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En lisant les journaux - No. 11

le samedi, 01 juin 1940. Dans En lisant les journaux

Des pommes, des pommes

De La Presse de Montréal  :

L'un des plus graves problèmes du Canada à l'heure actuelle est l'accumulation inexportable de produits agricoles... Prenons le cas des pommes. La récolte l'année dernière s'élevait à 15 millions de boisseaux, l'une des plus abondantes jusqu'ici. Or, nous n'avons pu, à cause du manque de vaisseaux disponibles, en exporter que 3 millions à la Grande-Bretagne  ; nous avons donc à chercher une façon d'écouler le surplus.

Les Anglais ne peuvent plus manger nos pommes. Comme nous n'avons pas le droit de les manger nous-mêmes, il faut chercher d'autres moyens de les écouler avant la prochaine récolte. Pourtant demandez donc à nos enfants s'ils n'aiment pas les pommes, surtout les No 1 expressément triées pour le marché étranger.

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DU BEURRE, DU BEURRE

La Presse continue  :

Quant au beurre, dont on assure qu'il y avait au 1er mai un excédent de 10 millions de livres, à cause, là aussi, des empêchements maritimes au commerce d'exportation, le ministre fédéral de l'Agriculture a déjà conseillé de diminuer la production du beurre pour accroître celle du fromage, marchandise dont la Grande-Bretagne serait prête, par nécessité, à acheter de fortes quantités.

Dix millions de livres de beurre sans consommateur. Combien de nos deux millions de familles se privent de beurre  ! Mais non, elles ne doivent pas l'avoir  ; on va faire du fromage à la place — pas pour nos familles, mais pour l'Angleterre  : vu l'occupation providentielle du Danemark par les Allemands, nos agriculteurs auront la chance de n'être pas obligés de détruire tout à fait leurs troupeaux. Beaux règlements tout de même  ! Ce sont les "lois inexorables de l'économie" sans doute  !

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Oculos habent, et non...

M. E. R., créditiste de Québec, nous écrit  :

Comme vous avez dû le voir dans L'Action Catholique, la Ligue du Crédit Social a organisé un forum monétaire hebdomadaire et invité particulièrement les banquiers, les financiers, les hommes d'affaires à y assister, permettant toutes les objections, promettant de répondre courtoisement et clairement à toutes les questions et demandes d'éclaircissement. Or, ni les banquiers, ni les gros industriels, ni les professionnels qui critiquent n'ont jugé bon de répondre à cet appel. Est-ce peur, ou est-ce désintéressement de leur part  ?

Lisez les versets 13, 14 et 15 du psaume 113, l'In exitu qu'on chante comme cinquième psaume du commun des Vêpres. Vous aurez la réponse. Ces gens-là sont encore un peu les idoles des nations (verset 12). Mais ça pourrait bien changer et, redevenus simples hommes sujets eux aussi aux angoisses et aux privations, plus le mépris de ceux qu'ils auront méprisés, ils entendront, verront et sentiront, mais trop tard.

* * *

Ennuis financiers

Dépêche de la Presse Canadienne reproduite dans La Tribune de Sherbrooke  :

London (Ontario), 17 mai. — Une famille entière de cultivateurs, composée de cinq personnes, a été anéantie aujourd'hui à Scotsville. Des ennuis financiers ont porté William Hunt, 45 ans, à tuer sa femme, leurs deux enfants et sa belle-mère, Mme Charlotte Warren.

Qu'est-ce qui cause les ennuis financiers — l'abondance de tout au pays ou la plume toute-puissante des banques  ?

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Apprentissage dispendieux

De La Tribune de Sherbrooke, du 14 mai  :

Parlant comme député, M. Maurice Gingues dit que sa ligne de conduite à Ottawa sera d'écouter, de se taire et de regarder durant les deux premières sessions.

À  $4,000 par session,  $8,000 pour l'apprentissage de notre député, après quoi il aura toute la souplesse politique nécessaire et sera féru de toutes les formules du métier pour piétiner le peuple tout en ayant l'air de verser des larmes, pour soigner sa position et son avenir tout en affectant un vertueux désintéressement.

— Henri Dubuc

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La finance, secondaire

De la Presse Associée du 15 mai :

Référant au programme d'armement : La défense nationale, voilà ce qui importe, dit le président, et les moyens de financer sont d'importance secondaire.

Mais pourquoi les moyens de financer deviennent-ils d'importance primordiale lorsqu'il s'agit de permettre aux hommes de travailler et de consommer leurs produits ? N'y a-t-il pas besoin d'une défense nationale urgente contre l'ennemi de l'intérieur, celui qui oblige le tiers des Américains à vivre avec un revenu familial de $9.00 par semaine ?

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Architectes de demain

Du Winnipeg Free Press du 10 mai :

Citant Sir George Paish et Sir Montague Norman comme autorités pour ses assertions, M. E. Vincent, secrétaire de propagande de la fédération British Israel World, déclarait mercredi, dans sa seconde causerie à l'hôtel Mairlborough, que la structure économique mondiale actuelle est condamnée à mort et s'écroulera dans un avenir prochain. Après un tableau des conditions absurdes de finance résultant en grande partie des dettes de guerre, le conférencier dit que l'ordre actuel sera remplacé par un système économique divin basé sur la dîme et sur l'abolition de l'usure.

Nous admettons que le système économique actuel, à base de philosophie judaïque, (l'usure y comprise), est voué à l'effondrement prochain ; mais nous refusons de reconnaître à la British Israel la mission d'édifier un autre ordre dans lequel, sous prétexte d'ouvrir aux multitudes l'accès aux richesses temporelles, on passerait les pays chrétiens sous la tutelle d'un super-état Israélite ou maçonnique. Formons nous-mêmes nos architectes sociaux.

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