Résumé d'une conférence donnée à Sherbrooke par M. Louis Even
Où sommes-nous ? — Au Canada, dans la province de Québec, en Nouvelle-France.
Qu'est-ce que le Canada ? Qu'est-ce que les Canadiens ? — Historiquement, les Canadiens descendent de héros venus de France ; les œuvres de ces héros racontent leur valeur.
Qu'est-ce que la province de Québec, ce pays fait par nos ancêtres ? — Économiquement, on dit que c'est le plus pauvre de tous les pays civilisés faisant partie de l'Empire britannique.
Le plus pauvre ? Voyons si c'est vrai.
Définir pauvreté et richesse. Richesse réelle : biens pour satisfaire les besoins.
Pauvre, la province de Québec ? Pauvre, avec ses fermes, ses forêts, ses chutes d'eau, ses usines, ses routes, ses chemins de fer, ses écoles, ses églises, sa population de choix ?
Riche, plutôt, et très riche. Riche, mais sacrifiée. Riche, mais vendue. Riche, mais ses enfants, les héritiers de ceux qui l'ont faite, sont privés de leur héritage, réduits à être les serviteurs de ceux qui viennent exploiter leur pays.
(Tracer ici un tableau des cultivateurs qui suent pour payer les exploiteurs, des ouvriers qui s'enfoncent dans les trous de mines ou dans l'atmosphère chargée des usines, pour servir des profiteurs, etc.)
Les causes de cette déchéance :
Ignorance. Divisions politiques. Matérialisme, abrutissement, apathie.
L'ignorance. — Ignorance en économique, ignorance de la question de l'argent. L'ignorance qui fait prendre la bêtise et la lâcheté pour de la soumission méritoire. L'ignorance en politique, qui fait juger d'un homme par ses discours et ses promesses.
Les divisions politiques. — Est-il besoin de les décrire ? Effets : délations, mouchardage, patronage, avilissement, trahisons.
L'abrutissement. — L'idéal mis dans le sport, dans le cinéma, dans ie restaurant à coca-cola, dans la taverne, dans les conversations lascives, dans les jouissances sensuelles.
L'apathie. — Que le voisin fasse la besogne pour moi. — Je n'ai pas le temps, je suis trop pris du matin au soir. — J'ai peur à ma position, que les autres se chargent de me délier.
S'instruire. — Vouloir. — S'unir.
Donc, intelligence, volonté, action.
On ne veut bien que ce qu'on comprend clairement et qu'on juge désirable. On ne s'unit bien qu'autour d'un objectif communément cherché.
Il faut donc faire la lumière, montrer l'objectif, puis y rallier les bonnes volontés, les hommes de cœur.
Pour cela, du courage, de la ténacité, du désintéressement dans l'action. Se garder de l'égoïsme, de la vénalité, de la vaine gloire ; abandonner ces mobiles aux partis politiques.
Journal VERS DEMAIN, pour instruire. L'Institut d'Action Politique, pour former à l'action.
L'Association Créditiste, pour exécuter, pouf réaliser.
L'Association Créditiste :
Avant tout, association d'hommes. Associer des hommes, les mettre ensemble, en nombre suffisant, mus par un ressort commun, en vue d'un objectif commun, c'est assurer la réalisation de cet objectif. C'est pourquoi l'Association Créditiste, si elle se forme, est sûre, par le seul fait de se former, d'atteindre son but.
But de l'Association ? Non pas un profit immédiat, mais : Liberté de la personne et sécurité économique pour tous et chacun. Obtenir l'assurance d'un minimum vital. Des dividendes à tous. Dompter l'argent.
Pas une entreprise à profit pour certains, mais entreprise de libération commune.
Expliquer la technique de l'Association. Souligner la récupération de la contribution, par l'utilisation du crédit, sans cependant perdre de vue l'objectif réel.
Point de vue du marchand : publicité faite, clientèle augmentée.
L'agriculteurs : vente de ses produits facilitée, L'achat chez nous stimulé. Parler du Bottin Créditiste.
Donner un aperçu de la deuxième étape de l'Association.
Chantage par les adversaires.
Égoïsme chez des assœiés ; perte de vue de l'objectif.
Mollesse. Manque d'aggressivité. Manque de constance.
Absence d'esprit social chez des femmes. Course au bas prix chez des étrangers ou dans les magasins chaîniers.
Absence de dynamisme chez plusieurs. Ceux qu'il faut toujours remonter. Ceux qu'il faut traîner.
Ça presse. Préparer l'après-guerre. L'avenir de nos enfants. La montée du communisme. La centralisation dictatoriale qui s'opère rapidement et menace de nous laisser avec un socialisme d'état.
Lorsque finira la guerre, serons-nous prêts ? Serons-nous organisés, ou devrons-nous aller là où les communistes ou les exploiteurs nous conduiront ?
Que faire ? Que faire tout de suite ? Ce soir, puis demain ?
Il se fait du bon travail dans plusieurs centres de la province. Mais jamais le travail fait ailleurs ne remplacera celui que chacun doit faire dans son propre milieu.
La part personnelle de chacun : "Le pays, c'est moi. Le Crédit Social, c'est moi."
Abonnement. — Association. — Voltigeurs.