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Le plan Burns

le samedi, 01 mai 1943. Dans La politique

Encore un plan ? Mais oui, il n'est plus question que de plans pour le monde anglo-saxon, afin qu'il soit bien à la remorque des pays à plans : la Russie et l'Allemagne.

Le plan Burns — c'est pour les États-Unis. C'est le plan préconisé dans le rapport de la NRPB, dont on entendra bien parler de temps en temps.

C'est le plan de la dette manipulée — la finance publique déficitaire, dont le R. P. Bouvier a traité dans Relations du mois de mars. C'est le plan en­visagé par le professeur Hansen de Harvard, et rédigé par le personnel ayant à sa tête le Dr. Burns, né en Angleterre et formé à l'École Économique de Londres.

Nous empruntons les remarques qui suivent à la lettre hebdomadaire (No. 131) de Gorham Munson, de New-York.

Le rapport de la NRPB admet que la production fournit bien les produits, mais qu'elle ne finance pas les achats :

"La crainte de marchés inadéquats pour les produits et les services a forcé divers groupes de producteurs industriels et agricoles à res­treindre leur production. Il faut que cette crainte soit éliminée."

Exactement ce que le Crédit Social explique de­puis des années : on peut produire, on ne peut ache­ter — problème d'argent qui affecte tout le monde.

Le correctif indiqué par le gros bon sens, c'est évidemment de mettre de l'argent dans les poches des consommateurs.

Le rapport de la NRPB reconnaît ce besoin d'in­jection de pouvoir d'achat :

"Le gouvernement peut et doit assurer une demande effective de marchandises et de ser­vices."

Et comment le gouvernement peut-il assurer cette demande effective ? Là encore, la logique serait, pour le gouvernement souverain, de créer l'argent qui manque et de le mettre là où il doit être, entre les mains des consommateurs, autant qu'il en est nécessaire pour hausser la demande effective au niveau de la production offerte.

Mais, ici, le rapport s'éloigne de la voie simple. Donner de l'argent aux consommateurs serait con­traire à l'orthodoxie enseignée à l'École Économi­que de Londres. Le rapport préfère que le gouver­nement emprunte des banques l'argent créé par elles, et le dépense en travaux publics, haussant ainsi le pouvoir d'achat en même temps qu'il aug­mente la dette de la nation.

En résumé, le rapport Burns-Hansen :

1° ne prévoit aucun effort concerté pour sortir le gouvernement de la dette ou du système d'en­dettement ;

2° recourt à la manipulation de la dette publique, la contractant ou la dilatant, pour essayer de corriger les oscillations trop accusées du pendule vers les extrêmes de dépression ou de prospé­rité.

Voilà qui sera très agréable aux banquiers : ils au­ront le moule d'État pour leur aider à régir la vie des hommes.

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Il est tristement remarquable de constater qu'aujourd'hui, lorsque nos journaux, même catholi­ques, signalent à leurs lecteurs les noms des grands hommes envoyés par la Providence pour établir un ordre nouveau plus humain et plus chrétien, ils n'ont à mentionner que des économistes sociali­sants du monde anglo-saxon, ou des hommes d'État appartenant au trente-troisième degré de la franc-maçonnerie.

Le catholicisme a-t-il donc fait faillite dans l'ap­plication des principes à la pratique ? Les quelques centaines de millions de catholiques de l'univers ne sont-ils bons qu'à prêcher et à se faire prêcher, mais incapables de conduire une réalisation ?

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