L'ennemi des Américains n'est pas l'Islam, qui véhicule
des valeurs pacifiques, mais ceux qui commettent des actes diaboliques au nom d'Allah, blasphémant ainsi le nom d'Allah. Les terroristes sont des traîtres à leur propre foi, ils essayent de détourner l'Islam lui-même pour servir leur propre fin. Les ennemis de l'Amérique ne sont pas nos nombreux amis musulmans. Il ne s'agit pas de nos nombreux amis arabes. Nos ennemis, ce sont les réseaux extrémistes de terroristes et tous les gouvernements qui les soutiennent... Chaque pays dans chaque région doit prendre une décision : vous êtes avec nous, ou vous êtes avec les terroristes. » Ainsi, si les leaders talibans d'Afghanistan refusent de livrer ben Laden et ses complices aux États-Unis, les États-Unis (et leurs alliés) envahiront l'Afghanistan pour chasser les Talibans.
C'est là que la situation devient dangereuse, et peut dégénérer en une guerre mondiale. S'ils envahissent l'Afghanistan ou le bombardent, les Américains risquent de tuer des milliers de civils innocents - exactement comme les terroristes l'ont fait en attaquant le World Trade Center, et ils risquent aussi de mettre en colère les terroristes qui voudront répliquer par des attaques encore plus meurtrières contre les États-Unis ou toute autre nation alliée. Pire encore, ben Laden veut faire croire à tous les Musulmans que les Américains veulent détruire l'Islam, et que les Musulmans doivent s'unir dans une « guerre sainte » contre les nations chrétiennes occidentales, menées par le « croisé » Bush.
Même si ben Laden était capturé ou tué, cela n'arrêtera pas le terrorisme. À lui seul, ben Laden'est lié à 70. organisations terroristes dans une trentaine de pays. À leur tour, ces groupes sont en contact avec plus de 900 organisations musulmanes, situées dans tous les continents, et comptent des milliers de militants, dont certains sont des Occidentaux, qui ne portent pas de noms arabes, et qui ne croient même pas en l'Islam. Des centaines de terroristes près à mourir pour « la cause », cachés aux États-Unis, attendent de recevoir des ordres pour passer à l'action. Cette fois-ci, ils pourront se servir d'armes encore plus meurtrières, comme les virus, les produits chimiques, ou même des bombes nucléaires de la taille d'un porte-documents.
Le président du sous-comité de la sécurité nationale du Congrès américain, Christopher Shays, a déclaré que les États-Unis étaient vulnérables à des attaques nucléaires de la part de terroristes qui peuvent avoir accès à près de 60 bombes nucléaires tactiques de la grosseur d'un porte-documents, qui ont disparu de l'ancienne URSS depuis la chute du régime communiste. Si ces terroristes sont prêts à tuer 5 000 personnes, ils peuvent tout aussi bien en tuer des centaines de milliers...
Alors il existe un danger réel d'une esca lade de la violence, et plusieurs hommes d'État et chefs religieux ont mis en garde le Président Bush. Par exemple, le ministre allemand des Affaires Étrangères, Joschka Fischer, déclarait : « Le pire serait que l'Occident s'attaque de front au monde musulman. C'est le but de ces criminels de provoquer une guerre entre civilisations. Nous ne devons pas acculer l'Islam à la terreur car cela ne peut qu'empirer les choses. » La violence engendre la violence. Les guerres ne règlent rien, elles ne font que créer plus de rancœur, de violence, et de soif de vengeance.
Si ben Laden n'a pas de difficulté à recruter des jeunes gens pour accomplir ces actes terroristes, même au prix de leur vie, c'est parce que ces personnes croient, à tort ou à raison, que leur peuple est victime d'injustices de la part des Américains. Plusieurs d'entre eux accusent les États-Unis de toujours prendre la part d'Israël contre les Palestiniens, qui furent chassés de Palestine lors de la création de l'État d'Israël en 1948 ; de plus, plusieurs sont jaloux de la prospérité américaine. Ils croient que la seule solution qui leur reste pour être entendus du reste du monde, est d'avoir recours à la violence.
Même si c'est vrai qu'aucune injustice, si grande soit-elle, ne peut justifier de tels actes barbares, il est important de ne pas fermer les yeux sur les différentes sources d'injustices dans le monde, qui suscitent de tels actes de violence, car ces actes n'arrivent plus seulement dans les pays étrangers, mais dans nos propres pays occidentaux, dans « notre propre cour », si on peut dire.
