Le 23 juillet 2006, Jean-Paul Desbiens, de triste mémoire, décédait à l'âge de 79 ans, à l'hôpital Laval de Québec. Il a été l'un des promoteurs de la Révolution tranquille qui a contribué à la déchristianisation officielle du système scolaire confessionnel de la province de Québec. C'est pour cette raison que les media d'information, contrôlés par la franc-maçonnerie, n'ont pas manqué d'éloges à son égard à l'occasion de son décès.
Jean-Paul Desbiens est né au Lac Saint-Jean en 1927. En 1944, il est entré à l'Institut des Frères maristes des Écoles, appelé aussi Institut des Frères de Marie. Pendant son enfance et son adolescence, il a donc bénéficié d'un enseignement catholique de qualité qui aurait pu contribuer à faire de lui un défenseur du système scolaire catholique du Conseil de l'Instruction publique dirigé par les évêques, système scolaire qui a formé des générations d'honnêtes citoyens et de bons chrétiens.
Hélas ! le Frère mariste a changé de direction. L'esprit révolutionnaire qui commençait à infester les milieux universitaires et professionnels, l'a atteint. Il a fréquenté l'Université Laval de Québec où ont enseigné les Abbés Dion et O'Neil, des socialistes, dénigreurs des institutions catholiques. En 1958, il a obtenu une licence en philosophie de l'Université Laval. Il n'est pas étonnant que dans un livre que nous citons ci-dessous, il se moque de la philosophie de saint Thomas d'Aquin, grand docteur de l'Église.
Par contre, à l'en-tête du 2 chapitre de son livre que nous citons ci-dessous, il met en évidence une pensée de Teilhard de Chardin, un philosophe erroné qui a préparé la voie au Nouvel-Âge avec ses idées de tendance panthéiste et maçonnique.
Le Grand-Maître Jacques Mitterand, à l'Assemblée Générale du Grand-Orient de France, tenue à Paris, du 3 au 7 septembre 1962, a déclaré que la doctrine de Teilhard est celle de la franc-maçonnerie. "Teilhard, a-t-il dit, a mis l'homme sur l'autel et, adorant l'homme il n'a pu adorer Dieu." Dans un Monitum du Saint-Office, daté de 1962, l'Église a condamné les œuvres de Teilhard, "en matière de philosophie et de théologie, en disant, qu'elles fourmillent de telles ambiguïtés et même d'erreurs si graves qu'elles offensent la doctrine catholique". Faut-il s'étonner de l'esprit progressiste et révolutionnaire de Jean-Paul Desbiens qui avait de l'admiration pour Teilhard ? (Voir aussi la déclaration du Cardinal Ratzinger, aujourd'hui le Pape Benoit XVI, contre le « Teilhardisme », dans le livre «Entretien sur la Foi » de Vittorio Messori, page 92.) « Les Insolences du Frère Untel ».
En 1960, Jean-Paul Desbiens s'est rangé publiquement du côté des persécuteurs du catholicisme pour discréditer nos institutions religieuses enseignantes. Tout d'abord en gardant l'anonymat, il décria "le système scolaire du temps, dans des articles satiriques accueillis avec enthousiasme par le journal « Le Devoir » (qui, contrairement à son fondateur, Henri Bourassa, grand défenseur du catholicisme, avait pris une orientation à gauche, vers le socialisme). André Laurendeau, un des rédacteurs de ce gros quotidien, encouragera l'auteur à les réunir en un livre, dont ce journaliste rédigea lui-même la préface. Le livre publié par les « Éditions de l'Homme » de Jacques Hébert, sous le titre « Les Insolences du Frère Untel », connut une grande diffusion, contribuant à créer un climat favorable à la dissolution du Conseil de l'Instruction Publique et à l'élimination des Évêques d'une nouvelle structure scolaire au Québec" (Louis Even).
Quelques mois après la diffusion de son livre aux idées révolutionnaires, le Frère Untel dévoila publiquement son nom avec un sans-gêne déconcertant. Cette attitude révolutionnaire empreinte d'anticléricalisme, quoique lui-même religieux, a valu à Jean-Paul Desbiens des postes honorifiques de l'aile gauchiste et maçonnique.
