Plusieurs personnes, en observant les mesures prises pour contrer la pandémie du coronavirus, annoncée il y a maintenant plus de quatre mois par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en sont venues à se poser un tas de questions, avant tout sur la justification d’une mise à l’arrêt totale de l’économie, du confinement général de la population (aussi bien les gens en santé que ceux qui sont contaminés). Comme le déclarait le 24 juin 2020 le Professeur Didier Raoult, directeur de l’institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille devant la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale Française sur la Covid-19 : « Le confinement, les masques, ce sont des décisions politiques et non pas scientifiques ».
En fait, l’OMS s’est contredite plusieurs fois sur le confinement, la nécessité de porter des masques, mais surtout au tout début, sur le nombre prévu de morts, selon une projection catastrophique de Neil Ferguson, épidémiologiste de l’Imperial College de Londres, qui a amené presque tous les pays de la planète à stopper toute activité économique, et maintenir les gens enfermés chez eux.
Reinformation.TV a écrit une brochure de quelque 120 pages intitulée "Coronavirus : Dans la Matrice globalitaire" qui analyse le coronavirus et l'agitation qui l'entoure. Voici des extraits de cette brochure parlant du « jour où la Terre s’est arrêtée », c’est-à-dire le jour où le confinement de la moitié de la planète a eu lieu en moins de 24 heures, en citant l’exemple de trois chefs d’État : Emmanuel Macron, de France, Donald Trump, des États-Unis, et Boris Johnson, de Grande-Bretagne.
A. Pilote
Les ennemis et les amis d’Emmanuel Macron lui reconnaissent une caractéristique : il se tient à sa décision prise, jusqu’à la raideur, jusqu’à l’obstination, on l’a vu contre les Gilets jaunes. Or, là, en moins de quinze jours, il a fait cinq recommandations contradictoires aux Français au moment où la pandémie entrait en France.
Le 7 mars 2020, il allait ostensiblement au théâtre avec son épouse. Le 11 mars, sur fond de tour Eiffel, il tweetait encore : « Nous ne renoncerons à rien. Surtout pas à rire, à chanter, à penser, à aimer. Surtout pas aux terrasses, aux salles de concert, aux fêtes de soir d’été. Surtout pas à la liberté. Surtout pas à notre esprit de résistance qui fait la République si grande, la France si forte. » Et Blanquer, le sérieux Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, ajoutait qu’il ne fermerait « jamais » les écoles. Mais le 12, subitement, Macron demandait aux plus de 70 ans et aux plus fragiles de « rester chez eux autant que possible », et annonçait la fermeture « des crèches, écoles, collèges, lycées, universités jusqu’à nouvel ordre ».
Le 14 mars, les restaurants fermaient, les rassemblements de plus de cent personnes étaient interdits, mais Emmanuel Macron maintenait le premier tour des élections municipales et rappelait le devoir civique d’aller voter. Enfin le 16 mars la France entrait « en guerre » : le confinement était instauré « pour 15 jours au moins ». Le président affirmait :
« Nous sommes en guerre. Toute l’action du Gouvernement et du Parlement doit être désormais tournée vers le combat contre l’épidémie. De jour comme de nuit, rien ne doit nous en divertir. »
Une communication à géométrie variable a également compliqué la question des masques. Les populations d’Asie le portent, mais le porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, les a d’abord jugés « inutiles » aux Français, et même « contre-productifs » en cas de mauvaise utilisation. Depuis, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, nous a « encouragés » à en porter, et le président aussi.
Ces mêmes atermoiements caractérisent la politique de deux dirigeants très dissemblables d’Emmanuel Macron, Boris Johnson et Donald Trump.
Les trois hommes n’ont en commun pourtant ni le style, ni les convictions, ni les intérêts politiques. Or, Boris Johnson lui aussi est passé de l’insouciance à l’urgence, et même aux urgences, puisque, contaminé lui-même, il a été traité à l’hôpital Saint-Thomas de Londres. Le trois mars encore, il « serrait la main de tout le monde » et s’en flattait. Le 12 mars (noter le calendrier, c’est le même que celui de Macron), il nommait la pandémie de Covid-19 « pire crise de santé publique depuis une génération ». Puis il demandait de ne sortir qu’en cas de nécessité le 16, mais laissait encore courir le marathon de Bath, auquel participèrent six mille personnes. Le 20 il fermait les écoles et les restaurants et décrétait le confinement le 23.
