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L'Union des Électeurs se fortifie

le jeudi, 15 avril 1943. Dans La politique

L'union des Électeurs est un mécanisme par le­quel le peuple exprime sa volonté à ses représen­tants.

Le mécanisme n'existant pas auparavant, il faut le former. Il faut unir là où les partis politi­ques divisaient. Il faut instruire là où les politi­ciens étaient satisfaits de constater l'ignorance. Il faut apprendre à poser des actes là où l'on avait l'habitude de compter sur le voisin. Il faut faire se planter debout des hommes qu'on avait forcés à ramper.

L'Union des Électeurs est un organisme nou­veau, mais qui se dévelope bien vite. Si vite qu'il effraie déjà ceux qui comptaient sur les vieilles méthodes.

Chaque nouvel acte posé par l'Union des Électeurs enthousiasme ses membres et leur donne l'envie d'en poser d'autres.

L'Union des Électeurs pratique la politique de pression. Pression de quoi  ? Pression de la force de tout un peuple qui sait ce qu'il veut. Pression sur qui  ? Sur ceux qui sont payés pour accomplir la volonté commune de tout un peuple.

L'Union des Électeurs agit dans tous les do­maines publics  : municipal, provincial, fédéral, partout où l'on nous a enseigné qu'existait un ré­gime démocratique.

Exemples de pression

Nos lecteurs savent déjà quelle pression l'Union des Électeurs fait sur les orateurs du Bloc Popu­laire Canadien, depuis qu'ils ont commencé leur campagne d'assemblées, pour qu'ils se prononcent nettement vis-à-vis du Crédit Social.

La pression se fait de plus en plus forte. Après Granby, où 713 signatures furent levées sans sor­tir des limites de la ville, et où le docteur Hamel n'ajouta rien de nouveau à ses déclarations précé­dentes, c'est la capitale même de la Nouvelle-France, Québec, où le Bloc Populaire fait deux grandes démonstrations le dimanche 11 avril  : au Palais Montcalm, et dans la salle paroissiale de Limoilou.

L'Union des Électeurs a décidé de faire sa pres­sion au Palais Montcalm. Ecrivant ces lignés le 8 avril, il nous est impossible de donner un compte-rendu du 11. Ce sera pour le prochain numéro.

La formule présentée à Québec précise  :

"Les membres de l'Union des Électeurs sont fortement décidés  :

    1. À demander à chaque candidat, dans toute élection, de définir nettement son atti­tude vis-à-vis d'un dividende national à cha­que citoyen  ;

    2. À refuser leur vote à tout candidat qui ne se prononcera pas carrément pour l'octroi d'un dividende national à chaque citoyen".

Et l'on demande à chaque orateur de définir son attitude personnelle à l'occasion de l'assem­blée publique.

Le dimanche 18, ce sera à Rouyn. Les mem­bres de l'Union des Électeurs de l'Abitibi et du nord du Témiscamingue ne sont pas moins caté­goriques  : ils déclarent "fermement

"qu'il est inutile pour un candidat, à quel­que groupe politique qu'il appartienne, de venir solliciter nos votes, dans aucune élec­tion, tant qu'il ne se déclarera pas carrément prêt à réclamer avec instance le dividende national du Crédit Social".

Les réponses, ou le silence, de chaque orateur seront enregistrés par Vers Demain. Qu'on se pro­nonce. Les créditistes veulent la fin du règne des mollusques.

* * *

À Roc d'Or, petit village voisin de Malartic, six polices font la garde continuelle pour empêcher des familles de venir s'établir à Roc d'Or et pour pousser les résidents actuels de Roc d'Or à émi­grer à Malartic.

Les résidents et de Roc d'Or et de Malartic pro­testent contre cette intimidation. Les résidents de Roc d'Or sont pauvres, mais au moins ils sont maîtres sur leur petit lot, ne devant rien à person­ne. Le déménagement signifierait la perte de la pro­priété, des dépenses excessives et l'endettement sans fin pour la plupart.

La protestation et la demande de rappel des six polices sont envoyées à l'Honorable Adélard Godbout, avec double au député provincial d'Abitibi, par l'Union des Électeurs de Malartic et de Roc. d'Or.

* * *

Dans une quarantaine de paroisses de colons d'Abitibi, l'Union des Électeurs organise actuellement une demande de graines de semence au gouvernement provincial. La demande est faite avec une précision sans précédent dans l'histoire de la colonisation. La quantité de chaque espèce de graines requise par chaque colon est enregistrée, le total fait pour la paroisse et transmis par un Électeur responsable, qui se chargera lui-même. de la distribution de toute quantité reçue, au pro-rata des demandes individuelles.

