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Le marché domestique

le dimanche, 15 novembre 1942. Dans L'économique

On appelle marché domestique l'écoulement des produits du pays chez les consommateurs du pays.

Le marché domestique pour les produits canadiens, ce sont les familles du Canada. Le marché domestique pour les produits de la province de Québec, ce sont les familles de la province de Québec, et elles sont en général bien peuplées de consommateurs.

Marché domestique et marché étranger

Le marché domestique doit avoir la préférence, parce qu'un pays doit se nourrir avant de nourrir les autres.

Le marché domestique est aussi le plus stable. Il y a toujours là, les consommateurs avec leurs besoins, à portée immédiate de la production.

L'autre marché, le marché étranger, dépend de beaucoup de facteurs sur lesquels le producteur n'a aucun contrôle : les moyens de transport et les frais qu'ils réclament ; les interventions de gouvernements étrangers, qui légifèrent sans nous consulter ; la concurrence de plusieurs pays qui se disputent le même marché ; la concurrence très légitime des producteurs des autres pays qui aspirent à fournir eux-mêmes leur propre marché domestique. Quant au marché de guerre, activé par des cadeaux payés par les exportateurs eux-mêmes, rendu insatiables par les pertes considérables en cours de route, il est aussi transitoire que la guerre elle-même, et il a surtout pour résultat de désaxer l'économie rationnelle.

La prospérité ne peut régner dans un pays, si le marché domestique n'y brille pas. La prospérité n'existe pas, lorsque les familles du pays n'ont pas ce qu'il leur faut, même si ce pays est le quatrième pays exportateur du monde. Ce ne sont pas les produits qui sortent du pays qui font sa prospérité, mais bien ceux qui entrent dans les maisons. La prospérité d'un pays, ce n'est pas l'enrichissement d'un secteur, mais la satisfaction des besoins de tous les hommes, de toutes les femmes et de tous les enfants de ce pays : TOUS et CHACUN.

Octrois à l'exportation

Les octrois à l'exportation sont un indice d'économie détraquée, surtout lorsqu'on sait que ces octrois sont payés par les consommateurs non satisfaits du pays exportateur. Faire des Canadiens payer une partie du beurre envoyé en Angleterre, par exemple, cela peut sourire au producteur de beurre, mais cela n'aide certainement pas à graisser le pain des Canadiens et des Canadiennes. Pourquoi pas plutôt un octroi au marché domestique : la même source paierait la même somme au même producteur, mais au moins ce seraient les familles du pays qui auraient le beurre sur leur table.

Des octrois au marché domestique, aux achats par les consommateurs du pays, ce serait l'abaissement des prix pour le consommateur, ce serait un point du Crédit Social. Des octrois à l'exportation, c'est le Crédit Social renversé, c'est le crédit de la nation aliéné à des consommateurs étrangers.

La mentalité embauchage

La première manière, le Crédit Social aux membres de la société où il prend son origine, nécessite la soumission des moyens à la fin dans l'économie. La deuxième manière, la poussée des produits à l'étranger sans la satisfaction des besoins domestiques, est le corollaire de l'économie qui considère l'emploi comme fin de l'économie.

La poussée à l'exportation et la poussée à la guerre ont la même cause, le même moteur. On ne saurait trop le répéter, parce que la plupart de ceux qui cherchent des réformes partent de cette notion, que l'agriculture et l'industrie existent pour occuper le monde plutôt que pour fournir des biens. Si les biens viennent à plein sans occuper le monde à plein, c'est une catastrophe que seules l'exportation et la guerre ont le don d'atténuer.

L'Association Créditiste, faite d'hommes qui ont une tête sur leurs épaules et savent s'en servir, répudie ces méthodes nées d'une absence de logique, tout comme elle répudie la domination financière qui fait sombrer la logique.

C'est pourquoi l'Association Créditiste favorise le commerce domestique, les produits canadiens aux Canadiens d'abord, la production de la Nouvelle-France aux habitants de la Nouvelle-France avant les autres. C'est pourquoi l'Association Créditiste donne un octroi de 5 pour cent au marché interne. Et comme l'Association Créditiste joint à sa logique en économie, la connaissance de la technique de l'argent, elle trouve moyen de faire cet octroi sans le prendre dans la poche des autres.

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