La Révolution tranquille, lancée au Québec en 1960 a été copiée sur la Révolution Française qui avait juré la mort au catholicisme. La Révolution est satanique. C'est la haine de Satan contre Jésus-Christ et son Église, contre Dieu, contre les prêtres et les religieux. La Révolution tranquille n'a-t-elle pas chassé graduellement les religieux et religieuses des hôpitaux et des écoles du Québec ? Ces temps-ci, on nous prêche sur tous les tons le laïcisme.
Le laïcisme se camoufle derrière de belles déclarations de liberté sous couleur de « tolérance, de neutralité religieuse, d'accommodements raisonnables, de pluralisme », mais toujours, remarquez bien, au détriment du catholicisme que l'on veut faire disparaître complètement de la société. En 2008, avec l'application de la loi 95, ce sera l'interdiction de l'enseignement religieux, imposée dans le domaine privé comme dans le domaine public. Et les parents qui voudront élever chrétiennement leurs enfants à la maison seront persécutés. C'est l'heure du martyre. C'est une violation flagrante des droits des parents en matière de religion. C'est du totalitarisme ! Nous devons coûte que coûte réclamer l'abolition de l'infâme loi 95.
Les Voltaires du XXIe siècle vocifèrent contre le catholicisme dans les media d'information. Ils élèvent sur les autels l'école sans Dieu et traitent d'intégriste les défenseurs de l'école catholique, les défenseurs d'une société où le catholicisme puisse régner.
Dans l'histoire de l'Église, la question scolaire a suscité l'intervention des Souverains Pontifes. Nous devons nous tourner vers l'Église dans le combat pour l'école catholique. Dans des récents numéros de Vers Demain, nous avons cité les paroles du Pape Jean-Paul II sur le sujet. Nous voulons citer aussi l'encyclique du Pape Pie XII - Summi Pontificatus - dans laquelle le Saint-Père dénonce les erreurs suivantes : l'agnosticisme religieux, la déification de l'État, aboutissant normalement à l'absolutisme, au totalitarisme, à l'encontre des activités privées et des droits des familles, première cellule de la société. Vous lirez avec intérêt les extraits suivants tirés du livre de Pierre Fernessole "En face du laïcisme contemporain, Sa Sainteté Pie XII et l'Éducation de la Jeunesse".
Yvette Poirier
En face du laïcisme contemporain Dans (le) chapitre dru et lumineux (de son Encyclique « Summi Pontificatus », (le Pape Pie XII) met en relief les vérités suivantes : 1° le droit d'élever leurs enfants appartient strictement aux parents ; 2° sans doute l'éducation doit préparer la jeunesse à bien remplir ses devoirs civiques ; 3° elle est avant tout et par-dessus tout d'ordre spirituel ; elle a pour but la formation de l'âme ; 4° l'État, d'ailleurs, trouve ses meilleurs avantages à une formation comprise et pratiquée en ce sens.
Tout ce passage de l'encyclique si beau, si émouvant, si lumineux, et à la fois, si fort si solidement appuyé, doit être cité et devrait être médité tant par les parents et les éducateurs que par les représentants au pouvoir.
« La mission assignée par Dieu aux parents, de pourvoir au bien matériel et spirituel de leurs enfants et de leur procurer une formation harmonieuse, pénétrée de véritable esprit religieux, ne peut être arrachée sans une grave lésion du droit. Cette formation doit, certes, avoir aussi pour but de préparer la jeunesse à remplir avec intelligence, conscience et fierté les devoirs d'un noble patriotisme, donnant à la patrie terrestre toute la mesure qui lui est due d'amour, de dévouement et de collaboration. Mais d'autre part, une formation qui oublierait, ou -pis encore- négligerait délibérément de diriger les yeux et le cœur de la jeunesse vers la patrie surnaturelle, serait une injustice contre la jeunesse, une injustice contre les inaliénables droits et devoirs de la famille chrétienne, une déviation à laquelle il faut incontinent porter remède dans l'intérêt même du peuple et de l'État. Une telle éducation paraîtra peut-être, à ceux qui en portent la responsabilité, source d'accroissement de force et de vigueur : en réalité elle serait le contraire, et de tristes conséquences le prouveraient. Un crime de lèse-majesté contre le Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs (Tim., VI, 14, Apoc. 16) perpétré par une éducation indifférente ou hostile à l'esprit chrétien, le renversement du « Laissez venir à moi les petits enfants » (Marc, X, 14), porteraient des fruits bien amers.