1964 a vu la mort du Conseil de l'Instruction publique, dirigé par les évêques, et la naissance du Ministère de l'Éducation entièrement controlé par l'État, dont l'objectif maçonnique et occulte était d'arriver progressivement à l'apos tasie officielle dans l'éducation, du primaire à l'universitaire. En cette même année, Paul Gérin-Lajoie, alors ministre de cet infâme Ministère de l'Éducation, appela à ses côtés Jean-Paul Desbiens, alors qu'il étudiait à l'Université de Fribourg, Suisse, Il ne se fit pas prier. Au bout de quelques semaines, il rejoignait Paul Gérin-Lajoie. La Presse nous dit : « En 1964, le Frère Untel devient l'un des architectes de la réforme du système scolaire. Il devient notamment directeur de l'enseignement primaire et secondaire au jeune Ministère de l'Éducation. ».
De 1970 à 1972, il a été éditorialiste en chef au quotidien montréalais La Presse.
Jean-Paul Desbiens n'a pas cessé de militer pour la laïcité de notre système scolaire. Le Ministère de l'Éducation gardait encore la dénomination confessionnelle jusqu'en ces dernières années ; quoique, de fait, l'enseignement était sur des bases athées. Les dénigreurs de notre chrétienté continuaient leur œuvre de déchristianisation pour arriver à l'apostasie officielle dans l'éducation. Ils continuèrent d'empoisonner les esprits par les media d'information, par des revues autrefois catholiques telles que la RND (Revue Notre-Dame qui ne mérite plus ce nom et milite en faveur de l'euthanasie, l'avortement, l'athéisme scolaire, etc.). Pendant les grands débats sur la place publique en faveur de l'athéisme officiel dans l'enseignement, Jean-Paul Desbiens a été un invité d'honneur de la RND. Tout son témoignage publié par la RND approuvait l'établissement d'un système scolaire officiellement athée. Il n'est pas surprenant qu'en octobre 2004, l'Université du Québec à Montréal, lui a décerné « un troisième doctorat honorifique ».
Jusqu'à ses derniers jours, Jean-Paul Desbiens s'est toujours considéré membre de l'Institut des Frères maristes fondé par le Bienheureux Marcellin-Joseph-Benoit Champagnat. Cependant son livre « Les Insolences du Frère Untel » et son appui inconditionnel qu'il a apporté à la laicisation du système scolaire de la province de Québec, sont entièrement opposés à l'esprit du « saint » fondateur de sa communauté.
À l'endos de la couverture de son livre « Les insolences du Frère Untel », une citation sarcastique démontre son aversion à l'égard du Conseil de l'Instruction publique et des religieux enseignants qui, en ce temps-là, portaient leur costume et vivaient pleinement leur vocation pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes. Voici cette phrase :
«... il faut fermer le Département de l'Instruction publique ; tuer les curés, les professeurs et les ministres qui parlent « joual », offrir Montherland aux couventines ; libérer à coups de bélier les captifs de la peur québécoise ; balancer par dessus bord les cornettes des bonnes Sœurs et les bavettes des bons Frères en toute soumission, soit dit en passant, au Saint-Siège cathofique, apostolique et romain. »
Voltaire, instigateur de la Révolution sanglante en France, vomissait sa haine contre l'Église et contre la religion de cette manière. L'expression « libérer à coups de bélier les captifs de la peur québécoise » était une attaque ironique contre la présence de l'Église, des évêques dans la direction du système scolaire confessionnel.
Si «les bonnes Sœurs et les bons Frères » ne voulaient pas eux aussi être mis en dehors du système scolaire, ils devraient donc « balancer par-dessus bord » leur costume religieux et courber l'échine devant l'État qui voulait se substituer aux parents et à l'Église pour l'éducation des enfants, afin de les marxiser et les corrompre.
Voltaire disait « Mentez ! Mentez ! Il en restera toujours quelque chose. » Le Frère Untel a utilisé cette tactique dans son livre en lapidant le Conseil de l'Instruction publique qui était sous la protection de la hiérarchie catholique. Pour démolir l'autorité religieuse sur l'enseignement, il fallait donc s'en débarrasser de quelque manière. Et assurément il fallait des Judas au sein même de l'Église pour y arriver. Le Frère Untel y a prêté son concours. Il a accusé notre systeme scolaire de bien des péchés : insuffisance des programmes, routine des méthodes, ignorance des maîtres autorité religieuse insupportable à la tête des communautés religieuses, un mauvais parler du français de la part même des prètres et des frères et religieuses qui enseignaient, sans parler de ses ricanements diaboliques à l'égard des cours de catéchisme.
