On pourrait parler à l’infini des causes du virus et des conséquences de la pandémie sur la vie des gens, créant une multitude de soucis du point de vue humain — matériel, économique et psychologique — mais les médias nous informent déjà 24 heures sur 24 sur ces aspects (créant surtout un climat de peur et de déprime). Un point par contre qui a été plutôt négligé, et qui peut donner beaucoup d’espoir, c’est le point de vue spirituel : quel sens donner à cette pandémie ? Dieu nous envoie-t-il un message ? Si oui, lequel ? Est-ce une punition de Dieu, ou plutôt un avertissement ?
On dit que Dieu nous parle par les événements. Eh bien, avec un événement comme cette pandémie de la COVID-19, qui confine à la maison plus de la moitié de la population du globe, chose jamais vue dans l’histoire, et arrêtant pratiquement toutes les messes publiques dans le monde entier — autre chose aussi sans précédent dans les 2000 ans d’histoire de l’Église, on peut dire que Dieu non seulement nous parle, il nous crie !
Et il nous crie non pas pour le plaisir de nous punir ou de nous faire souffrir, mais il nous envoie un électrochoc, un avertissement puissant pour nous sortir de notre indifférence, nous faire quitter le chemin qui mène à l’abîme (voir « Dieu est notre allié, pas celui du virus ! »). Dieu est bon, il ne veut pas la mort du pécheur, mais il veut qu’il se convertisse et vive. Dieu nous aime à l’infini et ne veut qu’aucun de ses enfants de la terre ne se perde et aille en enfer. Donc, tout en respectant notre liberté, Dieu doit parfois, en dernier recours, se servir d’événements extraordinaires.
Comme l’expliquait le père Cantalamessa dans sa prédication du Vendredi Saint 2020, en citant saint Augustin : «Dieu, étant suprêmement bon, ne laisserait aucun mal exister dans ses œuvres, s’il n’était pas assez puissant et bon, pour tirer le bien du mal lui-même» (voir « Cette pandémie a-t-elle un sens ? »). Dieu n’a pas créé le virus, mais s’il permet que ce virus existe, c’est pour qu’en bout de ligne un plus grand bien en sorte : le salut de nos âmes, pour nous amener à une conversion qui, autrement, n’aurait pas lieu.
Les trois textes qui suivent expliquent davantage ce point. D’abord, voici ce que disait Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, lors de son homélie de la messe du dimanche 22 mars 2020, commentant l’évangile de la guérison de l’aveugle-né ((Jean 9, 1-41) :
– Mgr Michel Aupetit
«Maître, qui a péché : lui ou ses parents, pour qu’il soit aveugle ?» Éternelle question de savoir qui est coupable… Nous avons besoin de rechercher un bouc-émissaire, un responsable. C’est ainsi que dans le contexte actuel d’une pandémie mondiale, nous avons besoin d’en comprendre le sens. Alors donc, qui est coupable ? Nous voyons bien que tous les fléaux qui affectent les humains sont la plupart du temps la conséquence de leurs actes. C’est évident pour les guerres dans lesquelles nous nous entretuons… De même, ce coronavirus, apparu en Chine dans un marché… montre l’incurie des hommes et la responsabilité, entre parenthèses, d’un régime qui a fait du mensonge un mode de gouvernement, ce qui a retardé une saine réaction sanitaire. Bref, il n’est pas besoin de chercher très loin pour trouver un coupable de toutes ces folies.
Mais ce n’est pas la question du jour, ce n’est pas la question que posent les Apôtres (dans l’évangile du jour). La question que les disciples posent à Jésus, c’est de savoir s’il s’agit, oui ou non, d’une punition divine, qui réagit à la folie des hommes. Est-ce que c’est lui qui a péché pour qu’il soit né aveugle ? Car enfin, cet homme n’a rien fait car il est né aveugle ; il n’a pas péché dans le ventre de sa mère ! Alors, seraient-ce ses parents qui ont commis un péché pour que Dieu le punisse ?
La réponse de Jésus est claire, et elle nous concerne aujourd’hui : «Ni lui, ni ses parents.» Ce qui signifie que ce qui nous arrive n’est pas une punition divine, mais écoutons la suite de ce que nous dit Jésus : «C’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui.»
Voilà. Dieu n’a pas créé le mal, Dieu ne veut pas le mal. Mais cela veut dire que Dieu peut se servir du mal pour faire émerger un bien plus grand. D’ailleurs, c’est ce que nous allons fêter très prochainement, durant le Triduum pascal : nous voyons que, bien sûr, le mal absolu, c’est la mort de Jésus-Christ, la mort du Fils de Dieu, l’Innocent que l’on a mis sur une croix. Et bien de cela, de cette abomination, Dieu va faire surgir la résurrection et le salut éternel pour tous les hommes. Voilà ce qui est important de comprendre.
