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En deux traits de plume

le vendredi, 15 janvier 1943. Dans L'économique

Après le troisième emprunt de la Victoire, l'hon. Ilsley, ministre des Finances, annonçait que pres­que le quart de l'emprunt avait été souscrit par les banques à charte. Soit 205 millions de dollars.

205 millions de dollars, fruits de combien de su­eurs et de combien de privations de la part des banques qui les ont souscrits ?

Voici la genèse, en deux opérations, de ces 205 millions, telle que présentée par M. R. Cantle­ton dans Today and Tomorrow du 26 novembre.

Premier trait de plume

Il paraît qu'en juillet et août derniers, le trésor du Dominion était à sec. Quelqu'un des gardiens du Trésor vide dut aller aux manufacturiers de l'argent, aux banquiers.

Le cas fut exposé. Les termes exacts sont incon­nus, mais ce fut sans doute à peu près de la sorte : Messieurs les banquiers, nous projetons une autre campagne d'emprunt pour cet automne. Nous demanderons trois quarts de milliard. Comme d'ha­bitude, nous pouvons prévoir une sur-souscription substantielle. Mais en attendant, nous sommes un peu embarrassés pour les dépenses urgentes.

Et les banquiers n'hésitèrent pas : Les hypothè­ques sur le Canada sont toujours bonnes. Combien voulez-vous ? Nous allons arranger cela. Le compta­ble du grand-livre a encore de l'encre dans sa plu­me. Allez donc le voir.

Et les banques créèrent, d'un trait de plume, cette fois, 645 millions de dollars, acceptant en ga­rantie les certificats du Trésor payables dans six mois. Tout petit intérêt : ¾ de un pour cent.

Quatre pour un

Vint le grand emprunt de l'automne. Et c'est pour racheter 205 millions du crédit avancé à l'été que le gouvernement a passé aux banques 205 mil­lions des obligations du troisième emprunt de la Victoire. Les 205 millions rachetés portaient intérêt seulement à ¾ de un pour cent ; les 205 millions qui les remplacent porteront intérêt à 3 pour cent — quatre fois plus : les banques n'ont pas dû fron­cer les sourcils.

Qu'on réponde maintenant à la question : Com­bien de sueurs et de privations de la part des ban­ques représente cette tranche considérable du troi­sième emprunt de la victoire ?

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