Le Frère Untel attribuait cette prétendue lacune des sciences profanes à la trop grande importance que l'on accordait à l'enseignement du catéchisme, à la religion. Selon lui, le temps accordé au cours de religion était trop long et les manuels scolaires du français, de l'arithmétique et des autres matières profanes étaient désuets. Pourquoi désuets ? Parce qu'ils étaient trop conformes à la morale catholique et ce n'était pas au goût des destructeurs du catholicisme ni au goût du Frère Untel. Il fallait les remplacer par des livres à la saveur marxiste et anticléricale, en commençant bien entendu par se débarrasser du vrai catéchisme catholique pour le remplacer par une catéchèse hérétique, un petit cours de religion à la sauce protestante, toléré en attendant de l'éliminer complètement.
« Les Canadiens français en ont soupé des histoires de bavettes et de cornettes », a-t-il écrit dans son livre haineux. C'est absolument faux. En 1960, alors que les églises étaient encore pleines, le peuple canadien-français avait une très haute estime des communautés religieuses qui rendaient d'immenses services spirituels et temporels à la société. Ce sont les abbés O'Neil et Dion, Claude Ryan, René Lévesque, Jean Lesage, Gérard Pelletier, André Laurendeau, Pierre-Elliot Trudeau, Michel Chartrand, Marcel Pépin, y com pris Jean-Paul Desbiens, Jacques Hébert et d'autres, imbus du socialisme et des idées maçonniques, tous ces traîtres à la nation catholique canadienne-française, ce sont eux qui voulaient assouvir leur haine contre l'Église et les communautés religieuses. Ils ont été les promoteurs de la Révolution tranquille qui avait pour but de déchristianiser la province de Québec. Ils contribuaient à l'accomplissement d'un plan maçonnique tracé dans les années 1900 dont voici un aperçu :
"Nos amis de France disent : « Tout faire pour empêcher la France de redevenir la Fille ainée de l'Église ». Dans notre province, entre nous, nous prenons le mot d'ordre : « Tout faire pour détacher la Nouvelle-France de l'Église »."
La Révolution Française qui déchristianisait la France depuis 175 ans n'avait pas encore atteint la province de Québec, au désespoir du Frère Untel et des francs-maçons. Avant 1960, dans la province de Québec, les écoles dirigées par les institutions religieuses transmettaient une éducation et une instruction chrétiennes solides aux enfants. Le Conseil de l'Instruction publique sous la direction des évêques couvrait toutes les villes et les campagnes. L'Église, pour accomplir sa mission d'éducatrice, avait à son service une incomparable armée de volontaires, de consacrés totalement au Christ, dont l'unique souci était de conduire les âmes au Ciel, pour la plus grande gloire de Dieu. Les ennemis du christianisme, dont faisait partie le Frère Untel, en étaient exaspérés.
Notre peuple croissait sous le regard de Dieu. Avec la Révolution tranquille, des échanges culturels entre la France et la province de Québec ont été entrepris pour gagner au laicisme le corps enseignant d'ici. La contamination anticatholique s'est vite propagée.
En 2006, dans les écoles du Ministère de l'Éducation, les crucifix, symbole des chrétiens, instruments de paix, sont interdits, tandis que le kirpan est accepté, un couteau, symbole religieux des Sikhs, secte découlant de l'hindouisme et de l'islamisme, avec des tendances au panthéisme.
La corruption des mœurs, voire le vice contre nature, la sorcellerie, le satanisme sont systématiquement enseignés dans les écoles du Ministère soi-disant de l'Education. Voilà où nous a conduits la Révolution tranquille dont le Frère Untel a été l'un des promoteurs.
Réclamons à cor et à cri, de nos législateurs, l'abolition du Ministère de l'Éducation avec ses écoles impies ; le rétablissement du Conseil de l'Instruction publique avec des Commissions scolaires et des écoles catholiques comme autrefois ; la réintroduction de la close de l'article 93 de la Constitution canadienne qui permettait un système scolaire confessionnel selon les convictions religieuses des parents. Sans la transmission de la foi par une éducation catholique de l'enfance et de l'adolescence, la province de Québec continuera à plonger dans le paganisme pour y trouver la mort. Avec la grâce de Dieu, il n'est jamais trop tard pour rétablir l'ordre dans la société. Avec la foi nous pouvons transporter les montagnes. Notre-Seigneur a dit à ses apôtres :
« Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi gros comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Déplace-toi d'ici et là, et elle se déplacera, et rien ne vous sera impossible. » (Mathieu 17, 14-20)
Yvette Poirier