On peut lire dans l'article 2317 du « Catéchisme de l'Église catholique » : « Les injustices, les inégalités excessives d'ordre économique ou social, l'envie, la méfiance et l'orgueil qui sévissent entre les hommes et les nations, menacent sans cesse la paix et causent les guerres. Tout ce qui est fait pour vaincre ces désordres contribue à édifier la paix et à éviter la guerre. »
Il ne peut y avoir de paix sans justice. Travailler à l'établissement d'un meilleur. système économique qui garantirait le pain quotidien à tous, comme le font les apôtres du journal Vers Demain, est donc travailler efficacement pour la paix. L'Église enseigne aussi que quoiqu'une nation, si elle est attaquée, ait le droit de légitime défense, il faut que « l'emploi des armes n'entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. »
Le 12 septembre, le Pape Jean-Paul II, visiblement bouleversé par cette tragédie, consacrait son audience hebdomadaire du mercredi sur la place Saint-Pierre à Rome à l'attaque terroriste qui avait frappé la veille les États-Unis :
« Je ne peux pas commencer cette audience sans exprimer ma profonde douleur pour les attaques terroristes qui, au cours de la journée d'hier, ont ensanglanté l'Amérique, faisant des milliers de victimes et de très nombreux blessés. On ne peut être que profondément bouleversé face à des événements d'une horreur aussi inqualifiable. Je m'unis à ceux qui, au cours de ces heures, ont exprimé leur condamnation et leur indignation, en réaffirmant avec vigueur, que les voies de la violence ne conduisent jamais à de véritables solutions pour résoudre les problèmes de l'humanité. La journée d'hier a été un jour sombre dans l'histoire de l'humanité, un affront terrible à la dignité de l'homme.
« À l'annonce de cette nouvelle, j'ai suivi avec une intense participation la suite des événements, en élevant vers le Seigneur ma prière pleine de douleur. Comment des événements d'une cruauté aussi sauvage peuvent-ils avoir lieu ? Le cœur de l'homme est un abîme dont émergent parfois des des-, seins d'une férocité inouïe, capables de bouleverser en un instant la vie sereine et active d'un peuple. Mais la foi vient à notre secours dans ces moments où tout commentaire nous paraît superflu. La parole du Christ est la seule qui puisse apporter une réponse aux interrogations qui tourmentent notre âme.
« Même si les forces des ténèbres semblent prévaloir, le croyant sait que le mal et la mort n'ont pas le dernier mot. C'est sur cela que repose l'espérance chrétienne... Implorons le Seigneur afin que ne prévale pas la spirale de la haine et de la violence. Que la Vierge sainte, Mère de miséricorde, suscite dans le cœur de tous des pensées de sagesse et des intentions de paix »...
À la fin de l'audience, le Pape a lu cette prière : « Pour les responsables des nations, afin qu'ils ne se laissent pas dominer par la haine et par l'esprit de vengeance, qu'ils fassent tout leur possible pour éviter que les armes destructrices sèment à nouveau la mort et la haine et qu'ils s'efforcent d'illuminer les pages sombres de l'histoire humaine par des œuvres de paix ».
En plusieurs occasions par la suite, le Saint-Père a répété cet appel à la paix. Le 22 septembre, lors de son arrivée dans l'ancienne république soviétique du Kazakhstan, où plus de la moitié de la population est musulmane, Jean-Paul Il déclarait : « Les différends doivent être réglés non par le recours aux armes mais par des moyens pacifiques, des négociations et le dialogue ».
Le lendemain, à la fin de sa première messe célébrée dans ce pays, devant une foule de 50 000 personnes (dont les trois-quarts étaient Musulmans), le Pape a dit : « De cette ville du Kazakhstan, un pays qui est un exemple d'harmonie entre des hommes et des femmes d'origines et de croyances diverses, je désire lancer un appel sincère à chacun, chrétiens et fidèles d'autres religions, afin que nous œuvrions ensemble pour édifier un monde sans violence, un monde qui aime la vie, qui croît dans la justice et la solidarité. Nous ne devons pas laisser ce qui est arrivé accroître les divisions. La religion ne doit jamais être un motif pour justifier un conflit...« De ce lieu, j'invite les chrétiens et les musulmans à élever une intense prière vers l'Unique Dieu tout-puissant, qui nous a tous créés, afin que le bien fondamental de la paix puisse prévaloir dans le monde. Puissent les personnes, partout dans le monde, être renforcées par la sagesse divine, œuvrer en vue d'une civilisation de l'amour, dans laquelle il n'y a pas de place pour la haine, la discrimination ou la violence. De tout mon cœur, je prie Dieu de conserver le monde en paix. Amen ».
Le 30 septembre, de retour à Rome, a la fin de la récitation de l'Angélus, Jean-Paul Il a dit : « Octobre est le mois au cours duquel on vénère la Très Sainte Vierge Marie, Reine du Saint-Rosaire. Dans le contexte international actuel, j'invite chacun - les personnes, les familles, les communautés - à réciter le Rosaire, si possible chaque jour, pour la paix, afin de préserver le monde du fléau inique du terrorisme ». Le message du Saint-Père ne peut donc être plus clair : les guerres et la violence n'apporteront jamais rien de bien.
Alain Pilote
Message de Notre-Dame à Medjugorje, le * 25 septembre 2001 : « Chers enfants, aujourd'hui encore je vous appelle à la prière, particulièrement aujourd'hui où Satan veut la guerre et la haine. Je vous appelle à nouveau, petits enfants, priez et jeûnez afin que Dieu vous donne la paix ! Témoignez de la paix à chaque cœur et soyez porteurs de paix dans ce monde sans paix. Je suis avec vous et j'intercède devant Dieu pour chacun de vous. Et vous, n'ayez pas peur, car celui qui prie n'a pas peur du mal et n'a pas de haine dans son cœur. Merci d'avoir répondu à mon appel. »