EnglishEspañolPolskie

En face d'une élection

le mardi, 15 juin 1943. Dans La politique

Il est de plus en plus rumeur d'élections généra­les prochaines dans notre province.

Quelle conduite l'Union des Électeurs tiendrait-elle en face d'un appel au peuple  ?

Puisqu'il s'agit d'électeurs dans une Union des Électeurs, il serait intéressant d'entrevoir ce que l'Union des Électeurs déciderait en une telle cir­constance.

Nos différentes activités

Depuis que le mouvement créditiste est lancé dans la Nouvelle-France, il a donné lieu à différentes activités :

1. ― L'éducation, par le journal Vers Demain, par diverses brochures, par des conférences, par des groupes d'étude.

Ce travail d'éducation continue et continuera, parce qu'il ne sera jamais terminé, parce qu'il faut toujours chercher et répandre la lumière.

2. ― L'action rayonnante par l'Institut d'Action Politique. Nos I. A. P. ont fait des merveilles pour propager la doctrine, pour augmenter la circulation du journal, pour placer de la littérature.

Ce travail-là aussi se continue, parce que le dévouement n'est pas épuisé parmi les créditistes. Ce sont les membres de l'Institut d'Action Politique qui ont fourni les meilleurs organisateurs de notre mouvement.

3. ― Est venue l'Association Créditiste, avec son double but : Financer le mouvement créditiste et essayer d'appliquer certains principes créditistes dans le commerce entre associés.

L'Association Créditiste s'est passablement acquittée de sa double fonction. Toutefois, dans ses expériences économiques, elle s'est heurtée aux règlements de rationnement et de contingentement, ainsi qu'à l'emprise des trusts bénéficiant d'une législation plus favorable aux gros qu'à la masse du peuple.

C'est dire que les créditistes ont senti de plus en plus le besoin de travailler à renverser des obstacles qui ne peuvent l'être que par la politique. Mais l'Association Créditiste continue, surtout comme méthode de financement. Les associés sont les soutiens financiers du mouvement créditiste.

4. ― Enfin est venue, en quatrième lieu, l'Union des Électeurs, formule politique du Crédit Social, plusieurs fois expliquée déjà dans notre journal. Politique de pression sur les représentants du peuple, au municipal, au provincial, au fédéral.

L'Union des Électeurs est en pleine activité et se développe rapidement. L'Union des Électeurs exerce la politique de pression chaque fois qu'il y a une question d'intérêt commun à pousser, une injustice flagrante à stigmatiser.

À l'occasion d'une élection

L'Union des Électeurs fait pression sur les repré­sentants élus, quels qu'ils soient. Évidemment, tous ne prêtent pas une oreille aussi docile. Les re­présentants sont plus habitués à suivre les dictées des meneurs du parti qu'à écouter leurs électeurs.

Mais il faut bien prendre les représentants du peuple tels qu'ils sont lorsqu'il n'y a pas d'occasion de les changer.

Lorsque vient l'occasion de se choisir une nou­velle députation, l'Union des Électeurs serait bien sotte de reconfier des mandats à des gens qui lui font la sourde oreille, du moins dans les circons­criptions où elle est organisée et assez développée pour s'imposer.

C'est une question de fin et de moyens.

Il importe peu que le Crédit Social nous soit donné par des libéraux, par des conservateurs, par des unionistes, par des bloquistes ou par une députation libre de tout parti. Pourvu qu'on l'ob­tienne. Mais lorsque les créditistes, lorsque les membres de l'Union des Électeurs ont à choisir en­tre un homme qui les écoute et un homme qui ne les écoute pas, ils ne peuvent balancer une minute.

L'Union des Électeurs sera certainement mieux servie par des représentants qui pensent comme elle, que par des représentants qui ont la tête ail­leurs ou qui ne l'ont nulle part.

Un cultivateur a un champ à labourer. Que son champ soit labouré avec un cheval ou avec un tracteur, le résultat peut être le même pour le champ. Et tant que le cultivateur n'a pas le choix, tant qu'il n'a qu'un cheval, même une vieille hari­delle, il s'en servira au mieux possible. Mais, dès qu'il a l'occasion de choisir entre un tracteur et sa vieille haridelle, seul un fou hésitera.

Il en va de même pour les créditistes. Ils doivent bien accepter ceux qui sont en fonction, et cher­cher à en obtenir du service, si vieilles haridelles soient-ils. Mais dès quils ont le moyen de se don­ner des meilleurs serviteurs, ils ne manquent pas de le faire.

Cela veut dire que, advenant une élection pro­vinciale, dans tels comtés où l'Union des Électeurs se trouve assez forte pour tenter l'entreprise, elle essaiera certainement d'avoir comme député un homme qui, non seulement fait des promesses, mais qui a prouvé, par son action passée, par ses actes au service de la cause, que l'Union des Électeurs peut compter sur lui.

Le problème

Le problème, dans une entreprise de ce genre, ce n'est pas de trouver un candidat. Dans les com­tés les plus avancés au point de vue créditiste, les bons hommes ne manquent pas. Le problème est bien plutôt de trouver des électeurs pour appuyer le candidat de l'Union des Électeurs.

C'est pourquoi, dans tous les comtés où nous croyons pouvoir pousser l'organisation dans ce sens, nous insistons pour qu'on ne perde pas son temps à mousser des candidatures, mais qu'on l'emploie beaucoup plus utilement à éclairer et organiser les électeurs. Puisque c'est des électeurs, et non du candidat, que doit venir le programme, rien ne presse de trouver le candidat  ; il n'a même pas de programme à préparer et à exposer.

La force doit être dans les électeurs organisés. C'est cette force-là qu'il faut monter, parce que, après l'élection, quel qu'en soit le résultat, c'est cette force-là qui devra continuer sa pression in­telligente sur les élus.

Ce n'est pas l'élection qui, par elle-même, sau­vera le pays. Elle n'est qu'un acte — important si l'on veut, mais loin d'être suffisant. N'allons donc pas nous exciter au point de prendre un monyen pour une fin.

Mise en garde

Lorsque le mouvement créditiste avait l'air de se cantonner dans l'économique pure, plusieurs ambitieux se sont retirés, plus ou moins discrètement. C'était une épuration.

Maintenant que le mouvement créditiste a l'air de vouloir se faire représenter au Parlement, au moins par quelques bons hommes placés là par les comtés avancés, on va certainement voir surgir quelques cabaleurs, quelques ambitieux, qui son­geront plus au candidat qu'à la masse des élec­teurs, qui déploieront plus de courtisannerie que de travail. Ils se classeront et ce sera une autre épu­ration à faire. Elle se fera.

La direction concentre actuellement beaucoup d'efforts et d'énergies dans une quinzaine de com­tés provinciaux où le Crédit Social est bien connu et compte un grand nombre de fervents et de bons travailleurs. Mais nous mettons les créditistes en garde contre les cabaleurs. Qu'on ne les suive pas. Qu'on ne les écoute pas. Qu'on ne s'occupe même pas d'eux  : ce serait du temps perdu, des énergies perdues.

On est à l'œuvre, partout, pour bâtir l'Union des Électeurs. On place l'Île du Salut (qui expli­que l'objectif) dans toutes les maisons. On trouve un voltigeur dans chaque petit morceau de la Nouvelle-France. Un peu, plus tard, nous ferons placer un autre fascicule — L'Union des Électeurs (qui expliquera le moyen) — également dans tou­tes les maisons, par l'organisation en train de se monter.

C'est cette même organisation, organisation d'hommes de dévouement, qui assurera le succès.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com