Dans un article du site lifesitenews.com, John Horvat écrit :
La plupart des gens ont une mauvaise idée des châtiments de Dieu. Ils les voient presque comme des actes arbitraires. Ils ne les voient pas comme un moyen de remettre les choses en ordre. Notre-Dame de Fatima a parlé des châtiments de cette manière.
Lorsque la société dans son ensemble devient inique et impénitente, le seul moyen de revenir à l’ordre passe par une grande tribulation pour tous. Saint Alphonse de Liguori clarifie la question en disant : «Dieu étant infiniment bonté, ne désire que notre bien et nous communique son propre bonheur. Quand il nous châtie, c’est parce que nous l’avons obligé à le faire par nos péchés.»
En effet, Dieu désire notre amendement plus que nous. Il réprimande «non pas parce qu’il désire nous punir, mais parce qu’il souhaite nous délivrer de la punition». Il a de la compassion pour nous en se montrant «en colère contre nous, afin que nous puissions modifier notre vie, et qu’ainsi il puisse nous pardonner et nous sauver».
Finalement, dans un article intitulé Le coronavirus est-il une punition de Dieu ?, et posté le 29 mars 2020 sur son blogue, le père Regis Scanlon, capucin, écrit :
Dieu a-t-il envoyé le Coronavirus pour punir les gens du monde et en particulier les gens aux États-Unis ? Je ne crois pas que Dieu ait «envoyé» le coronavirus à personne. Apparemment, ce virus est originaire de Chine et on spécule que c’est le résultat de la négligence des scientifiques travaillant dans les laboratoires avec ce virus, ou bien de la population consommant des aliments et des animaux nuisibles, comme les chauves-souris.
Il devrait être évident pour tous que Dieu n’a pas à envoyer de virus pour punir les gens aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. Les gens, y compris l’Église et les gouvernements civils, sont tout à fait capables de tout gâcher tout seuls. Là où la punition de Dieu entre en jeu, c’est dans le fait que Dieu a permis à ce virus de se produire (il aurait pu l’empêcher) et maintenant il ne l’arrête pas.
Pourquoi Dieu permettrait-il le virus en premier lieu ? Si nous croyons aux prophéties de Notre-Dame, il a autorisé le virus afin que les gens se repentent de leurs péchés et changent leurs mauvaises voies. Il a permis à ce virus de paralyser tous les pays du monde afin que les gens se réveillent, arrêtent de commettre des péchés d’impureté et arrêtent de tuer leurs enfants par l’avortement. (Fin de l’article du Père Scanlon.)
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Durant cette pandémie, on parle beaucoup de ce qui doit être maintenu ou non comme service essentiel. Mais pour un chrétien, l’essentiel, c’est le ciel. Riches ou pauvres, nous ne sommes que de passage sur cette terre, tandis que notre âme est éternelle : nous pouvons soit passer une éternité de bonheur au ciel avec Dieu, les anges et les saints, ou bien une éternité de malheur en enfer avec Satan et les anges déchus. Cela dépend de nos choix, de nos actes sur la terre. On ne pense peut-être pas souvent à ce qui arrivera après notre mort corporelle, mais ces semaines de confinement devraient nous permettre de réfléchir un peu plus sur le sens de la vie (voir Dieu, le mal, le coronavirus, et après ?), que nous avons une âme à sauver (voir page 10).
Pour résumer, ce n’est pas Dieu qui a créé le virus, mais la méchanceté des hommes. Cependant, même si les financiers internationaux veulent se servir de ce virus pour avancer plus rapidement la venue de leur gouvernement mondial, Dieu, dans sa divine Providence, a aussi son plan : se servir de ce virus pour notre conversion.
De plus, on le verra plus loin dans ce numéro, cette pandémie peut nous ouvrir les yeux sur les limites du système financier actuel qui crée l’argent sous forme de dette, de la mondialisation, de nos comportements et habitudes de consommation. Tous disent que le monde ne sera plus jamais pareil après cette pandémie : pourquoi ne pas, nous aussi, profiter de cette pandémie pour offrir une solution plus respectueuse de la personne humaine, la démocratie économique – ou crédit social, mais pas celui de la Chine communiste (voir page 45) – telle qu’enseignée par Douglas et Louis Even, pour l’avènement d’une véritable civilisation de l’amour.
À nous de saisir cette occasion, et ainsi cette pandémie ne sera pas une punition, mais une bénédiction ! Les financiers pensent se servir de la pandémie pour imposer une dictature mondiale, mais Dieu va faire germer un plus grand bien de cette pandémie : le crédit social !
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LEDY CHRISTOPHE
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