Le journal Vers Demain suivra cette affaire avec attention, et publiera le résultat obtenu. Il publiera même l'absence de réponse si c'est le cas.

Nos gens vont apprendre les faits. On est en démocratie pas pour se faire "emplir", mais pour se faire servir.

Toutes ces initiatives prennent leur origine chez les membres de l'Union des Électeurs eux-mêmes — évidemment pas pour des demandes personnel­les, mais pour des demandes collectives intéres­sant tout le groupe qui réclame.

Ainsi la protestation de Roc d'Or a pris nais­sance à Roc d'Or même. Nous avons en main la lettre de M. Henri Arpin, de Roc d'Or, qui en ex­plique l'origine.

De même l'organisation d'une demande de grai­nes de semence pour les colons a été suggérée par un colon de Granada, M. Wilfrid Trudel, lieute­nant créditiste de l'endroit.

* * *

Voici un cas localisé sur les chantiers munici­paux de chômage, à Québec. La demande procède encore directement des intéressés. C'est le créditis­te, M. Jos. Larivière, lui-même employé et victime de la décision de la ville, qui a pris l'initiative de la réclamation. La lettre suivante, adressée au maire Lucien Borne, et suivie des signatures de 472 re­quérants, explique ce dont il s'agit  :

Québec, le 6 avril 1943

Son Honneur M. Lucien Borne, Maire de Québec.

Monsieur le Maire,

Nous apprenons avec stupéfaction que notre se­maine de travail sur les chantiers municipaux qui nous emploient doit être réduite de six jours à trois ou quatre jours.

Avec les maigres salaires que nous touchons, il nous est déjà impossible, en face du coût de. la vie, de faire face à nos devoirs familiaux. Toute réduc­tion de revenu ne signifie rien moins qu'un désastre  : les larmes des êtres qui nous sont chers ne le corrige­ront pas.

Il est sûrement inconcevable qu'au moment où le Canada se bat pour des motifs généreux, qu'au mo­ment où il fait de gros cadeaux aux autres nations, il ne puisse voir à ce que ses propres enfants aient le moyen de vivre dans leur propre pays.

Si bas placés soyons-nous dans l'échelle sociale. nous croyons avoir au moins le droit de gagner le né­cessaire pour nos familles. Des fortunes plus consi­dérables peuvent envisager des suspensions dans l'em­ploi. Pas les petits salariés que nous sommes.

C'est respectueusement, mais avec toute la fermeté dictée par notre sens de la justice, et avec la décision imposée par les besoins de nos femmes et de nos en­fants, que nous demandons  :

1o— À travailler plein temps, six jours par se­maine  ;

2o— À toucher comme salaire au moins dix sous de plus par heure.

Chaque jour de délai signifiant une aggravation de notre cas, nous prions Votre Honneur de voir à ce que notre demande soit satisfaite sans délai.

Veuillez croire, Monsieur le Maire, que l'accepta­tion ou le refus de notre demande signifiera beau­coup, dans un sens ou dans l'autre, pour ceux qui vous la font, et aussi pour nombre de nos conci­toyens qui ne pardonneront jamais l'affamation de fils et de filles du pays dans les circonstances actuel­les.

Vous n'obligerez pas, croyons-nous, la masse de ces concitoyens à devoir élever la voix pour réclamer solidairement contre des conditions inacceptables.

Vos très respectueux,

(Les signatures sont annexées)

Dans ce cas, il s'agit d'une réclamation par un groupe seulement. Mais l'injustice dont il pour­rait être victime ne peut laisser indifférent aucun concitoyen bien né, et, si c'était nécessaire, toute l'Union des Électeurs de Québec ferait entendre sa voix.

* * *

Nous pourrions mentionner encore la protesta­tion vigoureuse contre le projet de loi fédérale d'assurance-maladie contributoire et obligatoire, signée un peu partout dans la province.

Partout, on juge qu'après avoir taxé et surtaxé les Canadiens tout en faisant des cadeaux aux étrangers, il va devenir temps de penser aux ca­deaux aux Canadiens, au dividende national du Crédit Social.

Qu'on assure aux Canadiens un revenu suffi­sant et qu'on les laisse se débrouiller, ils n'auront pas besoin de la tutelle des bureaucrates d'Ottawa pour apprendre à se faire soigner.

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