Donald Trump, avec ses intuitions fortes et ses prédictions parfois approximatives, suivait un calendrier semblable. Le 28 février, il disait du coronavirus et des Démocrates « C’est leur nouveau canular ». Il affirmait qu’il y avait aux États-Unis « quinze testés positifs » et bientôt « aucun ». En même temps, il indiquait la nécessité de continuer à travailler pour ne pas ruiner l’économie : « Il ne faut pas que le remède soit pire que le mal ». Mais le 11 mars, il ferme ses frontières avec l’Europe, le 13, il déclare l’état d’urgence nationale et le 18, il se compare à un président « en temps de guerre ». Depuis, la plupart des États ont décidé le confinement, chacun à son rythme, c’est de leur compétence.
Donc, trois dirigeants que tout distingue ont suivi la même évolution politique à peu près en même temps : même Trump, quoi qu’il en pense peut-être, qui comparait d’abord la Covid-19 à une « simple grippe saisonnière », a fini par y voir un « virus vicieux ». Cela signifie que l’information, le conseil et l’action politique sont aujourd’hui mondiaux : Trump l’anti-mondialiste, Johnson le Brexiteer et Macron l’européiste féru de politique multilatérale ont, en apparence du moins, suivi la même courbe dans leurs paroles et leurs actes.
Que s’est-il passé le 12 mars ? L’OMS a déclaré la Covid-19 Pandémie. C’est donc l’Organisation Mondiale de la Santé, agence spécialisée de l’ONU, qui pilote aujourd’hui les politiques de santé publique dans le monde, centralise et diffuse les informations et donne des recommandations à tous les États. Stéphane Dujarric, son porte-parole, a déclaré qu’elle avait fait « un énorme travail » contre le coronavirus et « montré la force du système de santé international ».
Telle n’est pourtant pas l’opinion de Donald Trump. Dans sa conférence de presse du 7 avril, il a affirmé : « L’OMS s’est vraiment plantée. (…) Heureusement, j’ai rejeté leurs conseils initiaux de laisser nos frontières avec la Chine ouvertes. Pourquoi nous ont-ils donné une recommandation aussi erronée ? » Et le 15 avril, il coupait les vivres à l’OMS en supprimant la dotation financière des États-Unis. Pour mieux comprendre la position de Donald Trump, nous avons ouvert le rapport annuel de l’OMS en 2019 sur les recommandations en cas de pandémie de grippe.
Le document n’est disponible qu’en anglais. Ses conclusions sont claires : le confinement, le suivi de contact (« tracking ») ni la fermeture des frontières ne sont recommandés, les « preuves de leur efficacité sont faibles » et le coût (social, économique, politique) en est « élevé ». Sans doute s’agit-il de recommandations visant la grippe. Mais elles s’appliquent même en cas de « pandémie grave », et il y a eu par le passé des pandémies de grippe très graves, la plus connue étant la « grippe espagnole » de 1918 -1920.
Il semblerait donc que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis aient suivi d’abord les recommandations initiales de l’OMS avant de virer à 180 degrés à la fin de la première décade de mars. La question est : sous quelle influence ? S’est-il passé quelque chose qui explique leur revirement ? Non. Deux documents ont alarmé les hommes politiques : le directeur général de l’OMS déclarait la Covid-19 « Pandémie » et l’épidémiologiste vedette de l’Imperial College de Londres Neil Ferguson publiait une projection catastrophique : 500.000 morts au Royaume Uni en cas d’inaction, trois millions pour les États-Unis d’Amérique.
Ferguson a revu ses projections à la baisse (dix fois moins) un jour tout juste après cette décision. Cette prompte retraite, qui démasque l’intention politique de ses surévaluations, est due à une riposte du professeur Sunetra Gupta, d’Oxford. Celle-ci, très britannique, s’est écriée à l’issue d’une critique de la modélisation de Ferguson : « Je suis surprise qu’on ait tant accepté le modèle de l’Imperial College, sans compétence pour l’évaluer ». (Note de Vers Demain : le but de Ferguson avait été atteint, faire céder les gouvernements à la panique mondiale.)