« Par contre, l'État qui enlève aux cœurs saignants et déchirés des pères et des mères chrétiens leurs inquiétudes et les rétablit dans leurs droits, ne fait que travailler à sa propre paix intérieure et poser les bases d'un plus heureux avenir pour la patrie. Les âmes des enfants donnés par Dieu aux parents, consacrés au baptême par le sceau royal du Christ, sont un dépôt sacré sur lequel veille l'amour jaloux de Dieu. Le même Christ qui a dit : « Laissez venir à moi les petits enfants », a aussi, malgré sa miséricorde et sa bonté, menacé de maux terribles ceux qui scandaliseraient les privilégiés de son Cœur. Et quel scandale plus dangereux pour les futures générations et plus durable qu'une formation de la jeunesse misérablement dirigée vers un but qui éloigne du Christ, Voie, Vérité et Vie, et qui conduit à renier le Christ, par une apostasie ouverte ou en cachette ? Le Christ, dont on veut aliéner les jeunes générations présentes et à venir, est Celui qui a reçu de son père Éternel tout pouvoir au ciel et sur la terre. Il tient la destinée des États, des peuples et des nations dans sa main toute puissante. C'est à lui qu'il appartient de diminuer ou d'accroître leur vie, leur développement, leur prospérité et leur grandeur. De tout ce qui est sur la terre, seule l'âme est douée d'une vie immortelle.
« Un système d'éducation qui ne respecterait pas l'enceinte sacrée de la famille chrétienne, protégée par la sainte loi de Dieu, qui en attaquerait les bases, qui fermerait à la jeunesse le chemin qui mène au Christ, aux sources de vie et de joie du Sauveur, qui considérerait l'apostasie du Christ et de l'Église comme symbole de fidélité à tel peuple ou à telle classe, prononcerait, ce faisant, sa propre condamnation, et en expérimenterait, le moment venu, l'inéluctable vérité des paroles du prophète : Ceux qui se détournent de toi seront inscrits sur le sable. (Jérémie, XVII, 13) ».
Tiré de : l'Encyclique « Summi Pontificatus »
Ne voit-on pas condamnée, dès le premier instant de l'œuvre pontificale de Pie XII, une école qui irait à l'encontre de principes si sûrs, d'une doctrine qui a pour fondement l'Évangile, le Droit divin positif, comme le Droit naturel lui-même ? Cette école, condamnée, dès la première encyclique du Pape, c'est l'école sans Dieu ». Cette réprobation, Pie XII la formulera encore plus tard et en maintes circonstances, de la manière la plus explicite. Il dira, par exemple, le 24 février 1951, dans son discours à l'occasion, du VIe centenaire du Collège Romain :
« L'expérience faite principalement au cours du siècle dernier, ne devrait plus laisser aucun doute au sujet des bienfaits qui proviennent de l'école guidée par des principes catholiques. En revanche, elle devrait remplir d'angoisse tout esprit sachant penser avec un sens des responsabilités, à une si tendre jeunesse, devant les ruines qu'apporte aux individus et à la société l'école sans Dieu."
Au mois de juillet 1946, se tenait à Saint-Hyacinthe, près de Montréal, la XXIIe Semaine Sociale du Canada, consacrée au problème de l'éducation de la jeunesse. À cette occasion, Pie XII adressa, le 27 juillet 1946, au Révérend Père Archambault, S.J., président, la lettre qui nous paraît, sur le point précis qui nous occupe, un document doctrinal des plus importants :
« C'est un problème sur lequel Nous ne Nous lassons pas de Nous pencher et qui, dans ce bouleversement de l'après-guerre, est d'une brûlante actualité. Car, pour refaire un monde, pour réédifier la société, ne faut-il pas commencer par les jeunes générations, qui seront les hommes de demain ?...
"Il est, à cet égard, tout un ensemble de vérités qui ont fait l'objet, surtout dans ces derniers temps, de l'enseignement approfondi du Saint-Siège. Faut-il rappeler cette charte de l'éducation de la jeunesse que constitue l'encyclique « Divini Illius Magistri » (du Pape Pie XI). Les positions respectives de l'Église, de la famille et de l'État s'y trouvent parfaitement délimitées. Il est indispensable, si l'on veut vraiment former une jeunesse, par laquelle s'améliorera l'avenir de la société de rappeler les droits imprescriptibles et primordiaux de l'Église et de la famille en cette matière. L'État y a, certes, son rôle important, mais ce n'est pas celui que lui attribue la conception totalitaire du paganisme ancien et moderne. D'où la nécessité de faire triompher partout de justes lois scolaires, impérieusement postulées tant par la morale naturelle et la plus élémentaire justice que les maximes de l'Évangile et de l'ordre chrétien."
Réclamons nos droits en matière de religion. À bas l'infâme loi 95 imposant le laïcisme scolaire ! Que l'article 93 de la Charte canadienne des droits et libertés qui permettait des systèmes scolaires confessionnels soit rétabli pour le respect des droits des parents. Réclamons l'abolition du Ministère de l'Éducation avec ses écoles d'État. Nous voulons le rétablissement du Conseil de l'Instruction publique, dirigé par l'Église, avec des écoles catholiques.